On a eu droit à tout un spectacle de la part d’Adonis Stevenson lors de l’entraînement public, mardi!

On a vu un boxeur confortable, bien dans sa peau, content d’être là et d’avoir la chance d’affronter un adversaire de la trempe de Tavoris Cloud. Tout va bien, on ne pourrait pas demander mieux.

Pour la première fois de sa carrière, Adonis va se présenter dans le ring samedi soir avec l’étiquette de favori. Bien sûr, c’est un titre qui vient accompagné d’une pression supplémentaire, mais les grands champions offrent de grandes performances dans ce genre d’occasion.

Ce nouveau défi devrait nous permettre d’avoir une meilleure vision de l’étoffe de notre champion et croyez-moi, je suis convaincu qu’il va répondre à l’appel et tous les points d’interrogations qui l’entourent vont maintenant disparaître.

Pour les amateurs qui auraient peur d’un autre combat éclair, je vous rassure : Tavoris Cloud ne fera pas la même erreur que Chad Dawson. Nous aurons droit à un combat beaucoup plus long que 76 secondes. Cloud est bien conscient de la force de frappe de Stevenson, alors on verra un boxeur très prudent en début de combat. Selon moi, il voudra étirer le combat le plus longtemps possible, parce qu’il pense qu’Adonis ne pourra pas tenir la distance après le sixième round. Je m’attends à ce qu’il n’en fasse pas trop, pour amener Adonis dans une zone où il est lui-même confortable, mais pas nécessairement Superman…. Du moins, c’est ce qu’il croit.

À mon avis, il va commencer de façon très prudente, mais malgré cela, il va se faire toucher. Naturellement, son instinct va finir par prendre le dessus. Il reviendra à la base, soit ce qui lui a permis de devenir champion du monde : être le bagarreur. Il va se mettre à lancer beaucoup de coups. Si Adonis commence avec quelques bons rounds, Cloud va revenir à ses habitudes et va essayer d’échanger coup pour coup avec notre champion. C’est à ce moment que ça va devenir dangereux.

Pour moi, Tavoris Cloud est l’adversaire idéal pour Adonis à ce stade-ci de sa carrière. Il a déjà prouvé hors de tout doute qu’il est un cogneur hors pair contre Chad Dawson, peut-être même un des meilleurs cogneurs de la boxe présentement. Maintenant, il va prouver qu’il est capable d’imagination, de stratégie et de vitesse sur le ring.

On peut s’attendre à un combat qui nous tiendra sur le bout de nos sièges et à une victoire d’Adonis par knock-out.

Une bonne finale, mais aussi une bonne sous-carte

Si vous prévoyez être au Centre Bell, ou bien acheter l’évènement à la télé à la carte, je vous conseille d’être prêts bien avant le combat principal. Les combats de la sous-carte mettront en vedette plusieurs de nos boxeurs et tous les affrontements sont très importants pour leur carrière respective.

La pierre angulaire de notre sous-carte, évidemment, c’est le combat de Jean Pascal (27-2-1, 16 K.-O.) contre George Blades (23-4-0, 16 K.-O.). On l’a vu depuis le début de la semaine, Jean est de bonne humeur, il sait où il s’en va (dans la bonne direction) et ça lui fera du bien. Je suis bien content de ce que je vois!

Avec ce combat, il veut montrer qu’il n’a rien perdu de ses qualités et il devrait nous en mettre plein la vue, avant de se concentrer sur son combat tant attendu contre Lucian Bute.

Jean est un boxeur d’élite qui appartient à la catégorie des meilleurs mi-lourds au monde. En principe, il devrait démontrer les qualités qui ont fait de lui un champion du monde et qui lui permettront de remettre la main sur un titre dans un avenir rapproché. Je m’attends à ce que ce soit un combat spectaculaire et très intéressant.

Nous approchons d’une période cruciale pour Eleider Alvarez (12-0-0, 8 K.-O.). D’ici deux ou trois combats, il aura sa chance en combat de championnat du monde. Dernièrement, nous avons parlé avec le clan du champion WBO, Sergey Kovalev, et ils ont démontré de l’intérêt pour un duel contre Eleider. De notre côté, il n’y a aucun problème, nous serons prêts lorsque le téléphone va sonner.

D’ici là, Alvarez va affronter son compatriote colombien Edison Miranda (35-8-4, 30 K.-O.), qui s’est déjà battu contre Lucian Bute en championnat du monde, en 2010. Lucian l’avait emporté par K.-O. technique au troisième round. Ce sera un combat extrêmement émotif pour Eleider, qui aura toute une expérience contre un cogneur réputé dans le monde de la boxe.

Un combat Alvarez-Miranda, c’est un peu comme un Pascal-Bute pour les Colombiens. Depuis la semaine dernière, il y a un journaliste colombien qui est à Montréal et qui suit tous les faits et gestes d’Eleider pour la télévision là-bas.

Petite coïncidence entourant ce combat : le dernier adversaire de Miranda est Tony Bellew, l’aspirant obligatoire à la ceinture d’Adonis! Il n’y a toutefois aucun lien entre sa présence à Montréal et son titre d’aspirant. C’est plutôt en parlant avec les journalistes américains que l’idée du combat entre les deux Colombiens est venue. On parlait d’Andre Ward et du fait qu’avant de se battre en championnat du monde, il avait fait la limite contre un cogneur, Miranda justement. J’ai appelé son promoteur pour me renseigner et comme il était déjà à l’entraînement depuis un mois, je lui ai proposé le combat contre Eleider. Ensuite, nous n’avons pas mis beaucoup de temps pour nous entendre. Si le combat se déroule comme on le pense, Alvarez va sortir du ring samedi soir avec une crédibilité qui lui manquait encore un peu.

David Lemieux apprendra beaucoup lors de son combat en fin de semaine. Marcus Upshaw (15-10-2, 15 K.-O.) est un boxeur très endurant. À son dernier combat, il a d’ailleurs fait la limite avec Marco Antonio Rubio, celui qui a infligé sa première défaite à Lemieux (29-2-0, 28 K.-O.). Il refuse de tomber! David sera obligé de faire des rounds et de réfléchir beaucoup sur le ring, parce que son adversaire va rester debout. Upshaw utilise bien ses coups et sait comment retenir, donc ce ne sera pas nécessairement facile pour David. Ça se peut que Lemieux ne paraisse pas bien dans ce combat, mais c’est justement le but. Nous pensons lui donner encore deux ou trois combats difficiles comme celui-là avant de le lancer parmi les meilleurs de sa division.

Pour Kevin Bizier (20-0-0, 14 K.-O.), ce sera un duel de remise en forme. Kevin a été blessé et Giuseppe Lauri (53-14-0, 31 K.-O.) représente un adversaire qui lui permettra de se dégourdir, de reprendre ses repères et d’être prêt pour son gros affrontement de novembre contre un adversaire classé mondialement.

Antonin Décarie vient de disputer deux gros combats à la télévision américaine et se remet d’une défaite aux mains de Luis Carlos Abregu en Argentine. Antonin (27-2-0, 8 K.-O.) est déjà engagé dans le tournoi WBC chez les 147 lb et son combat de samedi contre Salim Larbi (17-3-2, 5 K.-O.) et une excellente façon de retrouver le chemin de la victoire et de faire le plein de confiance pour certains des moments les plus importants de sa carrière.

Notre plus récente acquisition, Artur Beterbiev (1-0-0, 1 K.-O.), fera face à un adversaire très endurant. En l’opposant à un boxeur comme Rayco Saunders (23-20-2, 10 K.-O.) dès son deuxième combat chez les professionnels, nous voulons lui faire monter au prochain niveau très rapidement. Artur sera amené vers un championnat du monde plus vite que la normale, en utilisant quelques raccourcis.

Encore des billets disponibles!

Pour les intéressés, il reste encore de bons billets disponibles pour le gala de samedi, au Centre Bell. La vente va bien et nous avons ouvert quelques sections supplémentaires pour les billets moins chers.

Nous sommes satisfaits de la vente de billets jusqu’à maintenant. Nous devrions être environ 8000 personnes pour cette soirée.

Bien sûr, ce ne sont pas les chiffres d’un Jean Pascal ou Lucian Bute, mais en boxe, la notoriété ne vient pas en un claquement de doigts.

D’un seul coup de poing, Adonis est devenu champion du monde et les gens apprennent encore à le connaître. Superman a encore le temps de se hisser au niveau des grandes vedettes de la boxe.

Très bientôt, Adonis va obtenir le statut de vedette au Québec, ce qu’il a déjà obtenu du côté des États-Unis, notamment avec l’intérêt du réseau HBO, qui veut le suivre pas à pas au cours des prochaines années.

Propos recueillis par Roch Carignan