Nick Diaz est un homme libre. Frappé par une suspension de cinq ans - qui avait ensuite été réduite à un an et demi - pour avoir été reconnu coupable de consommation de marijuana après son combat contre Anderson Silva en janvier 2015, le mauvais garçon de Stockton a purgé sa peine.

À la veille de son 33e anniversaire de naissance, Diaz est donc admissible à un retour à la compétition et même s’il n’a pas gagné depuis bientôt cinq ans, sa cote de popularité n’a pas faibli. Dans le petit monde des arts martiaux mixtes, peu de noms sont aussi vendeurs que ceux des frères Diaz et pour cette raison, ils seront nombreux à célébrer le retour de ce bon vieux Nick en se portant volontaires pour lui appliquer quelques taloches.

Voici quelques-unes des options qui pourraient être présentées à Nick Diaz au cours des prochaines semaines. Laquelle est la plus alléchante à vos yeux?

ROBBIE LAWLER

Avant que Tyron Woodley ne lui ravisse sa ceinture de façon spectaculaire à l’UFC 201, Lawler n’avait été mis K.-O. qu’une seule fois depuis le début de sa carrière. C’était en 2004. « Ruthless » avait alors 22 ans et affichait la même gueule de tueur, à la différence qu’elle était surplombée d’un petit duvet. Son tombeur avait été nul autre que Nick Diaz qui, du haut de ses 20 ans, avait créé la surprise avec un simple crochet de la droite.

Douze ans plus tard, les deux combattants sont toujours d’actualité et il y a fort à parier que Lawler, s’il ne peut obtenir de revanche immédiate pour reconquérir son titre, ne refuserait pas l’occasion de régler ses vieux comptes avec le petit jeune qui avait ébranlé son orgueil.

TYRON WOODLEY

Imaginez un sac rempli de pinottes, style « mélange du randonneur » dans lequel Stephen Thompson serait le raisin sec et Nick Diaz le bon gros cashew. Eh bien, il appert que Tyron Woodley, qui peut désormais se permettre de piger ce qu’il veut dans le sac, a une préférence pour les cashews.

Le nouveau champion de la division des mi-moyens n’en a que faire de l’ordre établi. Si « Wonderboy » Thompson, avec ses sept victoires consécutives, s’imposerait comme son aspirant logique dans un système basé sur la méritocratie, le « Chosen One » a déjà fait connaître sa priorité : l’argent.

« Le but premier était de devenir champion du monde, mais j’investis trop de temps dans ce sport et je suis trop souvent éloigné de ma famille. Je pratique un sport dans lequel le temps pour faire de l’argent, c’est maintenant. Alors plutôt que d’y aller avec la personne qui le "mérite", je me dis que la suspension de Nick Diaz prend fin dans deux jours et j’adorerais l’affronter », a déclaré Woodley après sa victoire contre Lawler.

GEORGES ST-PIERRE

Ça avait brassé à Montréal quand Diaz s’était amené en ville pour y défier l’enfant chéri des Québécois à l’UFC 158. En conférence de presse, le controversé Californien était parvenu à irriter l’imperturbable GSP, l’accusant notamment de vendre des fameux wolf tickets. « Tu penses vraiment que j’ai peur de toi, mon gars? », s’était vexé St-Pierre dans un rare débordement émotif. Après le combat, Diaz avait accusé St-Pierre d’avoir consommé des stéroïdes et d’avoir truqué les résultats de la pesée officielle.

Dans l’octogone, le spectacle n’avait pas été celui attendu, St-Pierre arrachant une victoire par décision unanime sans grand éclat.

« J’ai toujours dit que si je revenais, ça serait pour quelque chose de très gros », a récemment dit St-Pierre, qui a déjà signifié son intérêts pour des combats contre Woodley et Michael Bisping. Reste à voir si un deuxième combat contre Diaz serait assez gros pour lui.

CARLOS CONDIT

En entrevue à RDS, il y a deux semaines, Condit avait avoué sa préférence pour un combat revanche contre Tyron Woodley, contre qui il avait été forcé d’abdiquer au beau milieu d’un duel en raison d’une blessure à un genou en 2014. Le « Natural Born Killer » n’a certainement pas changé d’idée maintenant que la ceinture qui lui a déjà échappé à deux reprises se retrouve autour de la taille de Woodley.

Mais même s’il parvient à vaincre Demian Maia à la fin du mois à Vancouver, Condit devra probablement en faire un peu plus pour convaincre l’UFC de lui accorder un autre combat de championnat. Si ça devait être le cas, des retrouvailles contre Diaz pourraient être un joli prix de consolation.

Ils sont plusieurs à croire que Diaz méritait la faveur des juges à la fin de leur mémorable duel à l’UFC 143. Condit ne tournerait sûrement pas le dos à l’occasion d’effacer les doutes une fois pour toutes.

RORY MacDONALD

MacDonald se retrouve dans une drôle de situation. Il vient de subir des défaites successives contre le champion déchu (Lawler) et l’aspirant numéro un (Thompson). Le nouveau roi de sa division (Woodley), qu’il a déjà vaincu, n’a pas l’air intéressé à le revoir et il a déjà disposé de Demian Maia, qui pourra grimper de quelques échelons supplémentaires dans la hiérarchie des mi-moyens s’il gagne le 27 août.

Deux options pour intéresser le « Red King » : la chance de se reprendre contre Condit, qui l’avait éliminé in extremis dans un combat épique en 2010, ou l’occasion d’effectuer un balayage familial en montant dans la cage avec le plus vieux des Diaz. Nick offrirait assurément une opposition plus corsée que ne l’avait fait Nate à l’UFC 129.

Mais tout d’abord, MacDonald devra signer un nouveau contrat. Le jeune Canadien est présentement « joueur autonome » et libre de négocier avec l’organisation de son choix.

DONALD CERRONE

Apparemment, Cerrone se plaît chez les 170 livres. Après avoir facilement écarté Alex Oliveira et Patrick Côté de son chemin dans sa nouvelle division, le Cowboy visera le tour du chapeau à l’UFC 202 contre Rick Story.

Comparé à ce trio d’adversaires, Nick Diaz est évidemment dans une classe à part. Cerrone, qui avait été démonté par Nate Diaz dans un duel de poids légers à l’UFC 141, aurait-il la moindre chance de se faire justice contre le plus costaud de la famille? Il est permis d’en douter. 

Seriez-vous néanmoins intéressé à regarder, ne serait-ce que pour les petites chicanes d’avant-combat? C’est bien ce qu’on pensait...

VITOR BELFORT

Alors que la presque totalité de la communauté des arts martiaux mixtes s’était insurgée devant ce qui était alors perçu comme une grande injustice, Belfort n’avait pas démontré beaucoup d’empathie à l’endroit de Diaz quand ce dernier s’était vu décerner une suspension de cinq ans par la Commission athlétique du Nevada.

« Il faut comprendre que tout ce qu’on fait vient avec des conséquences et qu’il faut parfois payer le prix. Je suis désolé d’apprendre ce qui lui arrive, mais c’est la vie », s’était-il contenté de commenter à l’époque.  

Diaz pourrait-il être tenté de lui faire ravaler ses paroles? S’il avait accepté de faire le saut chez les poids moyens pour se frotter à Anderson Silva avant sa suspension, pourquoi ne pas y rester pour affronter le « Phenom », qui se bat à 185 livres depuis 2008?