UFC 200 : Cain Velasquez a dominé Travis Browne
UFC vendredi, 8 juil. 2016. 15:07 dimanche, 10 juil. 2016. 05:04LAS VEGAS - En santé, Cain Velasquez demeure l’un des poids lourds les plus dominants de la planète. L’ancien champion en a fait la preuve samedi, écartant Travis Browne de son chemin avec une performance dominante pour lancer la carte principale de l’UFC 200.
Rapidité d’exécution, attaques diversifiées, forme physique supérieure : il n’y a qu’au bout du gallon à mesurer que Velasquez concédait un avantage à son adversaire, qui n’a pas été capable de franchir le premier round. À bout de souffle, le géant de 6 pieds 7 pouces a été ébranlé par une gauche dans la dernière minute, s’est fait clouer au sol avec 20 secondes à faire et n’a pu convaincre l’arbitre John McCarthy qu’il avait ce qu’il fallait pour se rendre à la pause.
Le combat a été officiellement arrêté à 4:57 de la première reprise. Velasquez (14-2), dont le potentiel a été affecté par d’innombrables blessures au cours des dernières années, a ainsi célébré sa première victoire en près de trois ans.
« Je veux le gagnant du combat entre Stipe [Miocic] et Overeem. C’est ce que je veux, a insisté Velasquez en fin de soirée. Les nouveautés que j’ai apportées à mon camp pour rester en santé ont fonctionné. Ça a été merveilleux de pouvoir traverser un camp au complet sans la moindre anicroche. Maintenant, je veux me frotter aux meilleurs. Ces deux-là se disputeront la ceinture et je veux le gagnant. »
Grand patron d’un combat sale le long du grillage dans les premières minutes, Velasquez a surpris la galerie en lançant un spectaculaire coup de pied renversé à la tête de Browne. L’attaque a été bloquée, mais elle a servi de tremplin à une ruée de coups qui a forcé Browne à battre en retraite.
Il est toutefois difficile de sauver dans la cage à huit côtés. Cain a vite retracé son rival et l’a envoyé au sol avec une grosse droite télégraphiée. Ce fut en quelque sorte le début de la fin pour le colosse hawaiien.
Velasquez a signé sa douzième victoire par K.-O. au service de l’UFC. À ce jour, Junior Dos Santos et Cheick Kongo sont les seules de ses victimes à avoir vu la fin du troisième round.
Browne, qui croyait qu’une victoire le rendrait digne d’une chance au titre, montre plutôt une fiche de 2-3 à ses cinq derniers combats.
Pena renverse la situation
Julianna Pena est demeurée invaincue depuis son arrivée à l’UFC, samedi. Son jeu au sol acharné a eu raison de l’agressivité de Cat Zingano et lui a permis d’arracher une victoire par décision unanime pour remporter le dernier combat de la sous-carte.
La « Venezuelan Vixen » a convaincu tous les juges, qui ont rendu des cartes identiques de 29-28 en sa faveur.
Pena montre désormais une fiche de 4-0 à l’UFC, ce qui devrait la placer près du sommet de la liste des prétendantes au titre que Miesha Tate se préparait à défendre plus tard contre Amanda Nunes.
Zingano renouait avec l’action près d’un an et demi après sa défaite expéditive et crève-cœur en combat de championnat contre Ronda Rousey. Elle montre maintenant un dossier de 2-2 à l’UFC.
Avec ou sans barbe, Johny Hendricks est méconnaissable
Habituellement, quand la barbe triomphe, c’est une bonne nouvelle pour Johny Hendricks. Mais « Bigg Rigg » arborait un nouveau look pour l’UFC 200 et malheureusement pour lui, il n’a pu garder son faciès fraîchement rasé à l’abri des coups.
Dans un duel de mi-moyens cherchant à relancer leurs carrières, Hendricks a subi une défaite par décision unanime contre Kelvin Gastelum.
L’ancien successeur de Georges St-Pierre sur le trône réservé au roi des 170 livres s’est ainsi incliné pour la deuxième fois d’affilée.
Le Texan montre une fiche de 1-3 depuis qu’il a battu Robbie Lawler pour se hisser au firmament de son sport à l’UFC 171.
Clairement désavantagé au niveau de la force physique et conséquemment incapable d’imposer sa loi au corps à corps, Hendricks (17-5) a essuyé la moitié des 78 coups en puissance lancés par Gastelum (12-2). Jadis redoutable, sa main gauche n’a pu lui venir en aide, lui qui n’avait jamais été éliminé avant la limite.
« Peut-être que je devrais commencer à crier un peu quand je lance mes coups, a réagi Hendricks, visiblement en désaccord avec le verdict des juges. Je ne veux plus me battre à Vegas. »
Auteur de cinq victoires consécutives pour amorcer son association avec l’UFC, Gastelum montre maintenant une fiche de 2-2 à ses quatre derniers combats. Deux des trois juges lui ont décerné une victoire sans opposition.
Hendricks était le seul combattant inscrit à la carte de l’UFC 200 qui n’avait pas été capable de respecter la limite de poids lors de la pesée officielle. En plus d’empocher la victoire, Gastelum empochera 20 % de sa bourse.
Dillashaw fait la démonstration de sa progression
À défaut d’avoir la chance de reprendre son titre, T.J. Dillashaw a profité de son retour dans l’octogone pour venger une vieille défaite, disposant sans peine du Brésilien Raphael Assuncao.
L’ancien champion des poids coqs a dominé l’affrontement d’un bout à l’autre sur la carte des trois juges.
« C’est moi le champion de cette division, cette ceinture est la mienne, a clamé Dillashaw après sa victoire. Cruz sait que je l’ai battu et je veux ce qui m’appartient. C’est ce que je vise. Je ne veux rien d’autre qu’un combat de championnat. »
Les deux rivaux s’étaient affrontés pour la première fois en octobre 2013. Assuncao avait remporté une décision partagée pour infliger à Dillashaw la deuxième défaite de sa carrière. Les carrières des deux hommes ont ensuite pris des directions opposées.
Fort d’une séquence de sept victoires consécutives, Assuncao s’est blessé alors qu’il devait confronter son compatriote Renan Barao pour la ceinture du champion. Cette opportunité en or est tombée dans les bras de Dillashaw, qui en a profité pour causer l’une des plus grandes surprises de l’histoire de l’UFC.
Dillashaw (13-3) a défendu son titre à deux reprises avant d’en être dépouillé par Dominick Cruz en janvier dernier. Entre-temps, Assuncao (23-5) a rongé son frein pendant près de deux ans avant de finalement pouvoir remettre sa carrière sur les rails samedi. Il montre désormais une fiche de 7-2 à l’UFC.
S’il avait établi un plan de match basé sur ses habiletés de lutteur lors de son premier duel contre Assuncao, Dillashaw a fait la démonstration de son aisance au combat pied-poing lors des retrouvailles, lançant presque deux fois plus de coups (205) que lors du premier chapitre (105).
Assuncao a bien encaissé, mais a traversé les deux derniers rounds avec un flot de sang au bout du nez. Le Brésilien a dû recevoir l’aval du médecin pour continuer son travail au deuxième round.
Northcutt l'a échappé belle
On ne s’était pas gêné pour se moquer de Sage Northcutt après qu’il eut subi, de façon un peu embarrassante, c’est vrai, la première défaite de sa carrière.
Non seulement le combattant de 20 ans est-il revenu sur le sentier de la victoire, mais il a probablement mérité le respect d’une bonne partie de ses détracteurs.
Northcutt n’a peut-être pas été spectaculaire contre Enrique Marin, mais il a démontré du cœur au ventre pour se faufiler vers la première victoire par décision de sa jeune carrière. Les trois juges lui ont accordé l’ascendant sur des cartes signées avec un pointage de 29-28.
En janvier, « Super Sage » avait déroulé le tapis rouge à ses critiques en abandonnant sans offrir de résistance contre une prise de soumission incomplète de Brian Barberena. À son retour dans l’octogone, le Texan a mordu dans son protecteur buccal pour se sortir d’une dangereuse tentative de clé de bras au deuxième round. Marin a aussi travaillé pour lui passer un kimura à la fin de l’assaut médian, mais Northcutt a évité le piège juste avant le son de la cloche.
« Son jiu-jitsu est assez bon, mais aucune des soumissions qu’il a tentées ne m’a dérangé ou ne m’a fait mal, a rassuré Northcutt. Je sais que mes tendons sont assez forts, ça ne m’a pas affecté. Et chaque fois qu’il était en position dominante, il ne faisait pas de dommage, il ne lançait pas de coups. Il essayait juste de me retenir. »
En quinze minutes d’action, Northcutt a repoussé six des dix tentatives d’amenées au sol du lutteur espagnol. Marin a lancé quatre fois moins de coups que son cadet, optant pour sa supériorité au corps à corps pour arracher une victoire qui lui a finalement échappé.
Marin montre désormais une fiche de 0-2 à l’UFC.
Une avalanche de coups fait flancher Sanchez
D’un œil, Joe Lauzon fixait la mâchoire de Diego Sanchez et la meurtrissait en y appliquant ses poings de toutes ses forces. De l’autre, il cherchait l’arbitre pour l’implorer, du regard, de mettre fin au massacre.
Lauzon, qui s’est bâti avec les années une enviable réputation d’artiste de la soumission, a finalement achevé Sanchez avec une démonstration de boxe qui n’a duré que 86 secondes. Il a ainsi décroché la douzième victoire de sa carrière à l’UFC avant la limite, améliorant sa propre marque pour la division des légers.
Le spectaculaire pitbull de Boston est le premier combattant qui réussit à sortir Sanchez avant la fin des trois rounds réglementaires depuis que B.J. Penn y était parvenu en combat de championnat du monde en 2009.
Après avoir essuyé sans trembler une première attaque de Sanchez, Lauzon (26-11) a planté le premier jalon de sa victoire en sortant une série de gauches qui ont fait plier les genoux du « Nightmare ». Clairement ébranlé, Sanchez a survécu grâce à sa durabilité légendaire et la patience de l’officiel, qui a mis du temps à comprendre que le pauvre ne s’en remettrait pas.
« Le plan A était d’attendre qu’il charge en ma direction et de répondre avec une droite, mais il était plutôt hésitant. J’étais prudent, je croyais qu’il tentait de me tendre un piège », a expliqué Lauzon.
Il ne s’en plaindra pas, mais il s’est maintenant écoulé huit combats depuis la dernière victoire par soumission de Lauzon, la plus longue « disette » de sa carrière.
Sanchez (26-9), dont la bravoure et le menton d’acier ont souvent servi à camoufler une défensive poreuse, s’est incliné pour la quatrième fois à ses six derniers combats. Actif dans quatre catégories de poids différentes depuis sa victoire lors de la première saison de L’Ultime combattant, l’intense représentant de Jackson MMA devrait peut-être penser à accrocher ses gants.
Une erreur qui ne pardonne pas contre Mousasi
Les récentes réalisations de Thiago Santos indiquaient qu’il prenait rapidement du galon. Samedi, une impardonnable erreur de débutant lui aura été fatale contre le vétéran Gegard Mousasi.
Négligeant de se protéger le visage en tentant de se remettre sur pieds, Santos a encaissé une gauche dont seul l’arbitre a pu le sauver et s’est incliné par K.-O. à 4:32 du premier round en sous-carte de l’UFC 200.
Mousasi, qui venait de passer deux minutes à marteler son rival au sol avant de lui porter le coup d’assommoir, a épinglé sans trop forcer une quatrième victoire à sa fiche à ses cinq dernières sorties. Sans faire trop de bruit, l’ancien champion de l’organisation Strikeforce continue de grimper les échelons dans la division des poids moyens de l’UFC.
« Je me disais que si j’étais capable de l’amener au sol, je serais en mesure de le dominer. Je voulais montrer la même chose avec mes frappes et comme de fait, ça s’est terminé avec un coup de poing », a décrit Mousasi.
Expert en kickboxing, Mousasi (39-6-2) a obtenu la 20e victoire par K.-O. de sa carrière, mais seulement sa deuxième en neuf combats à l’UFC. Selon FightMetric, il a placé 21 frappes significatives tandis que Santos, un spécialiste de boxe thaïlandaise, n’a eu le temps d’en décocher que cinq.
Santos (13-4), qui avait été inséré sur la carte de l’UFC 200 il y a trois semaines en raison du forfait de Derek Brunson, a quant à lui vu sa série de victoires s’arrêter à quatre.
Le Jim Miller des beaux jours en lever de rideau
Triomphant il y a sept ans à l’UFC 100, Jim Miller a donné le coup d’envoi à un autre événement centenaire avec une victoire expéditive aux dépens de Takanori Gomi.
Miller a eu besoin de moins de trois minutes pour se débarrasser du « Fireball Kid » et ainsi mettre fin à une séquence de deux défaites.
Le pugnace combattant du New Jersey a envoyé l’action au sol dès la première minute d’action après avoir intercepté un coup de pied de Gomi (35-12). D’abord déterminé à aller chercher l’étranglement arrière, Miller a su conserver sa position pendant une tentative d’évasion du Japonais, qu’il a ensuite cloué sur le tapis doré de l’octogone avant de le ruer de coups. L’arbitre Mark Smith a mis fin au combat à 2:18 du premier round.
Il s’agissait de la 15e victoire de Miller à l’UFC, une collection qui le place à égalité avec Donald Cerrone au deuxième rang de l’histoire de la division des légers. Gleison Tibau occupe la tête du palmarès avec 16.
« C’est une grosse victoire pour moi. Les deux dernières années ont été difficiles », a déclaré Miller, qui affichait un dossier de 1-4 à ses cinq sorties précédentes et qui n’avait pas signé de victoire avant la limite depuis avril 2014.
Gomi, 37 ans, a connu exactement le même sort qu’à ses deux apparitions précédentes. Il montre maintenant un dossier de 4-7 en carrière à l’UFC.