« Je suis toujours au top », assure Ciryl Gane avant son retour à l'UFC
PARIS – De retour dans l'octogone de l'UFC quinze mois après son dernier combat, Ciryl Gane a été la cible de critiques pendant son absence, mais avant d'affronter le Russe Alexander Volkov samedi à Las Vegas, il l'assure : « Je suis toujours au top ».
Simple spectateur lors de la dernière venue de l'UFC à Paris, Gane n'a plus combattu depuis septembre 2023 et sa démolition de Serghei Spivac devant le public de Bercy.
Pendant cette période d'inactivité, un jeu d'échecs s'est opéré dans la catégorie des lourds avec la prise de la ceinture intérimaire par le Britannique Tom Aspinall, puis la défense du titre mondial par l'Américain Jon Jones.
Résultat : entre-temps les fans français se sont passionnés pour de nouveaux combattants, de Cédric Doumbé à Nassourdine Imavov ou encore Benoit Saint-Denis. Mais surtout, aux yeux de certains, « Bon gamin », accusé d'esquiver ses adversaires, aurait perdu du crédit au sein de l'organisation de Dana White.
« Au contraire », affirme Gane dans un entretien à l'AFP. « Les gens ne comprennent pas comment fonctionne l'UFC de toute manière. Ils écoutent juste les mecs qui font du "trashtalk". »
« Passer un cap »
« Ma place n'a pas changé depuis quelques années. Je suis toujours au top », poursuit-il de sa voix tranquille. « Actuellement au classement, il y a Jones, Tom et puis il y a moi. Je suis dans le top-3 depuis pas mal de temps. Malheureusement, à chaque fois, il y a cette petite marche qu'on loupe – la marche de champion incontesté – mais on est là! »
À 34 ans, Gane semble désormais encaisser les critiques avec détachement. Bombardé d'éloges dès ses débuts en AMM, le Français a vu de nombreuses vestes se retourner après sa défaite expéditive contre Jones pour la ceinture en mars 2023.
« En fait, l'après Jon Jones m'a fait grandir », dit-il. « C'est dur à dire, mais je suis presque content que ça me soit arrivé. J'aurais préféré ne pas perdre, mais à la limite, si je dois perdre contre quelqu'un une fois dans ma vie, tant mieux que ce soit Jon Jones. Vraiment, ça m'a fait passer un cap. »
Jusque-là, le Vendéen, qui a découvert les AMM sur le tard, avait connu une ascension fulgurante. « J'étais beaucoup dans un truc où tout se passe bien... Je ne connais pas ce sport, on m'a dit de venir en faire. Je m'entraîne, ça se passe bien... Et d'un coup, tu te prends un truc derrière la tête et tu te dis : "Wow, qu'est-ce qui s'est passé?" »
« Pour les sensations »
« Ce combat va me suivre jusqu'à la fin de ma carrière, ça a été une vraie défaite, qui médiatiquement a fait beaucoup de bruit, donc il faut que j'aie quelque chose d'ultime pour effacer cette défaite-là », poursuit-il.
Ce qui a changé depuis? « Je fais les choses vraiment pour moi maintenant. (...) Je sais ce que je vaux, je sais ce que je fais dans la vie, je sais à quel point c'est dur, les sacrifices que je fais... »
Avant d'affronter Volkov, qui le talonne au classement et qui reste sur quatre victoires de suite, Gane trépigne de faire son retour dans l'octogone.
« En tant que compétiteur et en tant qu'amateur de ce sport, les sensations m'avaient manqué. J'ai un peu le trac du combat, mais ce sont ces sensations-là qu'on aime, parce que derrière quand il y a la victoire, c'est décuplé », sourit-il. « Pourquoi j'aime ce sport depuis le premier combat? C'est pour les sensations quand je suis dans la cage au moment présent. »
Une victoire contre le Russe, que Gane avait déjà battu en 2021, pourrait réinstaller le Français parmi les prétendants légitimes à la ceinture. « C'est ma première motivation », affirme-t-il.