Les priorités de Loiseau sont ailleurs
AMM lundi, 21 févr. 2011. 22:47 jeudi, 12 déc. 2024. 16:36
MONTRÉAL - David Loiseau a la mémoire longue. C'est une bonne chose pour le déroulement de sa carrière, mais pas pour les amateurs d'arts martiaux mixtes québécois qui souhaitent le voir à l'œuvre dans sa province natale.
Loiseau s'est servi de ses mauvaises expériences pour se préparer contre Leopoldo Serao, qu'il a battu vendredi soir dernier dans le combat principal de l'événement Tachi Palace Fights 8. Le vétéran combattant, pour qui il s'agissait d'une cinquième victoire à ses sept dernières sorties, a ainsi mis la main sur la ceinture de champion des poids moyens de TPF.
Mais celui qui a fait ses débuts dans les organisations locales UCC et TKO ne prévoit pas un retour aux sources.
"Pour l'instant, ce n'est pas dans les plans, avoue-t-il. J'ai un contrat avec Tachi Palace et à moins de recevoir l'appel d'une organisation majeure comme Strikeforce, UFC ou Bellator, je crois que je devrai l'honorer. Et aussi, avec ce qui est arrivé l'an passé..."
Loiseau hésite un instant, le temps de se demander s'il veut vraiment aborder un sujet sur lequel il n'a, de son propre aveu, pas encore passé l'éponge. En avril dernier, il avait été approché pour affronter John Salter au UFC 113 à Montréal, mais la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) avait refusé de lui accorder son permis de travail sous prétexte qu'il faisait l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec.
À l'époque, Loiseau clamait haut et fort qu'il n'avait rien à se reprocher.
"C'est comme si j'avais vendu mon auto à quelqu'un, que cette personne était accusée d'un crime et qu'on enquêtait à mon sujet, avait-il comparé dans une entrevue accordée à la Presse Canadienne. C'est complètement insensé."
Le UFC avait finalement accordé une deuxième chance à Loiseau en l'insérant sur la carte de son gala de Vancouver, mais qu'importe, la pilule n'a toujours pas été avalée.
"Après tout ce que j'ai fait pour mon sport au Québec, le traitement que j'ai reçu de la commission athlétique et de certains médias était vraiment blessant. Ça m'a humilié. Alors disons que maintenant, lorsque je cherche un combat, le Québec n'est pas mon premier choix."
Loiseau veut s'assurer que ses propos ne soient pas mal interprétés. Son attitude ne signifie pas qu'il lève le nez sur le milieu qui l'a vu grandir et sur les amateurs dont il a toujours senti le support. Elle représente plutôt une volonté à se tenir debout pour les valeurs qu'il défend.
"Je ne suis pas une personne rancunière, mais c'est une question de principe. Si je rends service à des gens pendant des années et qu'ils me remercient en me faisant un mauvais coup, je ne vais pas aller les voir immédiatement après pour leur demander s'ils veulent un autre service! Il faut pardonner, mais pas oublier."
"Ce n'est pas que je ne veux pas me battre au Québec, mais si j'ai d'autres options, je vais les prendre pour l'instant, spécifie celui qu'on surnomme The Crow. Je crois que personne ne peut me blâmer pour ça."
Sévère envers lui-même
Loiseau dit avoir plusieurs options devant lui, l'une d'elles étant de défendre le titre qu'il a ravi à Serao grâce à une victoire par K.-O. technique au cinquième round.
"Je suis satisfait du résultat, mais pas nécessairement de ma performance, a-t-il analysé à son retour à Montréal. Je suis très dur envers moi-même. Je ne crois pas que je serai un jour pleinement satisfait d'un de mes combats. Je me souviens d'avoir gagné par K.-O. en 12 secondes et d'avoir eu le temps de me trouver des défauts!"
Contre un combattant qui avait enregistré 13 de ses 17 victoires par soumission, Loiseau s'est retrouvé plus souvent au sol qu'il ne l'aurait souhaité, mais sa préparation l'a aidé à rester en contrôle de la situation.
"À l'entraînement, j'ai mis les bouchées triples et même quadruples sur ma lutte et mon jiu-jitsu brésilien, affirme celui qui est ceinture bleue dans cette discipline. Je suis rendu au point où je suis vraiment confortable là-dedans."
"Mais malgré tout, j'étais un peu confus. Je m'attendais à ce qu'il y ait plus d'échanges, mais il ne voulait vraiment pas échanger avec moi debout. Et moi, je ne voulais pas trop initier les échanges parce que c'est l'erreur que j'avais commise dans mes combats récents contre des lutteurs ou des grapplers. Je leur fonçais dessus et je me retrouvais sur mon dos automatiquement. Alors en fin de semaine, je voulais vraiment garder le plan de match, être patient et discipliné."
La patience a porté fruits. À force d'attendre les bonnes ouvertures dans la garde du Brésilien, Loiseau a fini par ouvrir une entaille au-dessus de son œil gauche qui a attiré l'attention de l'arbitre et qui a convaincu le médecin de mettre fin aux hostilités.
"J'ai donné quatre ou cinq coups et j'ai senti qu'il y avait des coupures, alors j'ai regardé l'arbitre et je lui ai demandé d'y porter attention. Quand il a vu le sang couler, il a appelé le médecin. J'étais vraiment content d'avoir fini le combat avec les coudes, les fameux coups de coudes que les fans redemandent depuis des années!"
Vous voyez, le Crow est à l'écoute de ses partisans. Peut-être le reverra-t-on au Québec plus tôt que prévu, finalement...
Amateurs d'arts martiaux mixtes, vous pouvez consulter mon blogue et me suivre sur Twitter.
Loiseau s'est servi de ses mauvaises expériences pour se préparer contre Leopoldo Serao, qu'il a battu vendredi soir dernier dans le combat principal de l'événement Tachi Palace Fights 8. Le vétéran combattant, pour qui il s'agissait d'une cinquième victoire à ses sept dernières sorties, a ainsi mis la main sur la ceinture de champion des poids moyens de TPF.
Mais celui qui a fait ses débuts dans les organisations locales UCC et TKO ne prévoit pas un retour aux sources.
"Pour l'instant, ce n'est pas dans les plans, avoue-t-il. J'ai un contrat avec Tachi Palace et à moins de recevoir l'appel d'une organisation majeure comme Strikeforce, UFC ou Bellator, je crois que je devrai l'honorer. Et aussi, avec ce qui est arrivé l'an passé..."
Loiseau hésite un instant, le temps de se demander s'il veut vraiment aborder un sujet sur lequel il n'a, de son propre aveu, pas encore passé l'éponge. En avril dernier, il avait été approché pour affronter John Salter au UFC 113 à Montréal, mais la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) avait refusé de lui accorder son permis de travail sous prétexte qu'il faisait l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec.
À l'époque, Loiseau clamait haut et fort qu'il n'avait rien à se reprocher.
"C'est comme si j'avais vendu mon auto à quelqu'un, que cette personne était accusée d'un crime et qu'on enquêtait à mon sujet, avait-il comparé dans une entrevue accordée à la Presse Canadienne. C'est complètement insensé."
Le UFC avait finalement accordé une deuxième chance à Loiseau en l'insérant sur la carte de son gala de Vancouver, mais qu'importe, la pilule n'a toujours pas été avalée.
"Après tout ce que j'ai fait pour mon sport au Québec, le traitement que j'ai reçu de la commission athlétique et de certains médias était vraiment blessant. Ça m'a humilié. Alors disons que maintenant, lorsque je cherche un combat, le Québec n'est pas mon premier choix."
Loiseau veut s'assurer que ses propos ne soient pas mal interprétés. Son attitude ne signifie pas qu'il lève le nez sur le milieu qui l'a vu grandir et sur les amateurs dont il a toujours senti le support. Elle représente plutôt une volonté à se tenir debout pour les valeurs qu'il défend.
"Je ne suis pas une personne rancunière, mais c'est une question de principe. Si je rends service à des gens pendant des années et qu'ils me remercient en me faisant un mauvais coup, je ne vais pas aller les voir immédiatement après pour leur demander s'ils veulent un autre service! Il faut pardonner, mais pas oublier."
"Ce n'est pas que je ne veux pas me battre au Québec, mais si j'ai d'autres options, je vais les prendre pour l'instant, spécifie celui qu'on surnomme The Crow. Je crois que personne ne peut me blâmer pour ça."
Sévère envers lui-même
Loiseau dit avoir plusieurs options devant lui, l'une d'elles étant de défendre le titre qu'il a ravi à Serao grâce à une victoire par K.-O. technique au cinquième round.
"Je suis satisfait du résultat, mais pas nécessairement de ma performance, a-t-il analysé à son retour à Montréal. Je suis très dur envers moi-même. Je ne crois pas que je serai un jour pleinement satisfait d'un de mes combats. Je me souviens d'avoir gagné par K.-O. en 12 secondes et d'avoir eu le temps de me trouver des défauts!"
Contre un combattant qui avait enregistré 13 de ses 17 victoires par soumission, Loiseau s'est retrouvé plus souvent au sol qu'il ne l'aurait souhaité, mais sa préparation l'a aidé à rester en contrôle de la situation.
"À l'entraînement, j'ai mis les bouchées triples et même quadruples sur ma lutte et mon jiu-jitsu brésilien, affirme celui qui est ceinture bleue dans cette discipline. Je suis rendu au point où je suis vraiment confortable là-dedans."
"Mais malgré tout, j'étais un peu confus. Je m'attendais à ce qu'il y ait plus d'échanges, mais il ne voulait vraiment pas échanger avec moi debout. Et moi, je ne voulais pas trop initier les échanges parce que c'est l'erreur que j'avais commise dans mes combats récents contre des lutteurs ou des grapplers. Je leur fonçais dessus et je me retrouvais sur mon dos automatiquement. Alors en fin de semaine, je voulais vraiment garder le plan de match, être patient et discipliné."
La patience a porté fruits. À force d'attendre les bonnes ouvertures dans la garde du Brésilien, Loiseau a fini par ouvrir une entaille au-dessus de son œil gauche qui a attiré l'attention de l'arbitre et qui a convaincu le médecin de mettre fin aux hostilités.
"J'ai donné quatre ou cinq coups et j'ai senti qu'il y avait des coupures, alors j'ai regardé l'arbitre et je lui ai demandé d'y porter attention. Quand il a vu le sang couler, il a appelé le médecin. J'étais vraiment content d'avoir fini le combat avec les coudes, les fameux coups de coudes que les fans redemandent depuis des années!"
Vous voyez, le Crow est à l'écoute de ses partisans. Peut-être le reverra-t-on au Québec plus tôt que prévu, finalement...
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