Le nouveau bagage de Mitch Gagnon
AMM lundi, 4 avr. 2011. 22:50 dimanche, 15 déc. 2024. 02:35
MONTRÉAL - Il faut environ 90 minutes pour parcourir la portion de l'autoroute 401 qui relie les villes ontariennes de Guelph et London. Quand Michel Gagnon s'est mis à y réfléchir, il n'a même pas eu besoin de 90 secondes pour décider que le trajet en valait la peine.
Le champion des poids plumes de l'organisation Ringside, qui venait de terminer une semaine de travail dans un club de lutte de Guelph, a donc mis une petite dose de courage dans ses valises et est allé cogner à la porte du réputé centre d'entraînement Adrenaline, qui est le pied à terre des plus gros noms du monde des arts martiaux mixtes de la province.
Gagnon y a été accueilli par Mark Hominick, meilleur poids plume au pays, premier aspirant au titre du UFC dans cette catégorie et figure de proue de l'équipe de combattants qui fait la fierté de London. Il s'est aussi présenté à Chris Horodecki et Sam Stout, des jeunes vétérans qui connaissent des carrières florissantes à l'échelle internationale.
"Pour être honnête, quand j'y suis allé la première fois, je ne savais pas à quoi m'attendre. Mais tout le monde m'a accueilli à bras ouverts. On m'a tout de suite fait sentir que j'étais accepté au sein du groupe", raconte Gagnon.
L'expérience a été un tel succès que Gagnon y est retourné à cinq ou six reprises au cours des six mois suivants. À la différence que son point de départ n'était plus Guelph, mais Sudbury, une ville francophone située au nord du Lac Huron. La ballade de plus de 1000 kilomètres aller-retour à partir de sa ville natale pouvait parfois être éreintante, mais Gagnon la jugeait nécessaire pour sa préparation à la défense de son titre.
Samedi soir, dans le cadre du gala Ringside 10 au Centre Bell, Gagnon mettra sa ceinture en jeu contre le Drummondvillois Réjean Groulx, qui est invaincu en cinq combats professionnels.
"C'est évident que c'est bon pour la confiance quand tu mets les gants contre des gars de ce calibre. Tu sais alors que tu es capable de tenir ton bout, que tu es à leur niveau. Mais honnêtement, je ne vois pas nécessairement ma présence à Adrenaline comme une amélioration dans la qualité de mon entraînement", précise l'élève d'Yves Charrette chez Team Shredder.
"On a du bon talent à Sudbury, tient à souligner Gagnon. Si je change d'endroit, c'est vraiment pour m'entraîner avec des gars différents. Quand tu restes trop longtemps au même endroit, tu deviens habitué à tes partenaires. Tu connais leurs forces, leurs faiblesses et tu développes des patterns. C'est pourquoi j'aime me promener entre London, Toronto, Hamilton... Les gars ont différentes visions, différentes approches."
Une blessure providentielle
Gagnon admet qu'il a des papillons dans l'estomac. Il y a maintenant près d'un an qu'il ne s'est pas retrouvé en situation de combat, une importante blessure à un genou venant contrecarrer ses plans alors qu'il se préparait pour un duel contre John Franchi, l'été dernier.
Pour plusieurs combattants, une telle malchance aurait été désastreuse, mais Gagnon a décidé d'accepter son sort en bon philosophe, sachant de toute façon très bien qu'il était en quelque sorte l'artisan de son propre malheur.
"Ça faisait trois ans que j'étais sur la go, que je m'entraînais sans arrêt et que je me battais à chaque trois mois. Ça n'arrêtait pas. Mon corps avait besoin de repos. Je crois d'ailleurs que cette blessure est un signe qu'il m'a envoyé."
Dans les trois mois qui ont suivi son opération au genou, l'athlète de 26 ans n'a absolument rien fait. Même pas une petite séance en gymnase pour pousser de la fonte. Le mot d'ordre était clair : récupération.
"J'ai vraiment apprécié le temps que j'ai eu pour me remettre de ma blessure. J'en ai profité pour me développer comme athlète. Malgré les limites que je devais respecter, j'ai été capable d'aller chercher des nouveaux outils pour m'améliorer. Alors l'année ne m'a pas paru trop longue."
C'est peut-être une fois que la première défense de son titre sera officiellement amorcée que Gagnon ressentira les effets pervers de sa longue absence. Surtout que si on prend en considération la durée de ses deux derniers combats, on calcule que le Franco-Ontarien a passé un grand total d'une minute et demie dans la cage au cours des 16 derniers mois.
"Honnêtement, je ne peux pas savoir si ça va m'affecter, je n'en ai aucune idée. Mais je sais que je suis encore jeune et que jusqu'à maintenant, chaque fois que je suis entré dans la cage, j'étais plus calme et plus concentré que la fois précédente. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent le 9 avril."
Ringside 10 : une belle vitrine
Gagnon croit qu'il a sa place parmi les meilleurs poids plumes au Canada, pas trop loin derrière Hominick et Yves Jabouin. Et il croit que l'opportunité de se battre sur une carte aussi relevée que celle du Ringside 10 lui permettra d'attirer l'attention des chasseurs de tête qui scrutent l'Amérique du Nord en quête des espoirs les plus prometteurs.
"C'est une très bonne carte, bourrée de talent. Il y aura des vétérans du UFC comme Patrick Côté et Kalib Starnes et un gars comme Alex Garcia, de qui plusieurs personnes parlent en bien. C'est sûr qu'il y aura plusieurs paires d'yeux qui regarderont le gala et ça peut seulement être bon pour moi."
"Le UFC, c'est mon but ultime. Je veux pratiquer mon sport au plus haut niveau. Mais une chose à la fois. J'ai un combat à préparer et présentement, je ne pense à rien d'autre."
Amateurs d'arts martiaux mixtes, vous pouvez consulter mon blogue et me suivre sur Twitter.
Le champion des poids plumes de l'organisation Ringside, qui venait de terminer une semaine de travail dans un club de lutte de Guelph, a donc mis une petite dose de courage dans ses valises et est allé cogner à la porte du réputé centre d'entraînement Adrenaline, qui est le pied à terre des plus gros noms du monde des arts martiaux mixtes de la province.
Gagnon y a été accueilli par Mark Hominick, meilleur poids plume au pays, premier aspirant au titre du UFC dans cette catégorie et figure de proue de l'équipe de combattants qui fait la fierté de London. Il s'est aussi présenté à Chris Horodecki et Sam Stout, des jeunes vétérans qui connaissent des carrières florissantes à l'échelle internationale.
"Pour être honnête, quand j'y suis allé la première fois, je ne savais pas à quoi m'attendre. Mais tout le monde m'a accueilli à bras ouverts. On m'a tout de suite fait sentir que j'étais accepté au sein du groupe", raconte Gagnon.
L'expérience a été un tel succès que Gagnon y est retourné à cinq ou six reprises au cours des six mois suivants. À la différence que son point de départ n'était plus Guelph, mais Sudbury, une ville francophone située au nord du Lac Huron. La ballade de plus de 1000 kilomètres aller-retour à partir de sa ville natale pouvait parfois être éreintante, mais Gagnon la jugeait nécessaire pour sa préparation à la défense de son titre.
Samedi soir, dans le cadre du gala Ringside 10 au Centre Bell, Gagnon mettra sa ceinture en jeu contre le Drummondvillois Réjean Groulx, qui est invaincu en cinq combats professionnels.
"C'est évident que c'est bon pour la confiance quand tu mets les gants contre des gars de ce calibre. Tu sais alors que tu es capable de tenir ton bout, que tu es à leur niveau. Mais honnêtement, je ne vois pas nécessairement ma présence à Adrenaline comme une amélioration dans la qualité de mon entraînement", précise l'élève d'Yves Charrette chez Team Shredder.
"On a du bon talent à Sudbury, tient à souligner Gagnon. Si je change d'endroit, c'est vraiment pour m'entraîner avec des gars différents. Quand tu restes trop longtemps au même endroit, tu deviens habitué à tes partenaires. Tu connais leurs forces, leurs faiblesses et tu développes des patterns. C'est pourquoi j'aime me promener entre London, Toronto, Hamilton... Les gars ont différentes visions, différentes approches."
Une blessure providentielle
Gagnon admet qu'il a des papillons dans l'estomac. Il y a maintenant près d'un an qu'il ne s'est pas retrouvé en situation de combat, une importante blessure à un genou venant contrecarrer ses plans alors qu'il se préparait pour un duel contre John Franchi, l'été dernier.
Pour plusieurs combattants, une telle malchance aurait été désastreuse, mais Gagnon a décidé d'accepter son sort en bon philosophe, sachant de toute façon très bien qu'il était en quelque sorte l'artisan de son propre malheur.
"Ça faisait trois ans que j'étais sur la go, que je m'entraînais sans arrêt et que je me battais à chaque trois mois. Ça n'arrêtait pas. Mon corps avait besoin de repos. Je crois d'ailleurs que cette blessure est un signe qu'il m'a envoyé."
Dans les trois mois qui ont suivi son opération au genou, l'athlète de 26 ans n'a absolument rien fait. Même pas une petite séance en gymnase pour pousser de la fonte. Le mot d'ordre était clair : récupération.
"J'ai vraiment apprécié le temps que j'ai eu pour me remettre de ma blessure. J'en ai profité pour me développer comme athlète. Malgré les limites que je devais respecter, j'ai été capable d'aller chercher des nouveaux outils pour m'améliorer. Alors l'année ne m'a pas paru trop longue."
C'est peut-être une fois que la première défense de son titre sera officiellement amorcée que Gagnon ressentira les effets pervers de sa longue absence. Surtout que si on prend en considération la durée de ses deux derniers combats, on calcule que le Franco-Ontarien a passé un grand total d'une minute et demie dans la cage au cours des 16 derniers mois.
"Honnêtement, je ne peux pas savoir si ça va m'affecter, je n'en ai aucune idée. Mais je sais que je suis encore jeune et que jusqu'à maintenant, chaque fois que je suis entré dans la cage, j'étais plus calme et plus concentré que la fois précédente. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent le 9 avril."
Ringside 10 : une belle vitrine
Gagnon croit qu'il a sa place parmi les meilleurs poids plumes au Canada, pas trop loin derrière Hominick et Yves Jabouin. Et il croit que l'opportunité de se battre sur une carte aussi relevée que celle du Ringside 10 lui permettra d'attirer l'attention des chasseurs de tête qui scrutent l'Amérique du Nord en quête des espoirs les plus prometteurs.
"C'est une très bonne carte, bourrée de talent. Il y aura des vétérans du UFC comme Patrick Côté et Kalib Starnes et un gars comme Alex Garcia, de qui plusieurs personnes parlent en bien. C'est sûr qu'il y aura plusieurs paires d'yeux qui regarderont le gala et ça peut seulement être bon pour moi."
"Le UFC, c'est mon but ultime. Je veux pratiquer mon sport au plus haut niveau. Mais une chose à la fois. J'ai un combat à préparer et présentement, je ne pense à rien d'autre."
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