Alex Garcia, l'oeil sur le plan de match
AMM jeudi, 20 oct. 2011. 03:39 jeudi, 12 déc. 2024. 02:47
MONTRÉAL - À première vue, rien n'a changé.
Dans un grand gymnase anormalement achalandé, Alex Garcia accueille chaque visiteur tantôt avec un sourire, tantôt avec un clin d'œil discret. Sa franche poignée de main est un incontournable avant d'amorcer une conversation et il ne prendra pas congé de son interlocuteur avant de lui avoir amicalement tendu son poing.
Son sens de l'humour est toujours aussi bien aiguisé. Il vous fera croire que son espagnol, sa langue maternelle, est un peu rouillé ou que la marque sous son œil gauche est le résultat d'un règlement de compte avec son employeur. Dans son anglais un peu cassé, Garcia aime bien faire rigoler.
Mais si vous vous y attardez vraiment, vous constaterez qu'il n'entend pas à rire.
Garcia a passé les derniers mois à se préparer pour Matt MacGrath, c'est vrai, mais aussi à ruminer le résultat de son combat précédent. Quand Seth Baczynski lui a enfoncé la tête dans le tapis en avril dernier, il ne lui a pas seulement infligé une commotion cérébrale. Il lui a aussi écorché l'orgueil.
Aujourd'hui, n'essayez pas de lui soutirer une déclaration fracassante ou une audacieuse prédiction. Avec la première défaite de sa carrière est née une prudence qu'il utilise pour peser chacun de ses mots. En entrevue, ses paroles sont calculées avec la même vigilance qui lui a fait défaut la dernière fois qu'il est monté dans l'octogone.
"La défaite a été difficile à accepter, mais elle m'a aussi permis de comprendre beaucoup de choses, dit Garcia, qui montre maintenant une fiche de 6-1. Avant, je tentais de rester humble, mais vous savez, parfois, le succès vous monte à la tête. Je suis très triste d'avoir perdu, mais en même temps je suis heureux, parce que c'est arrivé tôt dans ma carrière."
Les bouchées doubles aux bons endroits
Entre le premier et le deuxième round du combat contre Baczynski, Firas Zahabi a prodigué ses conseils habituels. Garcia écoutait attentivement pendant que son entraîneur lui demandait de rester mobile devant son rival, de viser l'amenée au sol à deux jambes lorsque l'occasion se présenterait et, surtout, de prendre son temps. "C'est un combat de cinq rounds, rien ne presse Alex", a crié le maître à l'élève avant le son de la cloche.
Mais dès la reprise du combat, Garcia s'est lancé vers l'avant avec un coup de poing renversé et s'est engagé dans un furieux échange. Il a éventuellement réussi à envoyer Baczynski au sol, mais son impatience l'a poussé à ramener le combat debout. Rapidement, c'est lui qui s'est retrouvé sur son dos, une position de laquelle il ne s'est jamais relevé.
Garcia s'auto-flagelle encore pour avoir dévié du plan de match. "Je devais rester concentré et relax, mais je n'ai rien fait de tout ça, regrette-t-il. Je me suis battu comme s'il s'agissait d'un combat de rue. J'ai manqué de patience. J'ai depuis compris que je devais apprendre à me battre avec ma tête."
Garcia a pris du repos avant de revenir au gymnase avec un dévouement renouvelé. Il devait se brûler, semble-t-il, pour apprendre à ne pas jouer avec le feu.
"J'ai beaucoup travaillé avec Alex durant son camp d'entraînement et je peux vous dire qu'il a changé son attitude, remarque l'entraîneur Éric O'Keefe. Il a reconnu ses faiblesses et il a insisté pour y travailler. Nombreux sont les gars qui viennent au gymnase et qui travaillent uniquement sur les aspects qu'ils maîtrisent déjà parfaitement. Alex a passé beaucoup de temps à améliorer ses carences. Il a mis les bouchées doubles aux endroits où il devait les mettre."
Toujours considéré comme l'un des plus brillants espoirs de son sport dans la division des mi-moyens, Garcia ne veut plus se bercer dans les éloges et les projections. Son prochain combat est la seule chose qui lui importe et il faut presque lui tordre un bras pour réussir à lui faire dire qu'il a des chances d'en sortir gagnant.
"Avant que ça débute, un combat, c'est 50-50. Je ne m'attends pas à une soirée facile, mais je crois tout de même être en mesure d'en ressortir avec la victoire", répète le Cauchemar Dominicain (son nouveau surnom), en bon politicien.
Il faut ramener Baczynski sur le sujet pour sentir Garcia un peu agacé, émotif. Le grand Américain a gradué au UFC et a gagné son premier combat au sein de l'organisation depuis sa victoire à Montréal, mais la jeune vedette de Ringside ne puise là aucune consolation.
"Je m'en fous pas mal, mais j'ai l'intention d'avoir ma revanche. Tôt ou tard, je l'aurai. Comme je le dis souvent, on est des combattants. On ne peut pas se sauver."
Amateurs d'arts martiaux mixtes, vous pouvez consulter mon blogue et me suivre sur Twitter.
Dans un grand gymnase anormalement achalandé, Alex Garcia accueille chaque visiteur tantôt avec un sourire, tantôt avec un clin d'œil discret. Sa franche poignée de main est un incontournable avant d'amorcer une conversation et il ne prendra pas congé de son interlocuteur avant de lui avoir amicalement tendu son poing.
Son sens de l'humour est toujours aussi bien aiguisé. Il vous fera croire que son espagnol, sa langue maternelle, est un peu rouillé ou que la marque sous son œil gauche est le résultat d'un règlement de compte avec son employeur. Dans son anglais un peu cassé, Garcia aime bien faire rigoler.
Mais si vous vous y attardez vraiment, vous constaterez qu'il n'entend pas à rire.
Garcia a passé les derniers mois à se préparer pour Matt MacGrath, c'est vrai, mais aussi à ruminer le résultat de son combat précédent. Quand Seth Baczynski lui a enfoncé la tête dans le tapis en avril dernier, il ne lui a pas seulement infligé une commotion cérébrale. Il lui a aussi écorché l'orgueil.
Aujourd'hui, n'essayez pas de lui soutirer une déclaration fracassante ou une audacieuse prédiction. Avec la première défaite de sa carrière est née une prudence qu'il utilise pour peser chacun de ses mots. En entrevue, ses paroles sont calculées avec la même vigilance qui lui a fait défaut la dernière fois qu'il est monté dans l'octogone.
"La défaite a été difficile à accepter, mais elle m'a aussi permis de comprendre beaucoup de choses, dit Garcia, qui montre maintenant une fiche de 6-1. Avant, je tentais de rester humble, mais vous savez, parfois, le succès vous monte à la tête. Je suis très triste d'avoir perdu, mais en même temps je suis heureux, parce que c'est arrivé tôt dans ma carrière."
Les bouchées doubles aux bons endroits
Entre le premier et le deuxième round du combat contre Baczynski, Firas Zahabi a prodigué ses conseils habituels. Garcia écoutait attentivement pendant que son entraîneur lui demandait de rester mobile devant son rival, de viser l'amenée au sol à deux jambes lorsque l'occasion se présenterait et, surtout, de prendre son temps. "C'est un combat de cinq rounds, rien ne presse Alex", a crié le maître à l'élève avant le son de la cloche.
Mais dès la reprise du combat, Garcia s'est lancé vers l'avant avec un coup de poing renversé et s'est engagé dans un furieux échange. Il a éventuellement réussi à envoyer Baczynski au sol, mais son impatience l'a poussé à ramener le combat debout. Rapidement, c'est lui qui s'est retrouvé sur son dos, une position de laquelle il ne s'est jamais relevé.
Garcia s'auto-flagelle encore pour avoir dévié du plan de match. "Je devais rester concentré et relax, mais je n'ai rien fait de tout ça, regrette-t-il. Je me suis battu comme s'il s'agissait d'un combat de rue. J'ai manqué de patience. J'ai depuis compris que je devais apprendre à me battre avec ma tête."
Garcia a pris du repos avant de revenir au gymnase avec un dévouement renouvelé. Il devait se brûler, semble-t-il, pour apprendre à ne pas jouer avec le feu.
"J'ai beaucoup travaillé avec Alex durant son camp d'entraînement et je peux vous dire qu'il a changé son attitude, remarque l'entraîneur Éric O'Keefe. Il a reconnu ses faiblesses et il a insisté pour y travailler. Nombreux sont les gars qui viennent au gymnase et qui travaillent uniquement sur les aspects qu'ils maîtrisent déjà parfaitement. Alex a passé beaucoup de temps à améliorer ses carences. Il a mis les bouchées doubles aux endroits où il devait les mettre."
Toujours considéré comme l'un des plus brillants espoirs de son sport dans la division des mi-moyens, Garcia ne veut plus se bercer dans les éloges et les projections. Son prochain combat est la seule chose qui lui importe et il faut presque lui tordre un bras pour réussir à lui faire dire qu'il a des chances d'en sortir gagnant.
"Avant que ça débute, un combat, c'est 50-50. Je ne m'attends pas à une soirée facile, mais je crois tout de même être en mesure d'en ressortir avec la victoire", répète le Cauchemar Dominicain (son nouveau surnom), en bon politicien.
Il faut ramener Baczynski sur le sujet pour sentir Garcia un peu agacé, émotif. Le grand Américain a gradué au UFC et a gagné son premier combat au sein de l'organisation depuis sa victoire à Montréal, mais la jeune vedette de Ringside ne puise là aucune consolation.
"Je m'en fous pas mal, mais j'ai l'intention d'avoir ma revanche. Tôt ou tard, je l'aurai. Comme je le dis souvent, on est des combattants. On ne peut pas se sauver."
Amateurs d'arts martiaux mixtes, vous pouvez consulter mon blogue et me suivre sur Twitter.