La saison decrescendo de Max Verstappen
PARIS, France - Max Verstappen (Red Bull) a été sacré champion du monde de F1 pour la quatrième fois, samedi à Las Vegas, au terme d'une saison 2024 durant laquelle le Néerlandais a néanmoins peu à peu perdu de sa superbe.
Bahreïn: le Grand Chelem en pleine affaire Horner
À peine son baquet retrouvé pour une nouvelle saison, Verstappen est déjà au max: à Bahreïn, théâtre du GP inaugural de la saison début mars, le pilote Red Bull marque d'entrée son territoire en faisant le Grand Chelem – position de tête, victoire, tous les tours en tête et meilleur chrono sur un tour.
Une domination qu'il assoit course après course tandis que son équipe est secouée par « l'affaire Horner », visant le patron Christian Horner, accusé de « comportement inapproprié » envers une employée.
Si le Britannique a été blanchi à la veille de la nouvelle saison, l'affaire a continué d'agiter le paddock durant plusieurs semaines.
Mais pas de quoi remettre en cause les performances de Verstappen: sur les cinq premiers GP, seule la victoire en Australie lui échappe, la faute à un problème mécanique sur sa monoplace.
Miami: battu à la régulière
Solidement installé en tête du championnat, Verstappen arrive à Miami, 6e manche de la saison début mai, en grand favori. Quelques jours plus tôt, l'ingénieur Adrian Newey, artisan de tous les succès de Red Bull, avait annoncé son départ de l'équipe début 2025.
Pas de quoi déconcerter le champion en titre, du moins en apparence.
Jusqu'à présent, aucun autre pilote que lui ne s'est imposé sur le tracé floridien, au calendrier depuis 2022. S'il remporte le samedi la course sprint, le Batave n'a jamais semblé à l'aise au volant de sa RB20 lors du traditionnel GP dominical, cédant la victoire à son rival britannique Lando Norris (McLaren).
Finalement 2e, le champion retrouvera vite de sa superbe, dès le rendez-vous suivant, en Emilie-Romagne (Italie), même si la menace Norris continue de grandir derrière lui.
L'Espagne: dernière victoire avant la disette
Jamais rassasié, même s'il n'a plus la voiture la plus rapide de la grille, l'ogre Verstappen remporte en Espagne fin juin sa 7e victoire en GP de la saison. Ce succès sera toutefois le dernier du champion – jusqu'à son retour au sommet début novembre, au Brésil.
« Quelque chose ne va pas ces derniers temps avec la voiture », peste-t-il fin août chez lui aux Pays-Bas, sans donner davantage de détails.
En Italie, la RB20 devenue « un monstre impossible à piloter »
Preuve que « quelque chose ne va pas », lors du Grand Prix d'Italie, Verstappen se plaint d'une monoplace « transformée en monstre ». « Nous sommes passés d'une voiture très dominante à une voiture impossible à piloter », s'indigne-t-il début septembre.
Pendant que la concurrence – McLaren et son pilote Norris en tête – réduit son retard, Verstappen et son équipe s'efforcent de maintenir leur rang.
En vain pour Red Bull qui, mi-septembre, perd les rênes du général chez les constructeurs. La mission de « Mad Max » est désormais de contenir Norris, son premier poursuivant au championnat pilotes.
Le succès retrouvé dans le déluge au Brésil
Verstappen arrive début novembre sur le tracé brésilien d'Interlagos avec une avance de « seulement » 47 points sur Norris. Quelques jours plus tôt, il a cédé du terrain à l'issue du GP du Mexique, la faute à plusieurs pénalités dues à des dépassements litigieux sur le Britannique. Mais c'est surtout le manque de rythme de sa monoplace qui a encore inquiété le Batave.
Seulement 17e au départ du GP du Brésil, Verstappen fait toutefois parler tout son talent sous la pluie et renoue avec la victoire au bénéfice d'un coup stratégique gagnant, à l'issue d'une course folle, où Norris ne termine que 6e.
« Mad Max » ne gache pas sa première balle de match lors de la manche suivante à Las Vegas. Il décroche sa 4e étoile, en finissant 5e dans les rues de la cité du jeu, un rang devant Norris qui ne peut plus le rattraper au général, avec deux courses à encore disputer.
« Ça a été la saison la plus difficile pour Max, mais il a su garder la tête froide. Quand la voiture n'était pas au rendez-vous, lui continuait à être performant », le salue son patron Christian Horner.