Yuki Tsunoda a « confiance en la voiture » avec Red Bull

Le Japonais Yuki Tsunoda, parachuté sur le devant de la scène par Red Bull, où il a remplacé le Néo-Zélandais Liam Lawson, évincé après seulement deux courses, a réussi ses débuts avec l'écurie autrichienne en F1 vendredi à Suzuka, mais il a encore tout à prouver.

Boudé en décembre par l'écurie britannique pour devenir l'équipier du quadruple champion du monde en titre néerlandais Max Verstappen après le limogeage du Mexicain Sergio Pérez, le Nippon, à qui Red Bull avait préféré le rookie Lawson, est en passe d'obtenir sa revanche, devant son public qui plus est.

Vendredi matin, sous un beau soleil printanier, Tsunoda n'a pas craqué sous la pression malgré l'enjeu énorme.

En prenant la sixième place de la première séance d'essais libres, juste derrière son illustre coéquipier, qui ne l'a devancé que de 107 millièmes de seconde, le Japonais a montré qu'il avait le niveau pour piloter l'imprévisible monoplace Red Bull, ce qu'il clamait depuis des mois.

« J'ai trouvé la voiture assez intéressante, je vais pouvoir vous donner du feedback (retour). C'était une bonne session », a déclaré à la radio le Nippon à son ingénieur après ce premier roulage de la fin de semaine.

« J'ai confiance en la voiture »

La deuxième séance d'essais n'a en revanche pas vraiment permis à Tsunoda de poursuivre son apprentissage. Interrompue à quatre reprises, les pilotes ont à peine eu 20 minutes de roulage et le Nippon n'a pas réalisé de tour rapide, prenant la 18e place.

« Cela aurait pu être mieux, mais j'ai quand même beaucoup appris de la voiture aujourd'hui (vendredi). J'ai confiance en la voiture », a-t-il souligné.

Déjà populaire dans son pays, Tsunoda, plus petit pilote du paddock du haut de son mètre 59, est en passe de devenir un héros maintenant qu'il a rejoint l'une des plus prestigieuse écuries de Formule 1, une grande première pour un pilote nippon.

Avant sa deuxième séance d'essais libres avec Red Bull vendredi, il lui a fallu près d'une minute pour parcourir les quelque dix mètres séparant l'hospitalité et le garage de sa nouvelle équipe. Combinaison Red Bull sur le dos, Tsunoda a en effet dû fendre une foule compacte qui a rugi de plaisir quand il est apparu: du jamais-vu pour le pilote de 24 ans, même à Suzuka.

Mais même s'il a bien débuté vendredi, le plus dur ne fait que commencer pour Tsunoda car il n'a pour l'instant pris part qu'à deux séances d'essais libres. Il faudra voir dans la durée s'il est capable de tenir la comparaison avec Verstappen, son génial voisin de garage

Sur un fil

Beaucoup de pilotes avant lui se sont cassés les dents sur le talentueux Néerlandais, notamment Pierre Gasly, qu'il a côtoyé pendant deux ans chez AlphaTauri (2021-2022) et dont il est proche.

Le Français avait en effet été évincé par Red Bull à la mi-saison en 2019 et renvoyé chez Toro Rosso, la petite soeur de l'écurie autrichienne. Ce qui n'avait pas empêché le Normand de décrocher l'année suivante sa première et à ce jour unique victoire en F1 avec l'équipe filiale, rebaptisée AlphaTauri cette saison-là.

« Je l'ai appelé dès que j'ai su pour lui partager mon expérience et lui donner des conseils », a expliqué Gasly à L'Équipe et l'AFP jeudi. Tsunoda n'a d'ailleurs pas manqué de remercier publiquement son ami pour cette attention en conférence de presse.

« Je pensais sincèrement qu'il aurait le baquet en fin d'année car j'ai toujours dit qu'il était très rapide, poursuit le Français. A-t-il le niveau pour performer chez Red Bull? Oui. Est-ce que ça va marcher? Je ne sais pas car cela dépend de beaucoup de facteurs et notamment des conditions dans lesquels ils vont le mettre. Mais j'espère qu'il va réussir. »

Tsunoda est prévenu: chez Red Bull plus qu'ailleurs, il sera toujours sur un fil et n'aura pas droit à l'erreur, d'autant que son contrat se termine en fin d'année et que l'écurie n'aura aucun scrupule à se séparer de lui s'il n'est pas performant.