La F1 à l'aube d'une nouvelle ère
Formule 1 samedi, 18 mars 2017. 08:43 jeudi, 12 déc. 2024. 13:49PARIS, France - Nouveau propriétaire, nouveaux bolides, mais pas de champion en lice pour défendre son titre: la Formule 1 remet le contact dimanche 26 mars à Melbourne, en Australie, pour le premier Grand Prix d'une nouvelle ère.
L'américain Liberty Media, qui en possède désormais les droits commerciaux, a promis de rendre la F1 plus divertissante et à nouveau attractive. Mais avant la révolution annoncée, ce sont surtout des monoplaces plus puissantes qui devront assurer le spectacle. Et le suspense, dans la course à la succession du jeune retraité Nico Rosberg.
Les révolutions visent souvent à faire chuter les rois, et celle voulue par Liberty Media n'a pas dérogé à la règle. Annoncée en septembre 2016 et finalisée en janvier 2017, la prise de contrôle de la F1 par le géant américain des communications a causé quelques jours plus tard la perte de Bernie Ecclestone, 86 ans. Il régnait sans partage sur la catégorie reine du sport automobile depuis la fin des années 1970.
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Les fans en ont déjà eu un aperçu lors des essais de Barcelone, où équipes et pilotes ont pu publier sur les réseaux sociaux des images captées sur le paddock, ce que l'ancien « Boss » réprouvait.
Mais pour voir une refonte du format des courses et de la répartition des revenus, il faudra attendre l'expiration des Accords Concorde, qui régissent le fonctionnement sportif et financier de la F1 jusqu'en 2020.
Des monoplaces plus performantes
La véritable révolution de la saison 2017 serait plutôt du côté de la réglementation technique, revue avec l'objectif d'améliorer les performances et de redonner du sel à une discipline qui a perdu environ un tiers de son public en cinq ans.
Les nouvelles monoplaces, plus larges et plus basses, promettent un gain de temps de 4 à 5 secondes au tour. Les essais de Barcelone ont donné un aperçu de ce potentiel, avec neuf pilotes (Räikkönen, Vettel, Bottas, Hamilton, Massa, Verstappen, Sainz Jr, Hülkenberg et Ricciardo) sous le meilleur temps en course de l'Australien Mark Webber (Red Bull) en 2010.
Avec, entre autres, des pneus également plus larges et moins sensibles à l'usure, la course devrait se jouer plus sur la piste que lors des arrêts aux stands.
Pour ajouter au spectacle, les pilotes s'accordent à dire que ces nouveaux bolides sont plus compliqués à dompter et que les erreurs ne pardonneront pas.
Reste à voir s'ils permettront les dépassements. Avec leur format élargi, des distances de freinage plus courtes et une perte de performance aérodynamique en ligne droite, particulièrement derrière un autre véhicule, rien n'est moins sûr...
À noter également la fin du système de jetons qui limitait les possibilités de révisions offertes aux motoristes. Une limite plus accommodante est fixée à quatre moteurs par pilote et par saison. Suffisant pour permettre à ses poursuivants de rattraper l'avance de Mercedes ? Réponse le 27 novembre à Abou Dhabi, après vingt Grand Prix (un de moins qu'en 2016, saison la plus longue de l'histoire).
Qui pour succéder à Rosberg?
Un championnat sans son vainqueur sortant, ça ne s'était pas vu depuis... 1993! Comme Nico Rosberg à l'intersaison, le Français Alain Prost avait alors dit stop (après son 4e titre mondial alors que l'Allemand n'en a décroché qu'un).
Pour succéder à Rosberg, son ancien coéquipier britannique Lewis Hamilton, frustré en 2016 de n'avoir pu s'offrir une quatrième couronne (après 2008, 2014 et 2015), s'avance une fois de plus en favori.
Son écurie, Mercedes (triple championne du monde en titre pilotes et constructeurs), fait toujours figure d'épouvantail, après avoir signé les troisième et quatrième temps des essais, derrière les deux Ferrari.
Difficile d'imaginer dans un premier temps le remplaçant de Rosberg chez Mercedes, le Finlandais Valtteri Bottas (9 podiums mais aucune victoire), bouleverser l'ordre établi. Pour inquiéter Hamilton, on regardera plutôt du côté de l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), quadruple champion du monde (2010-2013) mais qui n'a plus gagné de GP depuis 2015, ou de l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), 3e au championnat en 2016.