Non, pas le film (The Russians Are Coming, the Russians Are Coming, une parodie sur la guerre froide).

Les pilotes russes. La grille de 2014 devrait en effet compter deux Russes, soit Daniil Kvyatet Sergey Sirotkin.

Sans oublier Marussia et ses ambitions.

Sans oublier un premier Grand Prix de Russie.

Le premier mais pas le dernier

Le premier Russe en F1 a été Vitaly Petrov, qui a débuté chez Renault en 2010.

Alors âgé de 25 ans, il venait de terminer 2e au championnat de GP2. Pas mal, sauf si l’on tient compte qu’il en était à sa troisième saison dans cette série. Soyons honnête, sa dote de 10-15 millions d’euros l’avait aidé.

Soyons justes, il faut reconnaître qu’il a connu une première saison plus que correcte. Septième en Chine, cinquième en Hongrie. Mais surtout 6e à Abou Dhabi. Rappelez-vous cette course. Il résiste aux assauts de Fernando Alonso durant les 40 derniers tours, alors que l’Espagnol se bat pour le titre mondial! Petrov assure ainsi son volant pour la saison 2011.

Après un début en force (3e en Australie), la suite se déroule moins bien et Renault/Lotus lui préfère Romain Grosjean pour 2012. Petrov « descend» chez Caterham, où il va enterrer sa carrière. Aux dernières nouvelles, il espérait encore revenir en F1.

La filière Red Bull

Daniil Kvyat va remplacer l'Australien Daniel Ricciardo chez Toro Rosso en 2014.

D’un côté pas de surprise, puisqu’il est un produit de la filière Red Bull, qui l’appuie depuis ses débuts en monoplace en 2010 en Formule BMW. Après deux saisons en Championnat européen de Formule Renault 2.0 (3e en 2011 et 2e en 2012), Kvyat participe cette année à deux séries pour prendre un maximum d’expérience, soit le GP3 et le championnat européen de Formule 3.

Le pilote de 19 ans est toujours en lice pour le titre en GP3, ayant gagné deux des quatre dernières courses et possédant un retard de 7 points seulement (131-138) sur le meneur avant la finale la semaine prochaine à Abou Dhabi. En F3 européenne, tout se passe bien (position de tête à son premier week-end) même s’il ne peut officiellement marquer de points en raison d’une inscription trop tardive au Championnat.

Non, la surprise provient du fait qu’un autre produit de la filière Red Bull, le Portugais Antonio Felix da Costa (22 ans), semblait destiné à hériter du volant Toro Rosso 2014.

Le problème est que da Costa, plus avancé dans sa carrière, vient de conclure une saison ordinaire, avec une troisième place au championnat européen de Formule Renault 3.5. Après avoir été vice-champion de cette même catégorie en 2012, à sa première saison, il avait obligation de remporter le titre en 2013.

Qu’est-ce qui a vraiment fait pencher la balance en faveur de Kvyat dans l’esprit de l’implacable Helmut Marko, le conseiller en sport automobile de Red Bull? Celui qui n’hésite pas à mettre fin abruptement à des carrières (demandez à Buemi, Alguersuari, Speed, Bourdais). Mais aussi celui qui a découvert un certain Sebastian Vettel.

Tout se serait joué lors des essais privés tenus à Silverstone en juillet dernier. Da Costa, au volant d’une Red Bull, n’aurait pas convaincu les techniciens de l’équipe championne du monde. Pour Kvyat, ce fut l’inverse: au volant d’une Toro Rosso, le jeune Russe aurait fait bonne impression auprès des ingénieurs. Et ce en seulement 22 tours.

Certaines sources parlent d’un appui financier de la part de commanditaires russes, mais rien n’a été confirmé en ce sens. D’une part, il est sûr que le marché russe est intéressant pour une compagnie comme Red Bull... d’autre part, je vois mal Marko engager sa réputation sur un pilote au talent douteux.

Bien sûr la marche sera haute, du GP3/F3 directement à la F1 sans passer par la FR3.5 ou le GP2. Mais c’est faisable.

Un exemple récent? Kimi Räikkönen, qui était passé directement de la Formule Renault 2.0 à la F1 avec Sauber. Avant de passer chez McLaren 12 mois plus tard.

Mais il faut un sacré talent.

La filière russe

Dans le cas de Sergey Sirotkin, c’est clair : l’arrivée de commanditaires russes chez Sauber l’an prochain devrait assurer sa présence, pourvu qu’il puisse obtenir sa superlicence.

Le jeune de 18 ans n’a pas un palmarès très étoffé : champion de Formule Abarth en 2011, F3 italienne en 2012 puis Formule Renault 3.5 cette année. Il a complété sa saison en 9e place avec deux podiums.

Par contre Sauber a décidé de bien le préparer avec un programme d’essais privés sérieux, soit une quinzaine de jours au volant d’une voiture 2011.

Sirotkin a pris le volant d’une F1 pour la première fois en septembre dernier, alors qu’il a roulé avec une Sauber 2013 sur une courte section (700 m) du circuit de Sotchi.

Là aussi la marche sera haute.

Marussia a de l’ambition

La rumeur veut que Nikolai Fomenko, le président de Marussia Motors, compagnie mère de l’écurie F1 du même nom, ait l’intention de construire son propre moteur V6 de Formule Un.

Une folie sur le plan financier? Oui. Sauf que le propriétaire de Marussia Motors n’a pas trop d’ennuis à ce chapitre. Andrei Tsheglakov aurait récemment épongé les dettes de l’écurie, évaluées à 220 millions de dollars.

Qui voudra de ce moteur? Marussia F1. Et Marussia Motors pour ses voitures de sport B1 et B2.

Là aussi la marche sera haute.

Sotchi

La construction va bon train pour le circuit de Sotchi, site du premier Grand Prix de Russie, prévu le 4 octobre 2014. Les infrastructures les plus importantes (puits et garages) ont été complétées l’été dernier.

Mais le projet devient de plus en plus cher, son coût ayant augmenté de plus de 70 % par rapport aux prévisions. Le coût de construction est actuellement estimé à 355 millions de dollars, alors qu’au moment de la signature de l'accord en 2010 entre Vladimir Poutine, alors premier ministre, et Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, le coût annoncé était de 200 millions de dollars.

Mais sachant que le président Poutine a fait des grands évènements sportifs une priorité…

F1 Magazine

Les prochains rendez-vous de F1 Magazine : le jeudi 24 octobre à 16 h 30, le vendredi 25 octobre à 11 h 30, avant l'émission d'avant-course du GP d’Inde le dimanche 27 octobre à 4 h 30 du matin et à 8 h 30 pour la reprise.

Au menu cette semaine...

- le troisième épisode de la série « Comment construire la meilleure F1 du plateau », la Red Bull RB9

- plusieurs reportages : les arrêts aux puits, la position de conduite, le monocoque.

- lexique F1

- pour être moins sérieux, une publicité mettant en vedette Jenson Button

- et en conclusion, le circuit de Buddh en Inde, analysé par Romain Grosjean et Pirelli