Trois écuries, mais un titre de champion
Au Brésil, Max Verstappen a réussi une performance dont on parlera longtemps. De la 17e place sur la grille de départ, dans des conditions difficiles sous la pluie, Verstappen a rappelé à tous que même s'il n'avait pas gagné à ses dix derniers Grand Prix, il était toujours l'homme à battre sur le plateau.
Cette performance d'exception vient en quelques sortes mettre un terme à la lutte au championnat des pilotes. Mathématiquement, Lando Norris peut toujours y rêver, mais en pratique, ce n'est plus qu'une question de temps avant que Verstappen soit couronné pour une quatrième année de suite. En fait, ça pourrait se faire dès cette fin de semaine à Las Vegas. Plusieurs scénarios permettraient au pilote de Red Bull de mettre la main sur le titre, mais le plus simple à retenir, c'est que s'il termine devant Norris, peu importe la position, le championnat sera terminé.
Les trois dernières épreuves de la saison ne seront toutefois pas dénuées d'enjeux puisque la lutte au championnat des constructeurs est loin d'être terminée. McLaren, Ferrari et Red Bull peuvent toujours l'emporter.
McLaren a besoin de Piastri
Chez McLaren, on semblait bien parti pour aller chercher ce titre pour la première fois depuis 1998. Mais depuis la pause d'un mois entre le Grand Prix de Singapour et celui des États-Unis, c'est Ferrari qui a le vent dans les voiles.
Du côté de Norris, qui avait les yeux rivés davantage sur sa situation personnelle, il a connu des hauts et des bas, mais a réussi à se maintenir parmi les meneurs. Aux États-Unis, il a terminé sur le podium lors de la course sprint, mais a été exclu de celui de la course principale en raison de sa pénalité. Deuxième au Mexique, il a remporté la course sprint au Brésil avant de signer la position de tête, mais les conditions météorologiques lui ont rendu la vie difficile, terminant au sixième rang.
Si McLaren veut s'assurer de demeurer devant ses rivaux, c'est Oscar Piastri qui doit en donner un peu plus. Avant le Grand Prix des États-Unis, Piastri avait récolté huit top-5 de suite, dont six podiums. On l'a peu vu lors des trois dernières épreuves, obtenant une cinquième place et par deux fois la huitième position.
On l'a vu commettre quelques erreurs, notamment lors des séances de qualifications. Il a été éliminé en Q1 lors de la course sprint à Austin et lors de la course régulière au Mexique, ce qui n'avait pas été le cas auparavant dans toute la saison.
Ça ne fait aucun doute que Piastri peut récolter davantage de points pour son équipe comme il l'a fait dans la majeure partie de la saison. Avec une récolte de 593 points, mais seulement 36 points d'avance sur Ferrari, les succès de l'écurie britannique pourraient bien passer par un retour en forme de son pilote australien.
Des évolutions qui font la différence
Chez Ferrari, les dernières évolutions sur la monoplace ont permis à l'écurie de revenir se battre pour des victoires après une portion plus compliquée en milieu de saison. Le coup d'éclat, c'est bien sûr ce doublé réussi à Austin avec la victoire de Charles Leclerc devant Carlos Sainz. Ce dernier s'est ensuite imposé à son tour au Mexique avec Leclerc sur la troisième marche du podium.
La Scuderia, elle, est à la recherche d'un premier titre des constructeurs depuis 2008. Ce serait un exploit important pour les deux pilotes, particulièrement pour Sainz qui quittera l'écurie pour Williams au terme de la campagne. On le sent d'ailleurs particulièrement motivé et déterminé à terminer son séjour avec Ferrari en force et à aider l'équipe à connaître du succès. Il voudra également rebondir après sa sortie de piste au Brésil.
Bref, malgré son retard, la Scuderia a tout ce qu'il faut pour réussir un exploit qu'on croyait utopique pendant une bonne partie de la saison.
Une première depuis 1983 pour Red Bull?
Il y a deux façons de voir les choses chez Red Bull. On peut se dire qu'avec un pilote comme Max Verstappen qui peut faire la différence comme il l'a fait au Brésil, tout est encore possible.
Ou on peut se dire qu'avec les performances de Sergio Perez, la tâche s'annonce presque impossible pour l'écurie.
Red Bull compte 49 points de retard sur McLaren et le premier rang des constructeurs... et ce retard, il est attribuable à la saison de Checo, tout simplement. Il y a une multitude de chiffres et de statistiques pour illustrer ses contre-performances. Je n'en ferai pas une nomenclature, mais notons simplement que son dernier résultat dans le top-5, en incluant les courses sprint, remonte au Grand Prix de Miami... en mai dernier.
Red Bull pourrait donc se retrouver dans une position où l'écurie remporte le championnat des pilotes sans terminer dans le top-2 chez les constructeurs. Ce serait la troisième fois de l'histoire qu'un tel scénario se produit. La première fois, c'était en 1982, alors que Keke Rosberg a remporté le titre avec Williams. Puis, l'année suivante, en 1983, Nelson Piquet avait mis la main sur le titre avec Brabham.
Depuis son arrivée chez Red Bull en 2021, ce serait déjà la deuxième fois que Perez ne peut assurer le titre des constructeurs à Red Bull alors que Verstappen remporte celui des pilotes. Sous contrat pour les deux prochaines saisons, est-ce que Red Bull peut vraiment se permettre de garder les services du Mexicain?
Mais évidemment, tout ça reste de la spéculation. Une écurie peut, au maximum, amasser 147 points d'ici la fin de la saison. Donc avec 49 points de retard, il n'est pas trop tard pour Perez de sauver sa saison, son volant, et permettre à Red Bull d'aller chercher le titre des constructeurs.
Les enjeux sont donc grands pour la fin de la saison, et on vous donne donc rendez-vous ce week-end pour le Grand Prix de Las Vegas. La séance de qualifications sera présentée sur RDS à minuit 30 dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la course sera à la même heure dans la nuit de samedi à dimanche.