J'aimerais pouvoir pousser ma moto à fond au Stade olympique
Course mardi, 24 sept. 2002. 16:57 jeudi, 12 déc. 2024. 05:50
Samedi soir dernier au Stade olympique, j'ai remporté ma victoire la plus importante de toute la saison puisqu'elle est disputée dans ma cour.
En plus, c'est la dernière course de l'année du Championnat canadien et une bonne performance au stade peut permettre à un pilote de racheter sa saison. Mais d'un autre côté, une contre-performance peut ternir quelque peu ton année.
Étant donné que la course se déroule chez moi, la pression est plus grande. C'est pourquoi ma préparation change un peu comparativement aux autres compétitions. Techniquement, ma préparation ne change pas quand je viens à Montréal, car ma technique est bonne et que je n'ai aucune modification à y apporter.
Ma préparation change car la piste au Stade olympique est plus courte, tout comme la course. À chaque année, le parcours est différent et je dois l'analyser avant la course. Le samedi matin, je m'installe et j'observe la piste afin de trouver les endroits qui me permettront de dépasser les retardataires. Vrai, la course est courte, 15 minutes, mais étant donné que j'ai plus d'expérience que plusieurs pilotes présents, je vais plus vite et il m'arrive de dépasser les plus lents. Si je ne sais pas où les dépasser, je vais me faire rattraper par mes poursuivants.
Nous devons faire face à une autre difficulté au stade : nous ne pouvons pousser notre moto à fond en raison de la configuration de la piste. S'il y avait deux longues lignes droites avec des obstacles au Stade olympique, nous pourrions pousser notre bolide à la limite et ce serait beaucoup moins difficile à conduire. Nos motos sont des engins très puissants et nous devons vraiment faire attention pour contrôler la puissance. Pour vous situer, nous devons rester en deuxième vitesse -- sans même mettre la pédale au fond -- alors que nous avons cinq vitesses sur la moto.
J'ai 28 ans et beaucoup d'expérience, et c'est ce qui m'a aidé à gagner la course. J'ai devancé mon plus proche rival, un Américain de 22 ans qui ne ressentait pas du tout la même pression que moi -- car pour lui cette course était comme toutes les autres --, par sept ou huit secondes, ce qui est relativement beaucoup pour une course de 15 tours. Personnellement, je ne croyais pas vraiment pouvoir l'emporter par une marge aussi importante. Je croyais que l'Américain et Marco Dubé seraient plus près de moi à la fin de la course.
C'est évident que plusieurs facteurs ont joué en ma faveur samedi, mais je crois que ma moto m'a grandement aidé à l'emporter. Elle était en excellente "forme" pour la course. Nous avons effectué plusieurs essais pour la suspension et le moteur trois jours avant la tenue de l'événement. Disons que j'en ai mis un peu plus que d'habitude parce que la course était à Montréal.
Comme je le mentionnais plus tôt, la course au stade est toujours spéciale pour moi, car il y a des milliers de personnes pour nous voir. Après la course, il y a toujours des centaines d'amateurs qui veulent me voir. Malheureusement, je n'ai pas l'occasion de voir les fans comme je le voudrais. C'est bien évident que j'aimerais rester dans les puits et signer le plus d'orthographes possibles, mais j'ai d'autres obligations. Les fans peuvent aller dans les puits avant la course, mais avant la course, je préfère rester concentré dans le vestiaire. Je ne suis donc pas disponible pour rencontrer les gens et je trouve ça dommage.
Courses spéciales
En fin de semaine, je participerai à une course en Californie, le trophée des Nations. Et après un week-end de congé, je me rendrai au US Open au MGM Hotel de Las Vegas pour y disputer la course la plus lucrative de toute l'année. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la course a lieu à l'intérieur de l'hôtel, dans l'amphithéâtre où sont disputés plusieurs combats de boxe à chaque année. Il s'agit d'une course sur invitation regroupant les 30 meilleurs pilotes de la planète. Il y a en 15 qui proviennent du Championnat des États-Unis (j'ai terminé 14e lors de ce championnat en 2002), cinq des 125cc alors que les dix derniers viennent de l'Europe. Seulement douze se qualifieront pour la finale et le grand gagnant se méritera la somme de 100 000 dollars. Cette année, j'espère que la chance sera de mon côté puisqu'à chaque fois que je participe à cette course, je suis blessé et je ne performe jamais comme je le voudrais.
Par la suite, je vais m'accorder un congé d'environ un mois, de la mi-octobre à la mi-novembre, afin de soigner mes petits bobos au pouce et aux côtes.
Championnat américain de Supercross
Après mon congé, je vais reprendre l'entraînement en vue de la prochaine saison du Championnat des États-Unis de Supercross. Cette année, le championnat s'amorce avec deux courses en Europe en décembre. En sol américain, le championnat se mettra en branle au début janvier en Californie pour se terminer en mai. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit du plus gros championnat de Supercross de la planète. Nous coursons à toutes les fins de semaine devant des foules de 50 000 à 60 000 spectateurs. Nous visitons des villes comme Anaheim, San Diego, Phoenix, Indianapolis, Atlanta, Daytona, Minneapolis, etc. En tout et pour tout, il y a 16 courses dans la saison.
Présentement, je suis le seul Canadien à évoluer sur le circuit américain. Le dernier Canadien à avoir participé à ce championnat est Ross Pederson il y a une vingtaine d'années. Il n'y a pas que des Américains sur le circuit. Quand ils gagnent chez eux, le but des meilleurs Européens est de venir courir au Championnat des États-Unis de Supercross en raison du calibre et de la renommée du circuit. J'estime à 90% la proportion d'Américains sur le circuit.
Je dirais qu'à chaque course, il y a une centaine de coureurs professionnels. Mais au courant de la saison, je côtoie peut-être 200 pilotes. Les 20 meilleurs, dont je fais partie, participent à toutes les courses, afin de récolter le plus de points possibles pour remporter le championnat, mais plusieurs ne prennent pas part à toutes les courses.
C'est vraiment spécial de participer à ce championnat, car à chaque semaine, sur la ligne de départ, je suis entouré des meilleurs du monde. Je pense notamment à Jeremy McGrath et Ricky Carmichael. Ce dernier est tout simplement un jeune prodige, lui qui a remporté toutes les courses, et le championnat bien évidemment, la saison dernière. Et il n'a que 21 ans. Pour sa part, McGrath a remporté le championnat à plusieurs reprises et, malgré ses 30 ans, il a terminé deuxième ou troisième l'an dernier.
En plus, c'est la dernière course de l'année du Championnat canadien et une bonne performance au stade peut permettre à un pilote de racheter sa saison. Mais d'un autre côté, une contre-performance peut ternir quelque peu ton année.
Étant donné que la course se déroule chez moi, la pression est plus grande. C'est pourquoi ma préparation change un peu comparativement aux autres compétitions. Techniquement, ma préparation ne change pas quand je viens à Montréal, car ma technique est bonne et que je n'ai aucune modification à y apporter.
Ma préparation change car la piste au Stade olympique est plus courte, tout comme la course. À chaque année, le parcours est différent et je dois l'analyser avant la course. Le samedi matin, je m'installe et j'observe la piste afin de trouver les endroits qui me permettront de dépasser les retardataires. Vrai, la course est courte, 15 minutes, mais étant donné que j'ai plus d'expérience que plusieurs pilotes présents, je vais plus vite et il m'arrive de dépasser les plus lents. Si je ne sais pas où les dépasser, je vais me faire rattraper par mes poursuivants.
Nous devons faire face à une autre difficulté au stade : nous ne pouvons pousser notre moto à fond en raison de la configuration de la piste. S'il y avait deux longues lignes droites avec des obstacles au Stade olympique, nous pourrions pousser notre bolide à la limite et ce serait beaucoup moins difficile à conduire. Nos motos sont des engins très puissants et nous devons vraiment faire attention pour contrôler la puissance. Pour vous situer, nous devons rester en deuxième vitesse -- sans même mettre la pédale au fond -- alors que nous avons cinq vitesses sur la moto.
J'ai 28 ans et beaucoup d'expérience, et c'est ce qui m'a aidé à gagner la course. J'ai devancé mon plus proche rival, un Américain de 22 ans qui ne ressentait pas du tout la même pression que moi -- car pour lui cette course était comme toutes les autres --, par sept ou huit secondes, ce qui est relativement beaucoup pour une course de 15 tours. Personnellement, je ne croyais pas vraiment pouvoir l'emporter par une marge aussi importante. Je croyais que l'Américain et Marco Dubé seraient plus près de moi à la fin de la course.
C'est évident que plusieurs facteurs ont joué en ma faveur samedi, mais je crois que ma moto m'a grandement aidé à l'emporter. Elle était en excellente "forme" pour la course. Nous avons effectué plusieurs essais pour la suspension et le moteur trois jours avant la tenue de l'événement. Disons que j'en ai mis un peu plus que d'habitude parce que la course était à Montréal.
Comme je le mentionnais plus tôt, la course au stade est toujours spéciale pour moi, car il y a des milliers de personnes pour nous voir. Après la course, il y a toujours des centaines d'amateurs qui veulent me voir. Malheureusement, je n'ai pas l'occasion de voir les fans comme je le voudrais. C'est bien évident que j'aimerais rester dans les puits et signer le plus d'orthographes possibles, mais j'ai d'autres obligations. Les fans peuvent aller dans les puits avant la course, mais avant la course, je préfère rester concentré dans le vestiaire. Je ne suis donc pas disponible pour rencontrer les gens et je trouve ça dommage.
Courses spéciales
En fin de semaine, je participerai à une course en Californie, le trophée des Nations. Et après un week-end de congé, je me rendrai au US Open au MGM Hotel de Las Vegas pour y disputer la course la plus lucrative de toute l'année. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la course a lieu à l'intérieur de l'hôtel, dans l'amphithéâtre où sont disputés plusieurs combats de boxe à chaque année. Il s'agit d'une course sur invitation regroupant les 30 meilleurs pilotes de la planète. Il y a en 15 qui proviennent du Championnat des États-Unis (j'ai terminé 14e lors de ce championnat en 2002), cinq des 125cc alors que les dix derniers viennent de l'Europe. Seulement douze se qualifieront pour la finale et le grand gagnant se méritera la somme de 100 000 dollars. Cette année, j'espère que la chance sera de mon côté puisqu'à chaque fois que je participe à cette course, je suis blessé et je ne performe jamais comme je le voudrais.
Par la suite, je vais m'accorder un congé d'environ un mois, de la mi-octobre à la mi-novembre, afin de soigner mes petits bobos au pouce et aux côtes.
Championnat américain de Supercross
Après mon congé, je vais reprendre l'entraînement en vue de la prochaine saison du Championnat des États-Unis de Supercross. Cette année, le championnat s'amorce avec deux courses en Europe en décembre. En sol américain, le championnat se mettra en branle au début janvier en Californie pour se terminer en mai. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit du plus gros championnat de Supercross de la planète. Nous coursons à toutes les fins de semaine devant des foules de 50 000 à 60 000 spectateurs. Nous visitons des villes comme Anaheim, San Diego, Phoenix, Indianapolis, Atlanta, Daytona, Minneapolis, etc. En tout et pour tout, il y a 16 courses dans la saison.
Présentement, je suis le seul Canadien à évoluer sur le circuit américain. Le dernier Canadien à avoir participé à ce championnat est Ross Pederson il y a une vingtaine d'années. Il n'y a pas que des Américains sur le circuit. Quand ils gagnent chez eux, le but des meilleurs Européens est de venir courir au Championnat des États-Unis de Supercross en raison du calibre et de la renommée du circuit. J'estime à 90% la proportion d'Américains sur le circuit.
Je dirais qu'à chaque course, il y a une centaine de coureurs professionnels. Mais au courant de la saison, je côtoie peut-être 200 pilotes. Les 20 meilleurs, dont je fais partie, participent à toutes les courses, afin de récolter le plus de points possibles pour remporter le championnat, mais plusieurs ne prennent pas part à toutes les courses.
C'est vraiment spécial de participer à ce championnat, car à chaque semaine, sur la ligne de départ, je suis entouré des meilleurs du monde. Je pense notamment à Jeremy McGrath et Ricky Carmichael. Ce dernier est tout simplement un jeune prodige, lui qui a remporté toutes les courses, et le championnat bien évidemment, la saison dernière. Et il n'a que 21 ans. Pour sa part, McGrath a remporté le championnat à plusieurs reprises et, malgré ses 30 ans, il a terminé deuxième ou troisième l'an dernier.