Lors des qualifications du Grand Prix d'Allemagne, Allan McNish et Mika Salo ont réalisé les 17e et 19e temps après des essais libres prometteurs. C'est vrai que ce fut difficile, mais comme on le dit souvent, ça fait partie de l'apprentissage des pilotes.

Il y a des qualifications dans lesquelles on excelle alors que dans d'autres, tout ne se déroule pas comme prévu. On peut expliquer les difficultés rencontrées par une multitude de facteurs : une nouvelle piste, les réglages, etc. Mais en course, on a bien rectifié le tir puisque la voiture était beaucoup plus performante et qu'une voiture, celle de Salo, a franchi le fil d'arrivée.

Pour une troisième course consécutive, McNish a été victime d'un abandon, en raison de problèmes hydrauliques cette fois-ci. On peut dire que McNish joue de malchance puisque les deux voitures sont à toutes fins pratiques égales. Mais dans l'ensemble, la situation est positive parce que Mika est arrivé jusqu'au bout. L'équipe se démène à toutes les courses et nous apprenons sans cesse.

Pour la neuvième fois en douze courses cette saison, la victoire est allée à Michael Schumacher. Il continue de se battre comme s'il n'avait pas encore gagné le championnat, chose qu'il a accomplie la semaine dernière en France. Je n'ai pas vraiment été surpris de voir Schumi monter sur la plus haute marche du podium. Depuis qu'il est champion du monde, Michael doit se sentir libéré d'une tonne de pression. Sans cette fameuse pression, les choses deviennent encore plus faciles pour lui.

Je ne crois pas que, d'ici la fin de la saison, Michael voudra ralentir la cadence et mettre la pédale douce. S'il laisse gagner un autre coureur, ce sera sans aucun doute son coéquipier Rubens Barrichello. Mais je ne connais pas la stratégie de l'équipe à cet effet. La chose que je sais, c'est que Schumi est une machine à gagner. Quand pourra-t-il s'arrêter?

Le prochain Grand Prix n'aura lieu que dans trois semaines en Hongrie. Pendant cette période, je n'aurai pas le temps de prendre beaucoup de vacances. Je continuerai à faire du sport (vélo, musculation, piscine) pour être prêt pour septembre, qui sera un très gros mois pour nous en raison des nombreuses séances d'essai. Évidemment, je vais me reposer, mais je dois rester actif.

Comme je viens tout juste de le dire, le prochain GP aura lieu en Hongrie, sur le circuit de Hungaroring plus précisément. C'est un circuit que je connais bien pour y avoir couru deux fois en Formule 3000. Lors de mes deux présences sur cette piste, j'ai décroché deux pôles en plus de terminer une fois premier et une fois deuxième. Par contre, Toyota en sera à une première présence sur le Hungaroring.

La piste est très technique et je crois qu'elle conviendra beaucoup à la voiture et aux pilotes. C'est un circuit très sinueux, je crois qu'il y a 14 courbes, sur lequel les vitesses ne sont pas très élevées, un peu comme à Monaco. Il s'agit donc d'un circuit très amusant pour les pilotes. Pour qu'un pilote puisse obtenir du succès sur une telle piste, il devra demeurer très propre, ne pas "surconduire" et ne pas attaquer inutilement (si on attaque trop, on risque de perdre de l'adhérence). Étant donné qu'il est très difficile de dépasser sur cette piste, en raison du manque de lignes droites, les résultats des qualifications seront d'une importance capitale.

Christian me demande en quoi consiste mon alimentation avant d'aller en piste

Le plus important pour nous est de ne pas avoir l'estomac trop lourd, étant donné que l'on bouge constamment dans le cockpit. On mange beaucoup de pâtes et de riz pour avoir de l'énergie sans se sentir totalement "bourré". On consomme également des boissons énergétiques dans lesquelles on retrouve beaucoup de vitamines. On est assez libre par rapport aux produits que nous mangeons, mais il y a toujours des cuisiniers qui préparent des plats spéciaux pour nous avant d'aller en piste. Nous avons à notre disposition des entraîneurs qui nous suivent et qui nous conseille à cet égard.

À la prochaine,

Stéphane