(RDS.ca) - Michael Schumacher a profité d'une erreur de Kimi Raikkonen dans les derniers instants de l'épreuve pour remporter le Grand Prix de France, 11e épreuve du calendrier, et pour être officiellement sacré champion du monde de la saison 2002.

Il s'agit d'un cinquième championnat des pilotes pour Schumacher, qui rejoint à ce chapitre l'illustre Juan Manuel Fangio. Deux de ses titres ont été remportés avec Benetton, et les trois autres ont été amassés avec Ferrari.

Schumacher, qui a amélioré son record avec une 61e victoire en carrière, en est à un troisième championnat des pilotes consécutif. Il est le deuxième à accomplir pareil exploit, après Fangio. Il s'agit également du sacre remporté le plus rapidement depuis celui de Nigel Mansell en 1992.

Parti de la deuxième place derrière Juan Montoya, Schumacher a pris les commandes de l'épreuve après son premier ravitaillement au 26e tour, en revenant devant le Colombien.

Toutefois, lors de la séquence, la roue avant droite de la voiture de Schumacher a franchi la ligne blanche à la sortie des puits, et le pilote allemand a dû effectuer un passage aux puits qui l'a fait glisser au troisième rang, derrière Montoya et Raikkonen.

Après un arrêt aux puits un peu hâtif de Montoya, Raikkonen a pris les commandes et semblait en voie d'inscrire une page historique en devenant le troisième plus jeune vainqueur de l'histoire de la Formule 1. Mais à quatre tours de l'arrivée, il a perdu le contrôle de sa monoplace et s'est fait doubler par le pilote de Ferrari.

"Je ne trouve pas les mots appropriés pour expliquer cette victoire, a mentionné Schumacher, qui a enregistré une huitième victoire cette saison et qui a signé un 11e podium en autant de courses, un 108e en carrière. Je n'y croyais pas vraiment au début du week-end. Puis, avec l'incident de Barrichello qui est resté bloqué sur la ligne de départ et le fait que je pouvais suivre Montoya, je me suis mis à penser au championnat.

"Après mon erreur, je me suis dit que c'était terminé et que je devrais me reprendre en Allemagne. Mais l'erreur de Kimi m'a permis de l'emporter. Je sais que ça ne devait pas arriver, mais je suis extrêmement heureux quand même."

Si c'était l'euphorie du côté de Schumacher, c'était la consternation chez Raikkonen, qui semblait abattu en conférence de presse.

"C'est la course la plus décevante de ma carrière, a mentionné Raikkonen. J'ai glissé sur l'huile répandue par une Toyota - celle de Allan McNish - et j'ai perdu le contrôle. Ce sont des choses qui arrivent...

"La voiture était superbe et très performante, et c'est uniquement mon erreur qui m'a fait perdre cette épreuve. J'espère rebondir au prochain Grand Prix et monter sur la plus haute marche du podium."

Les sentiments étaient partagés dans le camp de McLaren, puisque Coulthard, lui, semblait très satisfait de sa troisième place.

"Je ne m'attendais pas vraiment à terminer sur le podium, même si la voiture était bonne, a expliqué Coulthard, qui a signé un cinquième podium cette saison et un 56e en carrière. J'ai pu coller plusieurs tours rapides après les arrêts des autres pilotes, mais pas suffisamment pour me forger une avance qui m'aurait permis de revenir en tête. Ma pénalité de passage aux puits a ensuite ruiné mes chances de victoire. Je suis tout de même très satisfait de ma performance."

Juan Montoya et Ralf Schumacher sont les deux seuls autres pilotes à avoir terminé sur le tour du meneur. Jenson Button, de Renault, a amassé un point en terminant au sixième rang.

Olivier Panis a connu une journée difficile chez BAR. Après avoir été victime d'un accrochage avec Takuma Sato au départ, il a été contraint à l'abandon au 29e tour en raison de problèmes mécaniques. Son coéquipier Jacques Villeneuve a pour sa part abandonné au 35e tour lorsque le moteur de son bolide a explosé.

Le cirque de la Formule 1 se déplace en Allemagne, où aura lieu le 12e Grand Prix de la saison la semaine prochaine. Maintenant que le championnat est scellé, Schumacher a mentionné qu'il désirait simplement prendre les courses une par une et s'amuser.