L'écurie Toyota a encore beaucoup de boulot à accomplir. Au Grand Prix d'Europe, à Nurburgring, on a vu une fois de plus la nette domination des Ferrari, même un peu plus qu'à la normale. De notre côté, nous avons eu de bonnes qualifications alors que Mika Salo a enregistré le 10e meilleur temps et Allan McNish le 13e. Mais pendant la course, on a eu quelques ennuis mécaniques. Pour résumer la fin de semaine, ça été relativement difficile.

Salo a dû abandonner en raison d'un bris mécanique au 55e tour et McNish a complété l'épreuve au 14e rang. Je ne sais pas exactement quel est le problème mécanique, mais Mika a parlé de la boîte de vitesse.

Je vais en savoir plus demain (mercredi) car j'ai des essais avec Toyota au Circuit Paul-Ricard au Castellet, dans le sud de la France. Nous allons apporter des réglages en vue du Grand Prix de Grande-Bretagne, sur le circuit de Silverstone, qui se tiendra dans moins de deux semaines.

Le Circuit Paul-Ricard est très beau. Il a été refait à neuf. C'est un bon outil de travail. Nous roulons d'ailleurs souvent à cet endroit.

Les essais privés, entre les Grands Prix, permettent à l'équipe de faire plusieurs tests spécifiques, par exemple de nouvelles pièces. Comme nous sommes une nouvelle écurie, nous développons la voiture en permanence. Il y a, à chaque essai, une nouvelle pièce à tester et il faut ajuster la voiture en conséquence.

Je me fais souvent demander si les points récoltés par Toyota en début de saison nous mettent de la pression ou a haussé les attentes du public. Je dirais que ça motive toute l'équipe, que de terminer dans les points, c'est vraiment génial surtout pour une première saison.

Mais ce n'est pas facile et on le constate. Il faut travailler jour et nuit pour arriver au meilleur niveau. Toyota travaille fort, 24 heures par jour, pour être dans le top-six et j'espère que nous allons y être à la fin de la saison.

Il ne faut pas oublier que toutes les autres écuries font des essais privés et s'améliorent au fur et à mesure que la saison progresse. Mais la différence, c'est que nous sommes une toute nouvelle équipe et il faut bâtir à partir de rien. La marge est plus grande ce qui est normal.

Grand Prix de Grande-Bretagne

Il y a quelques semaines, nous avons fait des essais à Silverstone, en vue du Grand Prix du Canada. Mais il pleuvait à ce moment-là.

C'est un circuit qui est rapide et Toyota a déjà roulé sur des circuits rapides, donc, nous avons une bonne idée à quoi nous en tenir.

Ce circuit rapide devrait avantager Toyota qui a un très bon moteur.

Questions des Internautes

Martine me demande si c'est difficile de faire partie d'une équipe de Formule Un et de ne pas pouvoir participer aux courses...

Je répondrai non. C'est sûr quand nous sommes pilotes, ce n'est pas facile, mais je suis là pour faire du développement donc, je me concentre sur les essais et je donne mon maximum.

Ensuite, on voit le résultat et on espère que la voiture se comportera bien et évoluera dans le bon sens, que les pilotes seront bien placés sur la grille de départ lors des Grands Prix.

Une question de Pierre, qui me demande s'il était possible que je prenne le volant pour une course de Formule Un à court ou moyen terme...

Pour l'instant, je me concentre sur les essais et, pour les courses, il n'y a pas beaucoup de places, une quinzaine, donc ce n'est pas facile. Mais c'est à moi de faire du bon travail et de prouver que j'ai ma place.

C'est très difficile de percer, mais ça l'est aussi pour être pilote d'essai. Pour moi, faire partie d'une équipe comme Toyota, c'est déjà fantastique.

Nicolas Lafortune me demande par où je suis passé pour être pilote d'essai.

J'ai fait du karting pendant cinq ans et j'ai été champion de France en junior et en national en 1991. J'ai ensuite fait le championnat de France de Formule Renault dans lequel j'ai été couronné champion en 1994 avec cinq victoires, trois poles positions et 11 podiums.

L'année suivante, j'ai fait le saut au Championnat de France de Formule 3 où je suis demeuré jusqu'en 1997 alors que j'ai été vice-champion de France avec trois victoires et deux poles positions cette année-là.

En 1998, j'ai terminé au sixième rang du Championnat de la FIA en Formule 3000 avec l'équipe Apomatos. J'ai obtenu une victoire, une pole position et en septembre de la même année, je suis devenu pilote essayer officiel avec l'écurie de Formule Un Gauloises Prost Peugeot.

En 1999, j'ai terminé qu quatrième rang du Championnat de la FIA en Formule 3000 avec l'équipe Gauloise Formula avec une victoire. En décembre de cette année-là, j'ai signé pour l'écurie West MacLaren de F3000 où je suis devenu le premier pilote.

En 2001, j'en ai déjà parlé dans une chronique précédente, j'ai pris le troisième rang au Grand Prix F3000 de Monaco avec le junior team Prost Grand Prix. En décembre, j'ai remporté le Rallye du Var au volant d'une Subaru Impreza WRC version 1999.

Puis, finalement, j'ai été nommé pilote essayeur de l'écurie Toyota en F1.

Donc, j'ai fait tous les échelons normaux que fait un pilote au niveau international. Vous pouvez d'ailleurs avoir plus d'informations sur mon site internet au http://www.stephane-sarrazin.com/.

La semaine prochaine, je vous parlerai de mon expérience lors du Grand Prix du Brésil en 1999, comment j'ai vécu l'expérience, et je répondrai à d'autres questions des internautes.

Bonne semaine!

Stéphane