Clara Émond : être athlète et étudier en droit
Réussir l'examen du Barreau, ça mérite des festivités. Tout comme gagner une étape du Tour d'Italie, d'ailleurs.
La Québécoise Clara Émond peut se vanter d'avoir accompli ces deux exploits. La cycliste âgée de 27 ans originaire de Saint-Ferréol-les-Neiges évolue pour l'équipe EF-Oatly-Cannondale en compagnie de la Québécoise Magdeleine Vallières, de Sherbrooke, Alison Jackson, de Vermillion, en Alberta, et Alex Volstad, de Calgary.
Émond a connu une année remarquable en 2024.
«Une nouvelle équipe, de nouvelles courses, a-t-elle résumé. C'était la première fois que je participais au 'Giro' et à la Vuelta (espagnole). En plus des principales classiques d'un jour. J'ai aussi participé aux Mondiaux pour la première fois, sous la bannière du Canada. Ç'a été une très belle année.»
Émond en a surpris plusieurs au Tour d'Italie en juillet, après avoir remporté la quatrième étape à l'issue d'une échappée de 40 kilomètres en solitaire. L'équipe comptait soutenir Kim Cadzow dans sa lutte au classement général, mais, puisque la Néo-Zélandaise avait des soucis de santé, la stratégie a été modifiée afin de cibler certaines victoires d'étape.
Émond n'a pas hésité et a offert une performance impressionnante sur 184 km entre Imola et Urbino.
«J'étais super fière, et super surprise, a confié Émond. Ç'a dépassé toutes mes attentes pour 2024.»
Tout n'a pas été rose, cependant.
Bien qu'elle ait participé aux trois Grands Tours de 2024 — le Tour d'Espagne, le Tour d'Italie et le Tour de France —, elle n'a jamais atteint leur fil d'arrivée.
«J'ai été très malchanceuse», a-t-elle dit.
Émond s'est fracturé un coude lors de la deuxième étape de la 'Vuelta', a dû abandonner en raison d'un coup de chaleur lors de la septième étape du Tour d'Italie, et elle a contracté la COVID-19 pendant la Grande Boucle.
Quand elle n'enfourchait pas son vélo, Émond suivait des cours de droit à l'Université Laval et pratiquait, de manière récréative, l'athlétisme et la natation. Ça l'a menée vers un triathlon où elle a rencontré son conjoint, Charles Paquet, qui a terminé 13e dans cette discipline aux Jeux olympiques de Paris l'été dernier.
Puis, ils ont commencé à faire du vélo ensemble.
«Tout a commencé là», a-t-elle relaté.
Émond et Paquet ont effectué plusieurs voyages de vélo, dont un aux îles Canaries.
«C'est difficile de ne pas tomber en amour avec le cyclisme lorsque tu visites d'aussi beaux endroits», a-t-elle raconté.
Entre-temps, Émond a effectué un stage en droit à distance en raison de la pandémie de coronavirus, et en a conclu qu'elle n'était pas prête à arrêter sa carrière sportive pour occuper un poste à temps plein.
La Québécoise, qui habite aujourd'hui à Gérone, en Espagne, est une grimpeuse de talent.
«Tout ça est encore nouveau pour moi, donc je ne sais pas trop quel genre de cycliste je suis, a-t-elle admis. Mais ouais, je dois admettre que je préfère quand on doit grimper, plutôt que de rouler sur le plat. J'aime aussi dévaler des pentes. Les montagnes me sont favorables.»
À ce jour, Émond continue de s'entraîner avec Paquet.
«Il me bat encore. Mais je m'approche doucement de lui», a-t-elle évoqué en s'esclaffant.
Elle poursuit ses études de droit et convoite maintenant une maîtrise, bien que sa carrière sportive ait ralenti sa progression académique.
Émond se dirigera vers Majorque en janvier pour un camp d'entraînement et pour participer à certaines courses. Elle espère participer à deux ou trois courses d'envergure en 2025.