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RÉSULTATS

Le Slovène Tadej Pogačar remporte son deuxième Tour des Flandres

Tadej PogačarTadej Pogačar - PC
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AUDENARDE, Belgique – « Il joue dans une autre division » : Tadej Pogačar a continué d'écrire la légende du cyclisme en remportant dimanche le Tour des Flandres, sa huitième victoire dans un Monument, à seulement 26 ans.

On attendait un grand combat avec Mathieu van der Poel, le vainqueur sortant et lauréat de Milan-Sanremo il y a deux semaines. Il a eu lieu et c'est le Slovène qui a plié le match par K.-O. dans les monts des Flandres après une course intense et tactique, devant plus d'un million de spectateurs.

Offensif comme toujours, le Slovène a multiplié les accélérations dans les cinquante derniers kilomètres pour s'imposer en solitaire avec 1:01 d'avance sur un groupe de cinq poursuivants réglé au sprint par le Danois Mads Pedersen devant Van der Poel et deux Belges, un Wout Van Aert retrouvé, et Jasper Stuyven.

« Le but était de gagner mais là j'ai du mal à réaliser. Gagner cette course avec ce maillot (de champion du monde), c'est juste fabuleux », a réagi le meneur d'UAE, visage cramoisi après une débauche d'énergie totale sous un soleil éclatant.

Déjà vainqueur du Ronde en 2023, il a fait la différence exactement là où il l'avait prévu, dans la troisième et dernière ascension du Vieux Quaremont, le Mont pavé le plus stratégique de cette 109e édition, la plus rapide de l'histoire (44,99 km/h).

Tous terrains, comme Merckx

Mètre après mètre, il y a décroché Van der Poel, peut-être légèrement diminué par une chute à mi-course et qui a même peiné à suivre un Wout Van Aert en grande forme.

« C'était le plan et on l'a exécuté à la perfection, malgré toute la malchance qu'on a connu pendant la course », a commenté « Pogi » qui a été rapidement privé de tous ses coéquipiers (Narvaez, Wellens, Politt...) après une succession de chutes.

« Tactiquement c'était très compliqué car on perd rapidement plusieurs coureurs. Mais Tadej a encore réalisé une performance exceptionnelle, un grand show pour le cyclisme », a applaudi son manager Mauro Gianetti.

Basculant au sommet de la dernière difficulté, le terrible Paterberg, avec 25 secondes d'avance, il restait à Pogacar encore treize kilomètres à parcourir, dont neuf avec vent de face, un défi redoutable pour un coureur seul.

« Franchement j'espérais qu'on recolle sur lui. On était quatre et lui était seul face au vent. Mais il joue dans une autre Ligue que nous », a commenté Pedersen qui doit se contenter de ce nouveau podium sur un Monument.

Pogačar, lui, en compte désormais huit (en seulement 17 participations!) dans sa besace, un de plus que Van der Poel. Il rejoint le Belge Rick Van Looy, qui avait remporté sa dernière grande classique en 1965, à la sixième place au palmarès de tous les temps.

Il devient le deuxième coureur après Eddy Merckx à avoir gagné deux fois le Tour de France et le Tour des Flandres, deux courses souvent considérées comme incompatibles tellement elles requièrent des qualités différentes.

Et maintant Paris-Roubaix!

Mais Pogacar est, comme l'était Merckx, un champion tous terrains, qui gagne partout et presque tout le temps: déjà 93 victoires au total.

Son prochain défi, dès dimanche prochain, est à sa démesure: Paris-Roubaix et ses six millions de pavés beaucoup plus rudes encore que ceux du Ronde et dont le parcours très plat ne favorise pas du tout son gabarit.

Il y a retrouvera Mathieu Van der Poel, double vainqueur sortant. « Aujourd'hui, je suis content de mon podium. J'étais à la limite très tôt, la chute ne m'a pas aidé. Sur Paris-Roubaix, ce sera différent. Il faudra de la chance aussi », a commenté le Néerlandais qui a échoué dimanche dans sa quête d'un quatrième succès dans le Ronde.

Pogačar aura d'autres concurrents redoutables à Roubaix comme Van Aert, qu'il faudra surveiller de très près après sa prestation aboutie au Ronde. Et des rouleurs comme Stefan Küng et Filippo Ganna qui ont essayé de prendre un coup d'avance dimanche, en vain.

Gagner serait un exploit incommensurable. Mais avec Pogacar, on ne peut être sûr de rien.

« Ce sera une course complètement différente qui me convient certainement moins que le Tour des Flandres. Mais je relève le défi ! Avec la forme que j'ai en ce moment, je me dois d'essayer », a-t-il lâché avec gourmandise.