Tadej Pogacar, Vélo d'or au bout d'une saison phénoménale
En récompense à une saison phénoménale, Tadej Pogacar a raflé sans surprise le trophée du Vélo d'or, le prix individuel le plus prestigieux du cyclisme, vendredi lors d'une cérémonie à Paris qui a couronné la Belge Lotte Kopecky chez les femmes.
Qui d'autre ? Vu la domination écrasante de l'ogre slovène, le verdict du jury international de 40 journalistes réuni par Vélo Magazine était couru d'avance lorsqu'il s'est agi de consacrer le meilleur coureur de la saison.
Difficile de faire mieux en effet que Pogacar cette année, auteur d'une des plus grandes saisons de l'histoire de son sport. 25 victoires dont le Tour de France, le Tour d'Italie, les Championnats du monde et deux Monuments (Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie): c'est un tableau de chasse digne du cannibale Eddy Merckx que le coureur d'UAE a épinglé en 2024.
« Lorsque j'ai reçu ce trophée pour la première fois en 2021 j'étais encore jeune et je m'en fichais un peu. Avec les années qui passent, on se rend compte de son importance. Je me sens honoré, ça récompense tout le travail effectué », a déclaré à l'AFP le coureur de 26 ans.
Signe de sa suprématie, il s'est également vu décerner, tout comme Lotte Kopecky, le prix Eddy Merckx de meilleur coureur de classiques devant le Néerlandais Mathieu van der Poel qui a pourtant gagné les deux Monuments pavés avec le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
« Je ne m'y attendais pas à celui-là, peut-être qu'il portera mon nom un jour », a-t-il plaisanté à la tribune.
« Presque impossible de répéter une telle année »
Autant que le résultat, c'est la manière qui a frappé les esprits, Pogacar remportant Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie, les Strade Bianche et les Mondiaux grâce à des chevauchées fantastiques de plusieurs dizaines de kilomètres.
« Il ne s'est pas posé la question. Tant qu'il a la poignée, il visse et puis c'est tout. C'est un champion hors normes », a applaudi Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, invité plus tôt dans la journée à commenter les exploits du Slovène.
« Ça paraît presque impossible de répéter une telle année mais je vais faire le maximum pour m'en approcher », a ajouté Pogacar auprès de l'AFP. Il doit dévoiler son programme pour 2025 mardi prochain en marge d'un stage avec son équipe en Espagne.
Pogacar, qui succède au Danois Jonas Vingegaard, a reçu le prix des mains de l'Irlandais Stephen Roche, le dernier avant lui à avoir réussi le triplé Giro-Tour-Mondiaux en 1987, au pavillon Gabriel sur les Champs-Elysées.
C'était la deuxième année que le trophée du Vélo d'or, décerné depuis 1992 (2022 pour les femmes), était remis lors d'une cérémonie sur le modèle du Ballon d'or de football pour lui donner plus de visibilité.
Au total, neuf trophées ont été décernés.
Bardet, « symbole de la longévité »
Chez les femmes, Lotte Kopecky, qui a notamment gagné les Championnats du monde et Paris-Roubaix, est récompensée pour la première fois et succède à la Néerlandaise Demi Vollering.
Romain Bardet, qui a porté le maillot jaune sur le Tour de France après avoir gagné la première étape et qui a terminé deuxième de Liège-Bastogne-Liège derrière Pogacar, s'est, lui, vu décerner le trophée Bernard Hinault de meilleur coureur français de la saison.
Le grimpeur auvergnat de 34 ans doit prendre sa retraite en juin prochain après le Critérium du Dauphiné. "Le symbole de la longévité", a-t-il dit.
Le prix Daniel Morelon de meilleur cycliste français représentant les sports olympiques hors route (piste, BMX et VTT) est revenu à Pauline Ferrand-Prévot, championne olympique de VTT à Paris.
Son équivalent monde, le prix Chris Hoy, a été décerné au roi de la vitesse sur piste, le Néerlandais Harrie Lavreysen.
Le Trophée du meilleur para-cycliste français a été attribué à Alexandre Léauté.
Enfin, le Prix Gino Mäder, récompensant des actions solidaires ou des causes sociétales du nom du coureur suisse décédé en 2023, a été décerné à l'Espagnol Luis Angel Maté.