Alexander Kristoff victorieux au sprint
Tour de France mercredi, 16 juil. 2014. 15:23 jeudi, 17 juil. 2014. 12:49SAINT-ÉTIENNE - La ville des « Verts », les footballeurs de Saint-Étienne, n'a pas réussi au maillot vert du Tour de France, le Slovaque Peter Sagan, battu jeudi dans la 12e étape par le Norvégien Alexander Kristoff, à la veille des Alpes.
Pour la quatrième fois depuis le départ de Leeds, Sagan a pris la deuxième place à l'arrivée. Par la faute, cette fois, du solide Kristoff, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, qui l'a devancé, en puissance, de près d'une longueur.
Le sprint -le premier depuis 1971 à Saint-Étienne dans le Tour- a laissé la hiérarchie inchangée, au bénéfice du maillot jaune italien Vincenzo Nibali. Hormis pour le Français Tony Gallopin, qui a payé ses efforts de la veille et a reculé de la 5e à la 20e place.
Chamrousse, la première arrivée au sommet dans les Alpes, promet donc une explication entre les candidats au podium. « Il me semble que c'est surtout la seconde journée qui est à redouter », estime toutefois Nibali. « Le premier jour, tout le monde a de l'énergie, le second on paye les efforts ».
La montée de Chamrousse, venant après le col de Palaquit qui devrait écrémer le peloton, présente une pente et surtout une longueur suffisantes pour faire des dégâts, peut-être une victime dans le groupe des prétendants.
Une bagarre à Chamrousse
« Il y aura une bagarre entre les favoris dans la dernière ascension. Et là, ça se jouera à la pédale dans les derniers kilomètres », pronostique Romain Bardet, le jeune Français (23 ans) posté à la 4e place du classement.
Thibaut Pinot, installé derrière lui (5e), annonce: « C'est le premier gros rendez-vous pour les grimpeurs. C'est une ascension que j'apprécie. Si j'ai de bonnes jambes, je passerai à l'attaque. »
Tous devront s'accommoder de la chaleur qui s'est abattue depuis mercredi sur la course. « Je sais faire avec le beau comme le mauvais temps. J'ai déjà gagné une Vuelta, en plein été », relève Nibali, sans paraître autrement inquiet des prévisions météo qui annoncent une température de 36 degrés au passage à Grenoble.
Après dix premières journées le plus souvent pluvieuses, les coureurs ont dû s'adapter et soigner l'hydratation.
« Il faut boire, à peu près deux bidons par heure, par petites gorgées, quand cela est possible avant que la course s'emballe », explique le médecin de l'équipe FDJ.fr, le Dr Gérard Guillaume. « Cela varie d'un coureur à l'autre mais on arrive facilement à un total de quatre à cinq litres pour une étape. Et pas seulement de l'eau pure car il faut faire attention à l'élimination des sels ».
Pour éviter la déshydratation, tous les moyens sont bons. Entre autres, la cryothérapie utilisée par la formation française. Ses coureurs sacrifient actuellement à trois brèves séances quotidiennes de froid intense, par moins 140 degrés.
Le pari de Kristoff
« Il ne s'agit pas seulement d'avoir une sensation de rafraîchissement, explique le médecin. L'intérêt est surtout de récupérer des fatigues de la veille, de drainer l'organisme, d'éliminer les toxines produites par l'effort et, pour les blessés, de jouer sur l'effet antalgique et anti-inflammatoire du froid ».
Jeudi, un seul abandon a été enregistré entre Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne (185,5 km). Encore a-t-il été dû à une chute, qui a précipité à terre David de la Cruz dans un virage. L'Espagnol figurait alors dans une échappée initiée dès les premiers kilomètres par le champion des Pays-Bas Sebastian Langeveld avec, pour autres compagnons, le Français Florian Vachon, l'Australien Simon Clarke et le Suisse Gregory Rast.
Dans le final, Perrig Quémeneur et Cyril Gautier, deux coureurs de l'équipe Europcar, sont sortis du peloton pour rejoindre Clarke aux 20 kilomètres. La poursuite animée par les équipiers de l'Allemand John Degenkolb a abouti à 5 kilomètres de Geoffroy-Guichard, le stade des « Verts » qui furent finalistes de l'ancêtre de la Ligue des champions de football en 1976.
Degenkolb, tassé dans le sprint, n'a pu défendre ses chances. La victoire est revenue à Kristoff, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, qui a imposé sa puissance pour l'emporter de près d'une longueur sur Sagan.
« Je suis devant depuis la première étape, je suis peut-être un peu plus éprouvé que les autres sprinteurs », a soupiré le maillot vert. Kristoff, lui, avait pris le parti de s'économiser la veille. Pari gagnant.