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Rafaelle Carrier : la pépite du vélo de montagne québécois

Rafaelle Carrier Rafaelle Carrier - Rafael Carrier
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Montréal - Elle est vice-championne du monde junior 2024 au cross-country en vélo de montagne, alors qu'elle en est à sa première année dans cette catégorie. L'an dernier, elle a décroché les titres de championne panaméricaine et canadienne junior en cyclocross, en plus de celui de championne canadienne cadette en vélo de montagne.

Oui, le CV sportif de la cycliste Rafaelle Carrier a de quoi donner le tournis.

« Elle a fait ses preuves et elle est vouée à un futur, autant proche que lointain, qui s'annonce exceptionnel », souligne l'Olympien et ancien athlète devenu entraîneur de l'Équipe du Québec, Raphaël Gagné, qui faisait partie du personnel de l'équipe canadienne aux mondiaux d'Andorre lorsque Carrier est montée sur la deuxième marche du podium.

Il s'agissait d'une première médaille individuelle québécoise aux Championnats du monde depuis celle de bronze de Marie-Hélène Prémont chez les élites, en 2006.

Rencontrée dans le cadre de la récente Coupe du monde de vélo de montagne du Mont Saint-Anne, Carrier était évidemment satisfaite de ce résultat, mais pas complètement surprise non plus.

« C'est sûr que je ne m'attendais pas à un tel résultat. Quand on est junior, on ne fait pas beaucoup de courses internationales, donc d'arriver là et de faire un top-2 au monde, c'était quelque chose! Je visais peut-être un top-5, alors je m'y attendais un peu, mais en même temps, c'était quand même gros », a soutenu l'athlète de Lac-Beauport qui avait aussi fini deuxième à une compétition internationale junior présentée en parallèle de la Coupe du monde de Nove Mesto, Tchéquie, au printemps.

Membre de l'équipe Pivot Cycles – OTE et encore affiliée au Club de Lac-Beauport, elle vient d'amorcer ses études postsecondaires au Collège Mérici de Québec.

« J'ai toujours le goût d'aller dehors, surtout quand il fait beau, mais je sais que c'est important de prendre des journées de congé, donc je m'en accorde. [...] Le fait que je m'entraîne dans des trails techniques qui sont près de chez nous et avec mes amies, on se pousse toujours vers le haut, alors c'est sûr que ça m'aide. »

Une génération d'exception

Raphaël Gagné connaît bien la jeune athlète. Il a d'abord eu vent de ses succès dans le journal local. Par la suite, il a eu l'occasion de la côtoyer dans un programme sport-études lorsqu'il a fait ses premières armes à titre d'entraîneur. Cela s'est poursuivi depuis un camp préparatoire de l'Équipe du Québec en janvier 2023.

« Elle a tout gagné depuis qu'elle a 9-10 ans. [...] Elle se démarque sur tous les plans : physique, technique et tactique. C'est assez exceptionnel. Un entraîneur qui n'aurait pas mon background sportif aurait probablement fait la même lecture que moi. Même pour un ancien athlète professionnel (comme moi), elle est dure à suivre ! » mentionne Gagné en riant.

Rafaelle Carrier fait partie de cette cohorte d'athlètes canadiens juniors et des moins de 23 ans (U23) qui brille déjà sur la scène internationale. L'Ontarienne Isabella Holmgren est championne du monde en titre U23 et a remporté des Coupes du monde dans cette catégorie, en plus d'avoir été la représentante canadienne à l'épreuve olympique de Paris, l'été dernier.

« C'est LA génération. Ils sont presque d'âge élite et je pense que dans un futur imminent, il y en a qui ne termineront pas leurs années chez les moins de 23 ans et qui iront chez les élites. C'est une très belle génération », avance l'entraîneur, qui cite aussi au passage les noms de Lily-Rose Marois et Maude Ruelland, deux autres athlètes en progression qui s'entraînent avec Carrier.

Comme bien des athlètes de cette génération, Carrier se démarque aussi en cyclocross. Elle s'est accordé deux semaines de congé à la fin de sa saison de vélo de montagne avant de changer de monture pour les prochains mois.

« J'aime encore mieux le vélo de montagne, mais le cyclocross, c'est le fun pendant l'hiver afin de compléter la saison et de continuer les compétitions. [...] On voit des athlètes comme Tom Pidcock et Mathieu van der Poel qui réussissent à combiner des disciplines, alors peut-être que j'aimerais ça faire ça. »

Exceller à un jeune âge sur la scène internationale n'est pas nécessairement une garantie de succès dans les rangs seniors, peu importe le sport. Raphaël Gagné en est bien conscient et il ne veut pas tomber dans le piège des attentes irréalistes envers la nouvelle pépite québécoise.

« Elle a plusieurs bonnes partenaires d'entraînement et plusieurs bons coachs dans son club, dont son père. Il faut faire attention à ne pas faire des compétitions dix mois par année. Il faut avoir des phases de transition, des moments pour s'arrêter, de penser à l'école et de rebâtir. »