Le légendaire Richard Garneau s'éteint
Sports divers dimanche, 20 janv. 2013. 09:33 jeudi, 21 nov. 2024. 12:17
Richard Garneau est mort à l'âge de 82 ans.
MONTRÉAL - Le commentateur sportif Richard Garneau est décédé, à l'âge de 82 ans.
Il a succombé à des complications cardiaques, tôt dimanche matin, à l'Hôpital Royal-Victoria de Montréal.
Richard Garneau était un monument du journalisme sportif et de la télévision au Québec, réputé pour sa prolifique carrière à titre de descripteur aux Jeux olympiques et à La Soirée du hockey, principalement à la Société Radio-Canada.
Le 8 janvier dernier, la SRC avait dévoilé que M. Garneau se trouvait aux soins intensifs, après des complications issues d'une chirurgie cardiaque effectuée quelques jours plus tôt.
Homme de grande taille, svelte, qui a longtemps pris un soin jaloux de sa condition physique, Richard Garneau était reconnu pour sa maîtrise impeccable de la langue française et pour ses connaissances encyclopédiques en matière d'olympisme, et d'athlétisme plus particulièrement.
Né le 15 juillet 1930 à Québec, Richard Garneau a commencé sa longue histoire d'amour avec les Jeux olympiques à la suite de son embauche par Radio-Canada en 1957. Il a décrit ses premiers Jeux à l'été de 1960, à Rome.
Ce fut le début d'une carrière d'une longévité inégalée dans les annales des JO au petit écran, alors qu'il contribuera à l'animation et à la description de 23 Jeux olympiques.
À l'été 2012, à Londres, il était de nouveau au rendez-vous, toujours aussi alerte et fébrile, à l'animation des cérémonies d'ouverture et de clôture, et à l'analyse des épreuves d'athlétisme sur les ondes du Réseau des Sports, aux côtés de Pierre Houde.
Lors de ces Jeux, il avait fait preuve d'humilité et d'humour après que Robert Laflamme, un journaliste de La Presse Canadienne l'eut félicité pour sa longue carrière aux Jeux olympiques.
« Je n'ai aucun mérite. Le seul mérite que j'ai, c'est d'être vieux! », avait-il alors lancé.
Pendant ces cinq décennies, M. Garneau a assisté à quelques-uns des plus grands moments de l'athlétisme, à commencer par l'Éthiopien Abebe Bikila, le « marathonien à pieds nus » en 1960, jusqu'au sprinter jamaïcain Usain Bolt, à Londres, en passant par le prodigieux record de Bob Beamon de 8 m 90 au saut en longueur aux Jeux de Mexico, en 1968, et la médaille d'argent du Canadien Greg Joy au saut en hauteur, sous une pluie battante aux Jeux de Montréal en 1976.
Mais M. Garneau a aussi vécu les jours les plus noirs de l'olympisme : la tuerie qui a précédé le début des Jeux de Mexico, le massacre à Munich en 1972, les boycotts ayant marqué les Jeux de Montréal, de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984), et l'effusion de scandales liés au dopage, dont celui qui devait priver le Canadien Ben Johnson de sa médaille d'or lors de la finale du 100 mètres des Jeux de Séoul, en 1988.
L'apport de Richard Garneau au mouvement olympique lui a aussi permis de vivre un moment qui l'avait profondément touché, en juin 2004.
Lui et une brochette d'autres personnalités de toutes les sphères de la société s'étaient vus confier le mandat de transporter la flamme olympique sur une distance de 500 mètres dans les rues de Montréal, en prévision du retour des Jeux d'été à Athènes, le berceau de l'olympisme.
À cette occasion, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, M. Garneau avait confié n'avoir jamais perdu sa passion pour l'olympisme, malgré tous ces moments sombres.
« J'ai eu mes doutes, avait-il admis, et ma vision de l'olympisme ne ressemble plus à celle que j'avais en 1960. À cette époque, on ne parlait ni de drogue, ni d'argent. Mais le spectacle demeure grandiose. »
« Je ne m'arrête plus à la possibilité qu'un athlète soit dopé, sinon je ne pourrais faire mon travail, avait-il aussi déclaré. C'est peut-être cynique, mais si les huit athlètes à la ligne de départ sont sous l'influence de stéroïdes, c'est encore le plus rapide qui va l'emporter. »
Le hockey
En parallèle, une génération entière de Québécois ont pu entendre Richard Garneau interviewer quelques-uns des plus grands hockeyeurs, et décrire leurs exploits, à titre d'animateur et descripteur des matchs du Canadien de Montréal à la télévision et à la radio de Radio-Canada et, brièvement, au réseau TVA, entre 1967 et 1990.
Il a notamment couvert la fameuse Série du Siècle entre les vedettes de la Ligue nationale de hockey et l'équipe nationale de l'Union soviétique en septembre 1972.
De Jean Béliveau à Patrick Roy, en passant par Henri Richard, Yvan Cournoyer, Jacques Lemaire, Ken Dryden, Guy Lafleur et le « Big Three », Richard Garneau a aussi été un témoin privilégié des plus grands moments du Canadien de Montréal et de ses neuf conquêtes de la coupe Stanley, en à peine 20 ans, entre le milieu des années 60 et 1986.
Richard Garneau a également décrit les épreuves de patinage artistique lors de Jeux d'hiver, ainsi que le Tour de France au Canal Évasion, auprès de Louis Bertrand.
Au fil de sa longue et glorieuse carrière, M. Garneau a accumulé sa large part d'honneurs. Il a entre autres été admis au Temple de la renommée du hockey en 1999, élu chevalier de l'Ordre national du Québec en 2000 et a reçu l'Ordre du Canada en 2006.
Richard Garneau a aussi été lauréat de cinq prix Gémeaux : deux pour La Soirée du Hockey, un pour le Marathon de Montréal, un pour la couverture des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, et le prix Gémeaux Hommage pour l'ensemble de sa carrière.
Il a été l'auteur de cinq ouvrages : « À toi Richard » qui colore avec humour la petite histoire de la radio et de la télévision au Québec, en 1992; « Vie, rage... dangereux », en 1993; « Les patins d'André », en 1994; « Train de nuit pour la gloire », en 1995; « À toi... Richard... prise deux. Un Québécois en Bavière », en 1996.
En 1994, il a remporté le prix du Mérite du français, section Culture, décerné par l'Union des écrivains et écrivaines du Québec, par la Société des auteurs et par l'Union des artistes.
Au cours des dernières années, M. Garneau a travaillé comme collaborateur à l'émission de la Première Chaîne « Samedi et rien d'autre », en compagnie de Joël Le Bigot.
Il a succombé à des complications cardiaques, tôt dimanche matin, à l'Hôpital Royal-Victoria de Montréal.
Richard Garneau était un monument du journalisme sportif et de la télévision au Québec, réputé pour sa prolifique carrière à titre de descripteur aux Jeux olympiques et à La Soirée du hockey, principalement à la Société Radio-Canada.
Le 8 janvier dernier, la SRC avait dévoilé que M. Garneau se trouvait aux soins intensifs, après des complications issues d'une chirurgie cardiaque effectuée quelques jours plus tôt.
Homme de grande taille, svelte, qui a longtemps pris un soin jaloux de sa condition physique, Richard Garneau était reconnu pour sa maîtrise impeccable de la langue française et pour ses connaissances encyclopédiques en matière d'olympisme, et d'athlétisme plus particulièrement.
Né le 15 juillet 1930 à Québec, Richard Garneau a commencé sa longue histoire d'amour avec les Jeux olympiques à la suite de son embauche par Radio-Canada en 1957. Il a décrit ses premiers Jeux à l'été de 1960, à Rome.
Ce fut le début d'une carrière d'une longévité inégalée dans les annales des JO au petit écran, alors qu'il contribuera à l'animation et à la description de 23 Jeux olympiques.
À l'été 2012, à Londres, il était de nouveau au rendez-vous, toujours aussi alerte et fébrile, à l'animation des cérémonies d'ouverture et de clôture, et à l'analyse des épreuves d'athlétisme sur les ondes du Réseau des Sports, aux côtés de Pierre Houde.
Lors de ces Jeux, il avait fait preuve d'humilité et d'humour après que Robert Laflamme, un journaliste de La Presse Canadienne l'eut félicité pour sa longue carrière aux Jeux olympiques.
« Je n'ai aucun mérite. Le seul mérite que j'ai, c'est d'être vieux! », avait-il alors lancé.
Pendant ces cinq décennies, M. Garneau a assisté à quelques-uns des plus grands moments de l'athlétisme, à commencer par l'Éthiopien Abebe Bikila, le « marathonien à pieds nus » en 1960, jusqu'au sprinter jamaïcain Usain Bolt, à Londres, en passant par le prodigieux record de Bob Beamon de 8 m 90 au saut en longueur aux Jeux de Mexico, en 1968, et la médaille d'argent du Canadien Greg Joy au saut en hauteur, sous une pluie battante aux Jeux de Montréal en 1976.
Mais M. Garneau a aussi vécu les jours les plus noirs de l'olympisme : la tuerie qui a précédé le début des Jeux de Mexico, le massacre à Munich en 1972, les boycotts ayant marqué les Jeux de Montréal, de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984), et l'effusion de scandales liés au dopage, dont celui qui devait priver le Canadien Ben Johnson de sa médaille d'or lors de la finale du 100 mètres des Jeux de Séoul, en 1988.
L'apport de Richard Garneau au mouvement olympique lui a aussi permis de vivre un moment qui l'avait profondément touché, en juin 2004.
Lui et une brochette d'autres personnalités de toutes les sphères de la société s'étaient vus confier le mandat de transporter la flamme olympique sur une distance de 500 mètres dans les rues de Montréal, en prévision du retour des Jeux d'été à Athènes, le berceau de l'olympisme.
À cette occasion, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, M. Garneau avait confié n'avoir jamais perdu sa passion pour l'olympisme, malgré tous ces moments sombres.
« J'ai eu mes doutes, avait-il admis, et ma vision de l'olympisme ne ressemble plus à celle que j'avais en 1960. À cette époque, on ne parlait ni de drogue, ni d'argent. Mais le spectacle demeure grandiose. »
« Je ne m'arrête plus à la possibilité qu'un athlète soit dopé, sinon je ne pourrais faire mon travail, avait-il aussi déclaré. C'est peut-être cynique, mais si les huit athlètes à la ligne de départ sont sous l'influence de stéroïdes, c'est encore le plus rapide qui va l'emporter. »
Le hockey
En parallèle, une génération entière de Québécois ont pu entendre Richard Garneau interviewer quelques-uns des plus grands hockeyeurs, et décrire leurs exploits, à titre d'animateur et descripteur des matchs du Canadien de Montréal à la télévision et à la radio de Radio-Canada et, brièvement, au réseau TVA, entre 1967 et 1990.
Il a notamment couvert la fameuse Série du Siècle entre les vedettes de la Ligue nationale de hockey et l'équipe nationale de l'Union soviétique en septembre 1972.
De Jean Béliveau à Patrick Roy, en passant par Henri Richard, Yvan Cournoyer, Jacques Lemaire, Ken Dryden, Guy Lafleur et le « Big Three », Richard Garneau a aussi été un témoin privilégié des plus grands moments du Canadien de Montréal et de ses neuf conquêtes de la coupe Stanley, en à peine 20 ans, entre le milieu des années 60 et 1986.
Richard Garneau a également décrit les épreuves de patinage artistique lors de Jeux d'hiver, ainsi que le Tour de France au Canal Évasion, auprès de Louis Bertrand.
Au fil de sa longue et glorieuse carrière, M. Garneau a accumulé sa large part d'honneurs. Il a entre autres été admis au Temple de la renommée du hockey en 1999, élu chevalier de l'Ordre national du Québec en 2000 et a reçu l'Ordre du Canada en 2006.
Richard Garneau a aussi été lauréat de cinq prix Gémeaux : deux pour La Soirée du Hockey, un pour le Marathon de Montréal, un pour la couverture des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, et le prix Gémeaux Hommage pour l'ensemble de sa carrière.
Il a été l'auteur de cinq ouvrages : « À toi Richard » qui colore avec humour la petite histoire de la radio et de la télévision au Québec, en 1992; « Vie, rage... dangereux », en 1993; « Les patins d'André », en 1994; « Train de nuit pour la gloire », en 1995; « À toi... Richard... prise deux. Un Québécois en Bavière », en 1996.
En 1994, il a remporté le prix du Mérite du français, section Culture, décerné par l'Union des écrivains et écrivaines du Québec, par la Société des auteurs et par l'Union des artistes.
Au cours des dernières années, M. Garneau a travaillé comme collaborateur à l'émission de la Première Chaîne « Samedi et rien d'autre », en compagnie de Joël Le Bigot.