SHERBROOKE – Les dirigeants et les joueurs des Alouettes de Montréal ont eu à se croiser les doigts alors que leur plus grosse acquisition, Darian Durant, a subi une blessure au genou gauche, mardi, lors de la troisième journée du camp d’entraînement et ils ont obtenu des nouvelles rassurantes.

Pendant une portion d’exercice à 12 contre 12, un joueur a glissé pour tomber dans les jambes du quart-arrière d’expérience. Durant est resté couché au sol quelques instants avec d’être escorté à l’extérieur du terrain alors qu’il mettait le minimum de poids sur sa jambe.

Le thérapeute sportif lui a, ensuite, prodigué des traitements de plusieurs minutes et le vétéran de 34 ans est retourné au vestiaire en marchant lentement avec de la glace entourant le genou touché.

En début de soirée, les Alouettes ont indiqué le premier diagnostic de sa blessure était encourageant. De plus, Durant a confié à un journaliste de TSN qu'il était "correct" et qu'il pourrait recommencer à s'entraîner dans un jour ou deux.

« On a vu qu’il a subi un coup et qu’il a quitté le terrain, mais la bonne nouvelle c’est qu’il a été capable de marcher de ses propres moyens. Je n’ai pas encore parlé à notre thérapeute sportif, mais le fait qu’il ne soit pas venu me voir en courant me soulage un peu », a commenté l’entraîneur Jacques Chapdelaine quelques minutes après l'entraînement qui a été chamboulé.

« On était dans une séquence de blitz, on faisait des exercices avec de la pression. Un joueur a tout simplement glissé et il lui est tombé dans les jambes. Ce n’est pas une erreur de formation ou quoi que ce soit. On espère que tout sera correct », a-t-il ajouté.

Évidemment, ce sujet a retenu l’attention avec les joueurs qui ont continué l’entraînement durant une trentaine de minutes par la suite.

Darian Durant blessé à l'entraînement

« Je n’ai pas remarqué grand-chose, mais j’ai entendu un petit cri. Je me suis retourné de bord et c’est là que j’ai vu Darian par terre. Mon cœur a tombé de quelques pieds parce que ça m’a fait peur... », a confié Nicolas Boulay.

« Je ne connais pas encore le diagnostic, mais il y a beaucoup d’intensité, ça devient de plus en plus physique. Inévitablement, les gars veulent se prouver, ils désirent une place dans la formation. Ils ne veulent pas perdre de bataille individuelle et ils finissent par se rapprocher un peu trop du quart-arrière », a-t-il expliqué avant de retraiter au vestiaire.

« Je sais qu’on risque d’en parler dans les réunions parce qu’on ne veut pas perdre des joueurs clés comme lui ou un autre quart-arrière. Après tout, ce sont les meneurs de l’attaque et on a besoin d’eux », a soulevé Boulay.

Parmi les joueurs consultés, le garde Kristian Matte semblait le moins perturbé.

« À ma connaissance, ce n’était rien pour être trop inquiet », a mentionné le colosse qui avait vu juste.

« J’étais sur la ligne offensive et ça s’est passé derrière moi. On est rendus au troisième jour du camp d’entraînement et de la fatigue se fait parfois sentir si bien que des gars peuvent perdre pied », a indiqué celui qui évolue actuellement comme garde à droite sur l’unité partante de la ligne offensive. 

L’ailier défensif Gabriel Knapton aurait bien voulu que cette frayeur soit évitée, mais il a rappelé que c’est indissociable de la nature du sport.

« Ce sont des choses qui arrivent, c’est le football. C’est très rare que personne ne finisse par tomber sur un autre joueur dans une partie de football. Bien sûr, il faut bien le protéger, c’est le joueur le plus important de l’équipe. Il faut être prudent par rapport à ça », a déclaré le joueur reconnu pour son intensité.

Une bonne décision à condition qu’il demeure en santé

Dès que les Alouettes ont été en mesure d’acquérir Durant et de l’embaucher à long terme, les réactions ont été positives. Cependant, tous les observateurs ont rappelé que le geste sera payant seulement s’il parvient à rester en santé.

Au cours des trois dernières années, Durant a raté un total de 28 parties et il ne rajeunit pas. Le plus gros investissement des dirigeants montréalais comporte donc ce risque. Si jamais Durant se blessait sérieusement, c’est bien Chris Jones - le grand manitou en Saskatchewan - qui serait soulagé d’une grande pression de l’avoir laissé quitter les Roughriders.

Les Alouettes ont décidé de s’engager avec lui puisque c’était devenu essentiel de dénicher un quart d’expérience pour relancer l’unité offensive. Le camp d’entraînement est encore très jeune, mais son influence se faisait déjà sentir.

« La chose que je remarque la plus, c’est la confiance tranquille qui s’installe. Pour moi, ça provient de deux éléments : le fait que le coordonnateur offensif n’est pas un point d’interrogation et tout comme l’identité du quart-arrière. Cette combinaison est rassurante. On affronte notre défense, qui n’est pas piquée des vers, à l’entraînement et on se sent bien. Ça devient un grand ajout pour notre équipe et notre organisation d’avoir quelqu’un en place qui est capable d’exécuter et appliquer ce que notre coordonnateur recherche de notre attaque », avait témoigné Luc Brodeur-Jourdain, lundi. 

« Personnellement, c’est un plus parce que j’étais un peu tanné », avait-il admis avec toute sa franchise.

Lorsque Durant a quitté la surface du campus de l’Université Bishop’s, on aurait pu s’attendre à voir Vernon Adams fils prendre la relève. C’est plutôt Jacory Harris qui a hérité de la plupart des répétitions et Chapdelaine en a expliqué la raison. 

« Ce qu’on fait présentement, c’est qu’on suit une rotation de jour en jour. C’était la journée de Jacory Harris d’être employé comme deuxième quart-arrière. La veille, c’était le tour de Vernon Adams fils. Dans le fond, on veut donner l’opportunité à chacun d’être deuxième. J’aime procéder de cette manière, ça permet à tout le monde d’avoir une opportunité. Les deux joueurs se bataillent pour la deuxième place », a indiqué Chapdelaine qui a pris le temps de dire que Matthew Shiltz se débrouille bien derrière eux.

Du côté des nouvelles positives, Samuel Giguère et Jonathon Mincy – qui s’étaient blessés lundi – ont été en mesure de s’entraîner.