« On est pourris! » - Tyrell Sutton
Alouettes jeudi, 31 août 2017. 23:50 mercredi, 11 déc. 2024. 09:55MONTRÉAL – Il fallait voir Tyrell Sutton bouillir de rage dans le vestiaire des Alouettes de Montréal pour saisir la frustration qui pouvait habiter quelques joueurs après l’humiliante défaite contre le Rouge et Noir d’Ottawa.
Sutton n’avait pas le goût de mâcher ses mots.
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« On a tout simplement été pourris dans ce match! On s’est fait planter à tous les niveaux », a lancé Sutton du fond du cœur.
Lorsqu’on lui a demandé ce qui clochait avec son équipe, l’athlète orgueilleux a vidé son sac.
« On est pourris, c’est tout! »
« On manque totalement de discipline et on multiplie les erreurs. Vous pouvez l’écrire. Ça dure, quoi, depuis trois ans maintenant... », a critiqué le porteur de ballon qui a été limité à quatre petites verges sur six portées.
La pente descendante inquiète, surtout que l’équipe est principalement composée de vétérans.
« C’est vrai, mais il faut régler les problèmes à un moment donné. Ça fait deux matchs sur trois qu’on ne marque pas un seul touché offensif, c’est terrible », a réagi Sutton.
Le numéro 20 n’a pas tort puisque le temps presse. En fait, les Alouettes risquent d’avoir besoin d’aide de la part des autres équipes pour accéder aux éliminatoires.
« On n’arrête pas de dire qu'il reste plusieurs matchs, mais il faudrait bien qu’on commence à récolter des points », a reconnu Sutton qui a parlé au nom de plusieurs coéquipiers.
Tout au long de la semaine, les membres des Alouettes avaient justement insisté sur le fait qu’une victoire contre Ottawa permettrait au club de contrôler son destin.
« Ça va dépendre un peu des choses qui vont se passer, mais il reste encore beaucoup de football à jouer. Si on avait gagné, on serait en meilleure position. Sauf qu’avant de commencer à parler de l’avenir, il faut d’abord réparer ce qui cloche », a soulevé l’entraîneur Jacques Chapdelaine avec raison.
Coincé dans le petit vestiaire des Alouettes, le quart-arrière Darian Durant peinait à avaler cette défaite quand il a rencontré les médias.
« C’est difficile de perdre de cette façon. Rien ne fonctionnait pour nous dans ce match. On n’a pas égalé leur niveau d’intensité. On réalise qu’on vient d’échapper une très belle occasion », a-t-il regretté.
En tant que membre de la ligne offensive, Luc Brodeur-Jourdain sait que son unité a connu une soirée en deçà des attentes. Il n’avait pas l’intention de cacher la vérité.
« Ce fut un match désastreux. Offensivement, c’est inacceptable ce qu’on a vécu dans ce match », a avoué le Québécois qui se sentait mal pour Durant.
« Notre quart-arrière s’est retrouvé sous pression et on a échappé des ballons. On n’a tout simplement jamais eu de rythme offensif », a-t-il ajouté.
Brian Simmons, qui évoluait comme bloqueur à droite, était tout aussi abattu.
« On ne peut pas utiliser aucune excuse, le Rouge et Noir ne nous a pas surpris. On s’était préparé pour tout ce qu’ils ont essayé dans ce match. C’est simplement que notre exécution n’était pas au rendez-vous », a précisé Simmons qui cherche l’instinct du tueur de ce groupe.
Brodeur-Jourdain a ressenti un pincement au cœur dans le dernier droit de la rencontre.
« On était au dernier quart et je voyais les partisans quitter. Je ne peux rien leur reprocher. Ça fait mal de vivre ça, mais je me dis qu’on a encore huit matchs à disputer pour accéder aux séries et c’est là-dessus que je vais bâtir », a conclu Brodeur-Jourdain avec une petite lueur d’espoir.