Aucun relâchement accepté
Alouettes mercredi, 22 oct. 2014. 15:15 mercredi, 11 déc. 2024. 06:43MONTRÉAL - Après avoir entamé la saison avec une minuscule victoire en huit parties, les Alouettes de Montréal avaient une colline beaucoup plus imposante que celle du mont Royal à grimper et ils sont parvenus à s’approcher du sommet grâce à une poussée convaincante.
En ayant remporté six de leurs sept derniers matchs, la troupe de Tom Higgins se retrouve maintenant au premier rang de la section Est en détenant le bris d’égalité sur les Tiger-Cats de Hamilton qui disposent aussi d’un dossier de 7-8.
C’est donc dire que les Oiseaux pourraient s’installer seuls en tête advenant un triomphe vendredi soir face au Rouge et Noir à Ottawa ainsi qu’une défaite des Tiger-Cats contre les Argonauts de Toronto.
« Malheureusement, nous avons eu besoin d’un peu de temps avant de prendre notre envol en tant qu’équipe, mais nous sommes rendus au point où nous pensions être même si le trajet a été plus long que prévu », a témoigné Marc-Olivier Brouillette à propos de l’ascension en première place.
Dans le cadre d’une année autant mouvementée, les Alouettes semblent immuniser du piège d’un relâchement contre Ottawa et sa piètre fiche de 2-13. Tout de même, les entraîneurs ont insisté sur ce danger à l’aube de cette rencontre de vendredi diffusée à RDS2 dès 18h30.
« On leur rappelle que tout le travail qui a été accompli peut s’envoler en fumée dans ce match. Les joueurs continuent de se concentrer sur nos objectifs et on ne peut pas sous-estimer cette jeune équipe qui aura plus de succès l’an prochain. C’est le message sur lequel nous avons mis l’accent cette semaine », a confié Higgins.
Le message a été absorbé par les joueurs qui se méfient de l'équipe d'expansion.
« C’est une bonne équipe qui affiche un dossier merdique, c’est tout », a nuancé S.J. Green.
« Ils ne concèdent pas une tonne de points donc ce sera un autre défi pour notre attaque de s’imposer », a jugé celui qui traverse également sa meilleure séquence de la saison.
« Ottawa possède une meilleure équipe que leur fiche peut indiquer et ils ont déjà failli nous battre cette saison. De plus, on continue d’aborder cette deuxième moitié saison comme un grand défi qui se présente un match à la fois », a commenté Nicolas Boulay qui a rempli, avec aplomb, de grands souliers samedi dernier à Toronto.
« Les entraîneurs ne vont pas nous laisser lever le pied surtout qu’on pourrait chuter au classement. On pourrait perdre notre chance de terminer au premier rang en perdant ce match donc on va aborder ce match avec professionnalisme », a dit le vétéran John Bowman.
Tout de même, plusieurs éléments viennent jouer en faveur du clan montréalais pour ce duel. D’abord, les Alouettes ont gagné leurs quatre parties précédentes par un cumulatif de 106 à 43. De plus, la défense s’est montrée très avare ne concédant que 11 points en moyenne durant cette séquence. Finalement, le quart-arrière Jonathan Crompton (6-1) poursuit sa progression aux commandes de l’unité offensive.
Cependant, les Alouettes devront se débrouiller sans les services des joueurs de ligne défensive Gabriel Knapton et Aaron Lavarias qui ont subi des blessures à un genou samedi contre Toronto. Leur absence permettra à Brian Brikowski de prouver son potentiel et un remplaçant à déterminer obtiendra le même privilège.
Kyries Hebert reprendra toutefois son poste, mais son utilisation pourrait être plus limitée étant donné qu’il a raté trois rencontres.
Pour compléter le portrait médical, le demi de coin Billy Parker ressentait un inconfort à la hanche mercredi et il a fait l’impasse sur la plupart de la séance d’entraînement, mais les entraîneurs gardent espoir de pouvoir miser sur lui à Ottawa contrairement à Chad Johnson qui demeure sur la touche.
À la suite de l’affrontement contre le Rouge et Noir, les Alouettes devront croiser le fer à domicile avec les Argos et à l’étranger avec les Tiger-Cats et ces matchs pourraient décider du sort de chacune des formations.
Durant ce dernier droit crucial, les Alouettes désirent élever leur jeu d’un cran dans certaines facettes de leur répertoire afin de conclure la saison au maximum de leurs capacités. Les intervenants sondés considèrent que l’équipe peut se forger des avances plus confortables contre leurs rivaux et l’objectif suivant consiste à mieux exploiter les ressources offensives.
« Ça se situe vraiment au niveau offensif, il faut abattre encore beaucoup de boulot pour obtenir des performances plus soutenues dans cette facette. Il faudra aussi limiter les pénalités ce qui nous aidera dans nos séquences offensives », a souhaité le centre Luc Brodeur-Jourdain.
« Du côté défensif, je reviens sur le match à Edmonton que nous avons échappé au dernier quart. On doit s’assurer de mettre l’adversaire à terre et ne pas lui permettre de revenir dans la partie », a noté Brouillette en faisant référence à la défaite de 33-16 alors que Montréal menait 16-12.
Un événement étonnant et troublant
Occupés par des réunions d’équipe en matinée, les joueurs des Alouettes ont appris la nouvelle de la fusillade survenue à Ottawa au terme de leur entraînement.
« C’était bien de leur parler en groupe et établir des références avec des institutions américaines pour leur faire comprendre l’ampleur de la situation », a précisé Higgins dont l'équipe a séjourné à l'hôtel tout près du Parlement pour le match du 26 septembre.
Dans l’ensemble, la stupéfaction résumait l’état d’esprit des joueurs qui ne s’attendent pas à ce que leur match de vendredi soit reporté.
« Je suis les nouvelles tous les matins et on ignore si des effets seront ressentis sur notre horaire. C’est un choc d’apprendre cela, mais nous allons demeurer concentrés sur notre match », a déclaré Boulay.
Comme certains l’ont fait remarquer, de tels événements sont plus rares en sol canadien et ils se disaient désolés que des gestes de la sorte se produisent plus souvent.
« Ça me fait penser aux événements qui s’étaient produits au Parlement de Québec en 1984. On traverse une période très particulière avec ce qui s’est passé à St-Jean-sur-Richelieu aussi. Ça me semble plus loin de nos valeurs canadiennes, c’est difficile... », a reconnu Brodeur-Jourdain.