« C'est comme un cauchemar »
MONTRÉAL – Le plan de match des Alouettes semblait impeccable : Chad Kelly ne produisait rien, la ligne offensive protégeait Cody Fajardo, la défense montréalaise était redoutable. Mais les revirements ont lancé une bombe dans cet effort collectif.
« C'est comme un cauchemar », a reconnu le quart-arrière Cody Fajardo.
« J'aimerais que quelqu'un me pince pour que je puisse me réveiller et qu'on soit ce matin à nouveau. Mais il y avait quelque chose qui a fait en sorte que le ballon ne voulait pas rouler. On n'est pas une équipe qui échappe souvent le ballon. Ce qui fait le plus mal, ce sont vraiment les endroits où on a échappé le ballon, parce que ça aurait donné au minimum neuf points », a été en mesure de détailler Fajardo malgré la déception.
Avec l'intensité qui le caractérise, l'entraîneur-chef Jason Maas dégageait aussi cette impression de vouloir recommencer le match.
« L'endroit de nos revirements a fait mal, ça enlève du vent dans les voiles. Mais j'ai aimé que notre équipe s'accroche et personne ne se pointait du doigt. J'adore la connexion dans notre groupe », a été en mesure de dire Maas.Jason Maas
Au fond du vestiaire des Alouettes, le maraudeur Marc-Antoine Dequoy a répondu aux questions des journalistes pendant que les vieux murs du stade Percival-Molson permettaient d'entendre les célébrations de Toronto en arrière-plan.
De dire que le résultat était difficile à avaler ne rend pas justice à la situation.
« C'est très difficile, mais c'est ça le football. Tu vis des émotions si hautes comme l'an dernier et d'autres tellement basses comme ce match », a soupiré Dequoy.
Le numéro 24 était convaincu que son équipe renverserait la vapeur.
« Après chaque échappé, on pensait déjà au prochain jeu. On ne se pointait pas du doigt, on entendait seulement des encouragements et c'était l'état d'esprit qu'on voulait avoir. Il fallait les éviter, mais on n'a pas réussi à le faire », a-t-il confié.
Oui, les revirements prendront du temps à digérer pour les Alouettes. Mais c'est encore plus difficile d'accepter le fait d'avoir perdu cette présence au match ultime avec une équipe de ce calibre.
« Il faut l'accepter, c'est tout. J'ai dit dans le vestiaire que la prochaine fois qu'on dira de protéger le ballon, tout le monde le prendra encore plus sérieusement. Je n'aime pas le terme « perdre », je trouve plutôt qu'on apprend. Ce match devrait nous aider grandement l'an prochain. Quand on mettra l'accent sur la protection du ballon, ils vont s'en souvenir très précisément », a pointé Maas qui n'aura pas besoin de répéter ce message ad nauseam en 2025.
Walter Fletcher comprenait toutefois très bien ce qu'on voulait dire en abordant ce sujet.
« C'est vraiment difficile, avec la saison que nous avons eue, avec les joueurs dans ce vestiaire. La saison morte est réelle. Il y a des joueurs qui ne seront pas de retour. On avait ce match, on était bien préparés. On avait profité du laissez-passer pour s'entraîner extrêmement fort. Ça va faire très mal. On avait un groupe spécial, de très bons entraîneurs. Cette organisation a tout ce qu'il faut », a cerné Fletcher.
On souligne ici que Maas a démontré beaucoup de classe en redonnant immédiatement le ballon à Fletcher après ses deux échappés.
Laissons d'ailleurs le dernier mot à Maas avant le bilan des joueurs, qui aura lieu lundi, tandis que celui des dirigeants sera présenté mardi.
« Il y a deux façons de voir les choses : soit ça affecte l'équipe et les joueurs signent ailleurs ou soit ça unit l'équipe parce que les joueurs sont affamés de revenir. Ce sera une saison morte intéressante pour tout le monde. C'est la CFL, ça ne change pas grand-chose d'avoir un contrat ou non. J'espère que ça va nous motiver. La semaine prochaine en sera une difficile, de voir la coupe Grey et tout », a conclu le meneur d'hommes.