MONTRÉAL - L’effet Jacques Chapdelaine n’aura pas tardé à se faire sentir. Dès la première séquence offensive, les Alouettes ont pris un envol intéressant et ils ont enfin renoué avec la victoire avec une performance pratiquement impeccable devant une foule d’envergure.

La formation montréalaise (4-9) a procuré à Chapdelaine un convaincant triomphe de 38-11 face aux Argonauts de Toronto (5-9) et elle a eu le dessus au Stade Percival-Molson seulement pour la deuxième fois en 2016 (2-5).  

« Avant le match, j’étais probablement trop concentré sur la préparation, mais je peux maintenant prendre un peu de recul et apprécier à un certain point ce qui s’est passé. […] C’est un beau feeling, un très beau feeling », a admis l’homme de 55 ans avec appréciation.  

Ce premier résultat positif en cinq matchs et la production de cinq touchés permettent de conclure que les efforts déployés par Chapdelaine ont rapporté pour son tout premier match en tant qu’entraîneur-chef dans la LCF. Le moment était bien choisi puisque tous les billets avaient été vendus, une première depuis la saison 2014.

De plus, les propriétaires Robert Wetenhall et son fils Andrew étaient présents et ils sont certainement contents de leur changement d’entraîneur. Le paternel s’est même immiscé dans le point de presse de Chapdelaine pour le féliciter de sa contribution.   

« Merci beaucoup pour cette belle victoire, que Dieu vous bénisse. C’est un changement très important dans notre philosophie au poste d’entraîneur », a lancé M. Wetenhall sans aller jusqu’à retirer la mention intérimaire à son titre.  

« Je suis très fier de la manière dont les joueurs ont répondu au défi. Le support des partisans a été merveilleux. C’était bien de les sentir derrière nous. Ils nous ont fourni une belle énergie et ça fait une différence », a tenu à dire Chapdelaine.  

En vertu de ce gain, les Alouettes peuvent encore espérer remonter du dernier rang de la section Est jusqu’au deuxième échelon qui donnerait accès aux éliminatoires.

« Ne partons en peur, on a déjà remporté des matchs de belle façon cette saison. Il faut qu’on puisse le reproduire et on va continuer à bâtir là-dessus. On n’a pas encore retrouvé notre élan, mais on s’en va dans la bonne direction », a insisté Nik Lewis avant d’entendre la première question des journalistes. 

Bien sûr, on ne parle que d’un échantillon d’un match et contre une équipe qui ne situe pas parmi l’élite du football canadien, mais l’attaque des Alouettes a été réanimée par le souffle de Chapdelaine.

Rakeem Cato, le jeune quart-arrière des Oiseaux, a semblé très à l’aise dans les paramètres établis par l’entraîneur québécois qui attendait cette confiance depuis quelques années.

Cato a terminé sa superbe journée avec quatre passes de touché dont les deux premières de la saison de Kenny Stafford. Chapdelaine a donc trouvé une manière de relancer Stafford qui était pratiquement invisible cette saison.

Sur le tout premier jeu offensif des Alouettes, Stafford a capté une passe de 48 verges et Samuel Giguère a enchaîné sur le jeu suivant avec un touché de 15 verges pour donner le ton à la journée. Giguère a ajouté le cinquième touché des siens sur une course bien orchestrée.

Pour revenir sur Cato, il a complété un impressionnant total de 18 passes sur 23 pour un cumulatif de 210 verges.

« On a parlé de gérer la partie et j’aurais notamment aimé qu’il se débarrasse du ballon pour qu’on conserve la position de placement tard dans le match. Ça fait partie de l’apprentissage, mais il a lancé avec beaucoup de précision », a jugé l’entraîneur sans vouloir l’encenser trop vite. 

« Les gars ont bien joué, la passion et l’énergie étaient là. Si on peut continuer dans ce sens, on va être solide. C’est le désir, le temps presse. Tout le monde embarque dans le concept d’équipe », a commenté Cato sur la différence perceptible pour ce duel. 

B.J. Cunningham a capté l’autre passe de touché et il s’est empressé de placer un genou au sol pour exprimer une pensée à son ami Mylan Hicks (Stampeders de Calgary) qui a été tué le 25 septembre.

Nik Lewis avait demandé à être plus impliqué dans la stratégie offensive et il a encore prouvé sa valeur. Évidemment, les atouts de Duron Carter ont aussi aidé la cause.

« Ça fait vraiment du bien de voir cette production offensive. On a des receveurs qui sont très difficiles à couvrir un contre un, tout le monde le sait », a souligné Carter.

En fait, la ligne offensive demeure le seul élément de l’unité offensive qui a éprouvé des ennuis à l’occasion.

Le brio de l’attaque « cuvée Chapdelaine » a donné du répit à la défense montréalaise qui a démontré sa gratitude en ne concédant aucun touché. Les points des Argonauts ont été inscrits grâce à trois placements et un touché de sûreté.

Jovon Johnson a réussi une interception aux dépens de Drew Willy qui a peiné aux commandes de l’attaque des Argos.

Soulignons que le porteur de ballon Tyrell Sutton n’a pas été en mesure de terminer la partie en raison d’une blessure qui demeure à évaluer.

La prochaine rencontre, lundi à 13h dans le cadre de l’Action de grâce, contre les Eskimos d’Edmonton sera encore cruciale.