Comme on se retrouve
Montréal Alouettes mercredi, 16 juil. 2014. 16:44 mercredi, 11 déc. 2024. 20:51« Si ce n’est pas brisé, pourquoi tenter de le réparer. »
Ce vieux dicton tiré de la langue de Shakespeare (If it ain’t broke, don’t fix it) résume bien l’approche que doivent favoriser les Alouettes samedi face aux Lions de la Colombie-Britannique, dès 19 h sur les ondes de RDS.
Il s’agira en effet d’une reprise du duel que se sont livré les deux formations lors de la deuxième semaine d’activités, le 4 juillet dernier à Montréal.
Ce soir-là, les hommes de Tom Higgins s’étaient facilement imposés 24-9, signant au passage leur premier gain de la campagne. Les Alouettes ont donc rendez-vous avec des rivaux qu’ils connaissent bien.
La majeure partie de la préparation pour cet autre affrontement était donc déjà complétée. Il s’agit maintenant de revenir à la charge avec ce qui a bien fonctionné il y a moins de deux semaines, et corriger ce qui a fait défaut.
La clé de la victoire des Montréalais avait alors été d’appliquer une pression constante sur le quart-arrière Kevin Glenn. Un mandat que se devra encore de remplir la coriace unité défensive des Alouettes.
Les Lions éprouvent en effet des ennuis sur leur ligne à l’attaque. Et rien pour arranger les choses, ils devront composer avec un autre nouveau bloqueur à gauche puisqu’ils viennent de montrer la porte à Ryan Cave, un ancien des Alouettes.
Ces derniers ont donc tout intérêt à profiter de l’inexpérience du successeur de Cave samedi soir en l’attaquant et en effectuant les mêmes blitzs qui avaient causé des dommages lors du premier match entre les deux clubs.
Andrew Harris, la menace
Si Kevin Glenn et sa ligne à l’attaque en arrachent, ce n’est pas le cas d’Andrew Harris et du jeu au sol des Lions.
Joueur par excellence et joueur canadien de la dernière semaine, le porteur de ballon des Lions a en effet grugé un total 203 verges – 138 au sol et 65 par la voie des airs – en plus d’inscrire un touché contre les Roughriders de la Saskatchewan.
Avec les insuccès du reste de l’attaque, les Lions se devaient de mettre en marche leur jeu au sol. Visiblement, c’est ce que le coordonnateur offensif Khari Jones est parvenu à faire la semaine dernière, alors qu’Harris a permis aux siens d’arracher une victoire de 26-13 aux Riders.
Forts de leur premier gain après un début de saison chaotique, les Lions n’ont donc aucune raison de rompre avec cet aspect de leur jeu. Or, les Oiseaux ont été efficaces contre le jeu au sol jusqu’à présent cette saison et dans les années précédentes.
Si les Alouettes sont donc en mesure de placer régulièrement les Lions en situation de deuxième et long, ils augmenteront ainsi leur chance de s’imposer.
Mais pour ce faire, les Montréalais devront également compter sur la progression de leur attaque.
Après avoir amassé plus de 300 verges de gains et lancé trois passes de touché dans le revers de 34-33 face aux Blue Bombers de Winnipeg vendredi dernier, le quart-arrière Troy Smith devra bâtir sur cette performance encourageante.
Il lui suffit pour l’instant de contrôler le temps de possession en effectuant de courtes passes, tout en se permettant quelques longs jeux à l’occasion. Inutile d’en tenter en profusion, cela ne fonctionne pas et les deux premiers matchs de la saison en sont la preuve.
Il va également de soi que de limiter les revirements s’impose pour les Alouettes, dont l’attaque a offert 13 points aux Bombers sur une interception et un échappé. La protection du ballon sera donc vitale, tout comme la discipline d’ailleurs.
Des arbitres intraitables
Vous conviendrez qu’écoper de 18 pénalités, pour des pertes totales de 180 verges, c’est beaucoup trop. Les Alouettes ont peut-être goûté à la sévérité des officiels vendredi, mais ils ne sont pas les seuls.
Près de 25 pénalités (24,8) sont en moyenne décernées lors de chacun des matchs de la LCF depuis le début de la campagne, une hausse de 34,5 % par rapport à l’an dernier.
Certes, ce phénomène est généralement commun en début de saison, alors que plusieurs joueurs américains sont à s’adapter aux particularités des règles du football canadien.
N’empêche, il y a toutefois une question à se poser. Les arbitres sont-ils volontairement plus sévères?
Il y a lieu de s’interroger. Dans les dernières négociations de la convention collective, la LCF a refusé la demande des joueurs d’avoir un neurologiste indépendant pour chaque équipe sur les lignes de côté lors des matchs. C’est donc à se demander si la ligue a demandé à ses officiels d’être intraitables en ce qui a trait aux pénalités pour rudesse et de conduite antisportive afin d’offrir une mesure de sécurité alternative à ses joueurs.
Une chose est certaine, tout ça tue le rythme des rencontres.
Les Alouettes ont donc tout intérêt à se montrer plus disciplinés. Cette équipe compte sur plusieurs joueurs de talent, mais d’un point de vue général, elle n’est pas assez talentueuse pour espérer l’emporter malgré les pénalités et les revirements.
Outre la discipline, les Alouettes devront aussi compter sur leur botteur Sean Whyte face aux Lions. Oui, on aimerait tous voir les Montréalais inscrire plus de touchés, mais à un moment ou un autre, ils connaîtront des ratés dans la zone payante. D’où l’importance de Whyte, qui a bien fait jusqu’à maintenant.
Ses placements seront précieux, mais ses bottés de dégagement le seront aussi, spécialement face à Stefan Logan. Après avoir été menotté par les Alouettes, il a fait mal aux Riders avec de longs retours une semaine plus tard.
Rien de bien compliqué donc pour les Alouettes. Il s’agit d’exécuter.
*Propos recueillis par Mikaël Filion