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RÉSULTATS

Des unités spéciales à « réparer » pour les Alouettes

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MONTRÉAL – L'absence de Cody Fajardo, qui a raté un autre entraînement mardi et qu'une blessure à la cuisse droite risque de rendre indisponible pour quelques semaines, menace de changer considérablement le visage des Alouettes.

Avec un quart-arrière substitut à sa charge, l'attaque la plus efficace et explosive de l'Association Est est susceptible de se mettre à bégayer. La défense sera conséquemment sous pression de limiter encore davantage les bons coups de l'adversaire et pour ce faire, elle aura besoin de l'aide des unités spéciales dans la cruciale bataille pour le positionnement sur le terrain.

Byron Archambault n'est d'accord qu'en partie avec cette logique. Pour l'entraîneur des unités spéciales des Alouettes, le prochain match contre les Roughriders de la Saskatchewan n'est pas différent de n'importe quel autre au calendrier, passé ou futur. « C'est ce qu'on se dit à toutes les parties : t'as toujours des moments où l'une des phases a des hauts et des bas. Il faut que les autres soient capables de prendre le relais. »

Ce qu'Archambault est prêt à concéder, c'est que le département qu'il dirige doit faire mieux. Ça serait vrai si Fajardo était en santé et ça le demeure maintenant que Caleb Evans est pressenti pour prendre sa place.  

Les unités spéciales des Alouettes ont connu un match particulièrement difficile à leur dernière sortie. Dans une défaite de 37-18 contre les Argonauts de Toronto, elles ont accordé 189 verges sur les retours de bottés d'envoi, dont un jeu de 103 verges pour un touché. Elles ont aussi alloué des retours moyens de 19,4 verges sur cinq bottés de dégagement.

« Ça fait deux années qu'on est très explosifs, qu'on crée des retours explosifs, qu'on limite les retours explosifs. Et là ça n'a pas été fait, constate le patron de l'escouade. Donc dans ce temps-là, il faut réparer ça. »

Il y a des matchs, durant la séquence de cinq victoires que les Alouettes ont maintenue en début de saison, où les unités spéciales ont excellé. Mais dans l'ensemble, les chiffres qu'elles ont compilés ne sont pas reluisants.

L'équipe est huitième dans la ligue avec une moyenne nette (obtenue en soustrayant la distance du retour à la distance totale parcourue par le botté) de 34,3 verges sur ses bottés de dégagement. « C'est un endroit où je pense qu'il faut faire mieux », glisse Archambault, notant que les Als ont dominé la ligue en 2023 dans cette catégorie.

Sur les retours de bottés d'envoi, les Montréalais sont derniers autant au niveau des verges parcourues (18,8 verges/botté) que des verges concédées à l'adversaire (30,5 verges/botté). L'unité montréalaise a aussi écopé de douze pénalités, ce qui en fait la troisième plus indisciplinée de la ligue après six matchs.

Pour l'entraîneur en charge de rectifier le tir, tout est une question de mentalité.

« Sur le botté d'envoi, ça revient vraiment à ça : est-ce qu'on chasse ou est-ce qu'on est chassés? Est-ce qu'on cherche à faire le plaqué ou est-ce qu'on s'engage dans des blocs quand on n'est pas obligés de le faire? C'est un environnement chaotique. La question, c'est de savoir qui va ressortir du lot dans cet élément chaotique. Il faut que tu sois addict à ce type de jeu pour jouer sur les bottés d'envoi. On a passé beaucoup de temps à en parler avec les joueurs parce que ça, ça n'a définitivement pas été à la hauteur de nos standards. »

Pas d'excuses

Les circonstances dans lesquelles Archambault doit faire prospérer son groupe ne sont pas idéales.

L'ancien de la NFL Cre'Von Leblanc, qui devait être un pilier sur les unités spéciales, s'est blessé à une cuisse. Frédéric Chagnon, Tyrell Richards et Brock Gowanlock sont également au nombre des éclopés. Prenons aussi en compte qu'Alexandre Gagné a dû se concentrer sur les longues remises pendant que Louis-Philippe Bourassa n'était pas à 100%.

Comme si la liste n'était pas assez longue, les Alouettes ont perdu le botteur David Côté pour une période de six matchs et a été remplacé par José Maltos. Archambault reconnaît que ce genre de substitution force les joueurs en couverture à s'ajuster à une mécanique et des trajectoires de bottés différentes, par exemple.

Mais il ne se laissera pas glisser plus loin dans le négativisme.

« On n'est pas dans l'industrie de trouver des excuses, met au clair le pédagogue barbu. On a beaucoup entendu : "Ah ouais, mais vous êtes blessés..." Ce n'est pas tolérable comme excuse, le fait d'être blessés, d'être maganés. Il faut que ça soit réparé. »

Le retour au jeu de Marc-Antoine Dequoy, qui semble remis d'une blessure à une épaule, ne nuira pas à cette cause.   

« J'ai hâte de voir exactement qui va être de retour, dit Archambault, soucieux de bien cacher son jeu. Ça peut faire du bien, mais comme je te dis, je ne mets pas mon énergie à attendre ou anticiper que les gars reviennent. »

« L'écart entre la personne qui quitte et celle qui rentre, il faut s'assurer qu'il n'y en ait pas visuellement sur le terrain. Il ne faut pas qu'on la ressente. »