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RÉSULTATS

Tyrice Beverette brille, car il vise toujours les étoiles

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MONTRÉAL – « Comment penses-tu que j'ai vécu le match de la coupe Grey? », a répondu Danny Maciocia à Didier Orméjuste.

 

-Danny, partage le tout avec nous, comme si c'était une séance de thérapie, a rétorqué notre collègue avec empathie.

 

-Oh, il n'y avait rien de thérapeutique pour moi, pas du tout! Je dirais que même le lendemain, j'étais encore irrité par le résultat, a admis le directeur général des Alouettes.

 

À travers cette frustration compréhensible, Maciocia a, heureusement, été en mesure de trouver une consolation, celle d'avoir prolongé le contrat du redoutable secondeur Tyrice Beverette pour une saison supplémentaire, celle de 2026.

 

Avec ses 102 plaqués, ses cinq sacs du quart, ses deux interceptions, ses quatre échappés provoqués et son brio sur les unités spéciales, on comprend tout de suite quand Maciocia a dit que « Bev était une priorité pour nous, une évidence ».

 

Mais attachez vos tuques, puisque Beverette - élu joueur par excellence des Alouettes en 2024 – s'attend encore à mieux la saison prochaine.  

 

Tyrice Beverette« J'ai assurément plus à démontrer. Je ne considère vraiment pas avoir atteint mon apogée, c'est la partie effrayante de l'histoire », a noté Beverette en parlant pour ses adversaires.

 

« Je vise toujours les étoiles! Je ne suis jamais complaisant, chaque fois que j'atteins un objectif, j'en vise un autre », a lancé l'athlète de 29 ans.

 

Avec un imposant tatouage « Sky's the limit » sur le torse, on comprend que Beverette n'a pas choisi cette formulation de manière anodine.

 

En fait, les partisans des Alouettes auront remarqué qu'il n'est pas du style à parler pour rien. Même s'il devient plus à l'aise avec les entrevues, il s'exprime d'abord sur le terrain.

 

« Je comprends de mieux en mieux le jeu. En étant entouré des entraîneurs et de mes coéquipiers, ça me rend meilleur. J'ajoute des connaissances, je n'utilise plus seulement mes habiletés physiques, mais aussi mon intelligence », a décrit Beverette pour expliquer son évolution.

 

Épanoui à Montréal

 

On vous disait que la machine de plaqués des Alouettes craint moins les entrevues. La vérité, c'est que Beverette s'épanouit à Montréal.

 

D'ailleurs, comme quelques anciens, l'Américain passera la saison morte dans la métropole. John Bowman avait adopté la ville, Tyrell Sutton également.

 

« Beaucoup du mérite doit revenir à Jason Maas (l'entraîneur-chef). Plus de joueurs veulent rester à Montréal comme (Lwal) Uguak, (Isaac) Adeyemi-Berglund et même Shawn Lemon. On ajoute Beverette et d'autres. Ça démontre ce qu'on bâtit ici », a souligné Maciocia.

 

Réfléchi, Beverette apprécie l'argent qu'il touche grâce à l'organisation montréalaise. Pour lui, ça fait du sens de rester dans le coin cette année et de se « familiariser avec la ville dans laquelle j'évolue ».

 

« Ça veut dire énormément à mes yeux. J'ai été accueilli ici avec les bras ouverts, je n'ai ressenti que de l'amour. On m'a permis de devenir celui que je suis aujourd'hui. D'être un peu un joueur vedette, je ne tiens pas ça pour acquis », a-t-il confié.

 

Tyrice BeveretteParce que Beverette n'a pas laissé pénétrer l'encre de ces lettres dans sa peau pour rien. Même s'il n'est pas parvenu à s'établir dans la NFL (avec les Bengals) ni avec les Tiger-Cats à Hamilton, ses attentes étaient élevées et il sera toujours reconnaissant de la vision des Alouettes.

 

À Hamilton, Beverette avait connu des saisons de neuf et sept plaqués. Il s'était bâti un nom que sur les unités spéciales.

 

« Les Alouettes ont pris une chance avec moi. Je n'avais pas trop de jeux défensifs à montrer sur vidéo, mais Danny a reconnu mon potentiel », a décrit Beverette tandis que Maciocia a expliqué avoir aussi épié son rendement au camp des Bengals.

 

« On sait que c'est très difficile de s'établir dans le sport professionnel. Que l'organisation démontre qu'elle veut s'associer à long terme avec moi, ça me facilite grandement la vie. Ça me donne le goût de me défoncer au travail tous les jours, je sais qu'on compte sur moi », a exposé Beverette.

 

En trois ans dans l'uniforme montréalais, Beverette n'a raté qu'un petit match. Absolument fascinant quand on le voit foncer sur ses adversaires à fond de train. Et ce, même si son physique n'est pas le plus imposant pour un secondeur extérieur.

 

« Je sais que plusieurs personnes m'observent. Je ne suis pas le plus costaud donc ça devient une question de fierté. J'aime viser les plus hauts standards et c'est ce qui me nourrit », a réagi Beverette qui entend ajouter quelques livres à sa charpente.  

 

Beverette était aussi ravi que sa mère soit fière de son ascension. Celui qui vient d'une famille qui compte de bons athlètes au football, mais surtout au basketball, savoure ce qui lui arrive.

 

« Tout fonctionne bien, particulièrement sur le terrain de football, et c'est un sentiment difficile à expliquer. Je ne peux rien demander de plus », a-t-il conclu sur une note personnelle, car il rêve déjà à sa prochaine bague de la coupe Grey.