Davis Alexander a donné de l'espoir aux Alouettes
Jason Maas aime dire à qui veut l'entendre que son équipe joue des saisons d'un match. Chaque semaine est une nouvelle saison, une nouvelle histoire et la seule chose qui compte.
Marc Trestman avait une approche similaire, alors qu'il aimait diviser la saison en trois tiers de six rencontres. Une mathématique différente, mais avec la même idée en tête. Empêcher son équipe de regarder trop loin devant, se concentrer sur les semaines qui viennent et obtenir des gains motivants plus rapidement.
Pour le bénéfice de cette chronique, j'utiliserai l'approche de Marc Trestman. Selon celle-ci, le premier tiers de saison des Alouettes serait considéré comme un franc succès. Un dossier de 5-1, une attaque dynamique avec un quart en plein contrôle, une ligne à l'attaque solide, de jeunes receveurs explosifs et une défense hermétique. Pas grand reproche à formuler.
Arrive donc le deuxième tiers de saison et les choses se corsent avant même le premier match. Le noyau de joueurs canadiens est décimé par les blessures et le quart vedette se blesse pour une durée indéterminée. De quoi aura l'air l'équipe? Quel sera le niveau de confiance dans le vestiaire? Les résultats sur le terrain dicteront l'état d'esprit de la formation.
Avec la défaite contre Toronto en tête et le début de match contre les Roughriders de la Saskatchewan, on commençait tranquillement à voir des failles dans l'armure. On devait sentir un peu de pression et d'inquiétude au sein de l'organisation et sur les lignes de côtés. Avec une performance décevante du substitut Caleb Evans, Maas n'avait pas le choix de procéder à un changement. C'est à ce moment précis que tous ces sentiments négatifs se sont tranquillement dissipés. C'est ce qui rend le match de Davis Alexander encore plus important pour les Alouettes.
Le rôle d'un quart-arrière au football est évidemment complexe et multiple. Il doit coordonner l'attaque, procéder au changement de jeu à la ligne d'engagement quand la formation défensive l'exige, il doit gérer le cadran, dicter les jeux et s'assurer que tout le monde est à la bonne place. Ça, c'est seulement avant la levée du ballon. Il aura ensuite à composer avec la pression et les joueurs qui courent partout afin de livrer la bonne passe au bon joueur. Ouf !! Une des tâches les plus difficiles tous sports confondus.
En raison de toutes ses responsabilités, aucun autre joueur n'a un aussi gros impact sur les matchs. S'il est en mesure de bien remplir son rôle, il offrira à l'équipe ce qu'il y a de plus important, de l'espoir. L'espoir que les choses iront bien, qu'on peut s'attendre avec confiance que l'équipe peut gagner. Ultimement, c'est le rôle premier et le plus crucial de tous les quarts-arrière.
Quand Alexander est venu en renfort, non seulement l'attaque a mieux produit, mais la défense et les unités se sont ressaisies. Il n'est pas le seul responsable de ce revirement de situation, mais ce n'est pas une coïncidence. On a senti une équipe, une organisation complète et une foule retrouver l'espoir!
Je ne partirai pas en peur en pensant que Davis Alexander sera le prochain Anthony Calvillo. C'est même encore beaucoup trop tôt pour dire qu'il sera un bon quart. On se souviendra des Rakeem Cato, Tanner Marsh et autres qui avaient connu des débuts fracassants sans jamais devenir des quarts de concession. Mais, Alexander a passé chaque test jusqu'à présent. Il a bien joué dans chaque match préparatoire depuis son arrivée avec le club, il pratique bien, il se comporte comme un professionnel pendant les matchs et les entraînements, il travaille fort et possède tous les attributs pour réussir.
On ne sait pas combien de matchs il disputera en raison d'un retour possible de Fajardo, mais il offre ce qu'il y a de plus important à toute l'équipe : la confiance qu'elle peut connaître du succès pour sa prochaine saison de six matchs. S'il est en mesure de tenir le fort pendant l'absence du quart numéro un, Alexander aura accompli sa mission et confirmé que les Alouettes n'ont pas seulement un quart capable d'offrir de l'espoir, mais bien deux quarts en mesure de les amener vers leur objectif ultime.