« La discipline, ça s'inculque grâce aux entraîneurs »

MONTRÉAL – Les Alouettes étaient une équipe indisciplinée lorsque Jason Maas en a pris les rênes et il a eu besoin de quelques parties pour mettre le club à sa main.

Lundi après-midi, le Rouge et Noir d'Ottawa a encore péché par indiscipline. En première demie, Ottawa a écopé de 10 punitions pour 107 verges. Sur la galerie de presse, le qualificatif « gênant » faisait l'unanimité pour décrire ces écarts de conduite à répétition.

Sans surprise, le Rouge et Noir s'est retrouvé dans le pétrin en tirant de l'arrière 13-0 dans un match qui était pourtant très important pour la troupe de Bob Dyce.

Wesley Sutton, le demi défensif des Alouettes, a visé dans le mille quand on lui a demandé s'il avait été surpris par ce manque de sang-froid des visiteurs.

« Euh, c'est un sport émotif. La discipline, ça s'inculque, ce sont les entraîneurs qui peuvent réduire les punitions. Coach Maas nous répète souvent de ne pas tomber dans ce piège. On a déjà été une équipe indisciplinée », a expliqué Sutton.

Les punitions ont souvent coupé les ailes des Alouettes durant le règne de Khari Jones comme entraîneur et cette lacune a nui à son curriculum vitae dans cette fonction.

Après quelques matchs, Maas est parvenu à briser ce moule.
 

« On est une équipe disciplinée et on en retire beaucoup de fierté. On prêche un principe selon lequel rien de ce qu'un adversaire peut dire ou faire ne doit mener à répliquer. On ne veut pas embarquer dans ça. Mais ce fut une leçon durement acquise, on a été une équipe indisciplinée auparavant. On a appris de cela », s'est souvenu Maas.

Justement, certains joueurs du Rouge et Noir, dont Monshadrik Hunter et Bennett Williams, n'ont pas hésité à narguer des membres des Alouettes qui n'ont pas embarqué dans ce manège.

Le tout nous a incité à mentionner à Isaac Adeyemi-Berglund, qui a joué un fort match, que l'amitié n'était pas au rendez-vous entre les Alouettes et le Rouge et Noir.

« Ça brasse un peu pendant la partie, mais tout est fait dans le respect car on fait ce métier pour gagner notre vie », a tenu à dire l'ailier défensif.

Pour conserver une discipline, l'influence de plusieurs piliers est nécessaire. Sutton figure parmi cette fondation.  

« Il est toujours prêt à jouer, il calme ses coéquipiers avec son influence. Il ne lâche jamais. Quand tu as plusieurs joueurs qui pensent et jouent comme lui, tu as une très bonne équipe. Il est un très bon exemple sur le terrain et à l'extérieur », a vanté Maas.

D'ailleurs, chez les Alouettes, la discipline n'est pas uniquement exigée sur le terrain. Un système amical d'amendes a été instauré pour réprimander une multitude de petits écarts de conduite.

La défense rebondit plus vite que l'attaque
 

Une autre forme discipline est exigée par Maas pour le dernier droit de la saison. Puisque les Alouettes ont déjà obtenu leur billet pour la finale de l'Est, trois matchs sans grand enjeu se dressaient devant eux. Maas ne veut surtout pas que sa troupe réduise son ardeur au travail.  

«Je pense qu'on doit ne pas lever le pied. On doit continuer d'y aller à fond. On ne doit rien laisser nous empêcher d'être nous-mêmes. Il faut être ‘sur la coche' dans nos assignations, notre positionnement et notre technique », a indiqué le receveur Austin Mack à ce propos.

Les conditions météorologiques n'ont pas aidé les Alouettes à retrouver leurs élans offensifs de la première moitié de saison. Avec un rendement plus affûté dans la zone payante (1 en 3), la production aurait été meilleure.

« On a réussi de bons et moins bons jeux, il faut encore corriger quelques trucs. Mais je trouve qu'on a de bonnes bases sur lesquelles on peut bâtir. Ce n'était pas la meilleure partie de l'attaque, mais ce n'était pas tout mauvais non plus », a commenté le garde Philippe Gagnon.  

Quant à la défense, elle n'a pas tardé à rebondir après les 37 points alloués aux Argonauts au match précédent.

« C'était très important de se reprendre. La défense est le cœur de notre équipe, on juge qu'on forme la meilleure unité de la LCF, Il fallait le démontrer », a conclu Sutton.