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« La dynamique aurait été un peu plus difficile », selon Cody Fajardo

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MONTRÉAL – Pourquoi Cody Fajardo a-t-il accepté une réduction de salaire pour un poste de réserviste à Edmonton plutôt qu'avec les Alouettes de Montréal ?

 

Lundi matin, l'entraîneur-chef Jason Maas disait, sans viser de coupable, que compter sur Fajardo comme adjoint avec les Alouettes n'était pas une option.

 

Voici l'explication de Fajardo qui avait été fort discret depuis que la formation montréalaise a confié l'avenir offensif à Davis Alexander.

 

« Quand tu paies un athlète pour être ton partant, c'est plus dur de garder comme réserviste celui qui était là auparavant. La dynamique aurait été un peu plus difficile que d'aller dans une nouvelle équipe », a réagi Fajardo pendant une généreuse entrevue avec RDS.

 

« Avec ce contexte, c'était sûrement la raison pour laquelle ce n'était pas une option. Parce que, dès que ça irait moins bien, on demanderait de faire jouer l'autre quart-arrière. Dans une telle situation, ça devient très difficile pour un quart-arrière de trouver son élan », a-t-il élaboré.

 

« Je trouve que c'était probablement mieux pour les deux parties que j'aille jouer ailleurs avec un nouveau départ », a résumé Fajardo qui épaulera Tre Ford chez les Elks.

 

Fervent des Angels de Los Angeles, malgré leurs déboires, Fajardo accepte cette balle courbe.

 

« Mon passage à Montréal a probablement été trop court. Short and sweet, on pourrait dire », a jugé le quart de 32 ans.

 

Cela dit, avec son expérience, il se doutait bien qu'une décision importante se dessinait. Fajardo a été rattrapé par la réalité du sport professionnel et c'est ce qui a écorché son cœur.

 

« C'est juste un peu dommage que le côté business l'emporte toujours et c'est venu m'affecter un peu plus. Mais j'ai encore beaucoup d'amour pour Jason Maas, Danny (Maciocia) et Davis », a cerné l'Américain à partir de son domicile au Nevada.  

 

« Tu ne veux pas qu'un joueur [comme Alexander], dans lequel tu as investi tant de temps, vienne t'affronter dans une autre organisation », a exposé Fajardo.

 

Après avoir décanté le tout, l'ancien numéro 7 des Alouettes a choisi de retenir le positif de son passage avec les Oiseaux.

 

« Je pourrai toujours penser au championnat ramené dans la belle province du Québec. Un exploit qui n'était pas arrivé depuis longtemps (2010). Je préfère me concentrer sur mes beaux moments à Montréal. C'est ce que je vais retenir et non la fin », a-t-il ciblé.

 

Oui, il y a eu cette coupe Grey improbable, son discours inspiré la veille du match ultime, mais Fajardo aura également réussi à stabiliser la position de quart-arrière qui a peiné depuis la dernière saison d'Anthony Calvillo en 2013.

 

Fajardo en est fier, mais il a rapidement compris que le champagne bu dans le vieux trophée de la LCF était indissociable de la rançon de la gloire.

 

« Le côté moins positif de remporter le championnat dès la première année, c'est que le standard a été établi. Quand tu ne joues pas à ce niveau, c'est plus facile pour les partisans de demander un changement pour revenir à ce standard », a admis Fajardo qui a quitté Montréal la tête haute.

 

Dans le nid des Alouettes, Fajardo a également exercé un leadership positif et légué un professionnalisme à la relève.

 

« Quand je repense que je venais de m'extirper de la boue avec Coach Maas en Saskatchewan et qu'on a pu soulever la coupe Grey, ça rend ces jours difficiles encore plus savoureux », a prononcé Fajardo avec le visage illuminé.

 

Fajardo rêve d'affronter les Alouettes

 

En tant que bon vétéran, Fajardo a partagé une multitude d'informations avec Alexander. Quand on lui demande si les Alouettes vont s'ennuyer de lui, Fajardo répond avec classe.

 

« Je crois qu'ils vont bien s'en sortir avec Davis. Tout le monde parle de son expérience limitée, mais je l'ai vu travailler au quotidien et il sera un excellent quart-arrière dans la LCF. De mon côté, je n'avais pas le talent naturel pour appartenir à l'élite, je devais compenser avec d'autres qualités. Pour moi, c'est une fierté même si mes matchs n'étaient pas toujours les plus beaux », a exprimé le vétéran.

 

S'il avait un souhait, ce serait de pouvoir croiser le fer avec les Alouettes en 2025.

 

« Quand une équipe te laisse aller, tu voudrais jouer contre elle. Je serais enflammé d'affronter des joueurs et un système que je connais aussi bien. Ce serait bien amusant et peut-être un avantage, mais ils me connaissent aussi », a évoqué Fajardo avant même qu'on ne lui pose la question.

Papa de deux jeunes garçons, Fajardo a pris le temps d'insister que sa famille a adoré Montréal. Il souhaite même continuer d'apprendre d'autres mots en français.