MONTRÉAL - Les Alouettes de Montréal n'ont jamais abandonné cette saison et cela pourrait leur rapporter à la toute fin.

Après le mauvais début de saison sous la direction de Dan Hawkins, puis les nombreuses blessures chez les vétérans – à commencer par Anthony Calvillo – on aurait pu comprendre que les joueurs montréalais lancent la serviette.

Surtout au sein de l'unité défensive, dont plusieurs solides prestations se sont néanmoins transformées en défaites en raison de l'impuissance de l'attaque ou des bourdes des unités spéciales.

Les Shea Emry, Chip Cox, John Bowman et compagnie ont toutefois résisté à la tentation. Leur refus de baisser les bras leur a permis d'offrir une autre performance étincelante, dimanche, face aux Roughriders de la Saskatchewan. Non seulement cela a-t-il enfin débouché sur une victoire, mais ça permet maintenant aux Oiseaux d'espérer avec réalisme terminer au deuxième rang dans la section Est.

« Personne ici ne se pointe du doigt, nous faisons ce qu'il faut faire pour rester unis, a expliqué Bowman après la victoire de 17-12 des siens contre les Riders. Tant et aussi longtemps que les gars luttent, tu peux accepter le résultat que ça donne au tableau, quel qu'il soit. C'est quand tu vois quelqu'un abandonner qu'il faut dire quelque chose. Ça, il ne faut pas le tolérer. »

Reste que certains joueurs de l'unité défensive ont dû se mordre la langue très fort pour éviter de ventiler leurs frustrations sur le dos de leurs coéquipiers, ces dernières semaines. Car des frustations, il y en a eu.

« Quand, semaine après semaine, tu te fends le derrière et tu fais du travail supplémentaire, puis encore plus de travail supplémentaire après ça, et que ça ne rapporte pas de dividendes, c'est difficile, a reconnu Emry. Mais c'est le football.

« Il faut agir en professionnels. Chaque équipe connaît ses moments difficiles », a ajouté le secondeur canadien.

« Nous avons mis l'accent là-dessus non seulement les jours des matchs, mais aussi à toutes les séances d'entraînement, a indiqué le directeur général et entraîneur-chef Jim Popp. Même quand un joueur se fait battre ou échappe le ballon, il faut l'encourager. Il ne faut pas le traiter comme s'il était un joueur médiocre. »

Même si les Alouettes peuvent se qualifier pour les séries en terminant au troisième rang, la seconde place reste un objectif important car cela leur permettrait d'amorcer les éliminatoires à domicile.

Le club montréalais se trouve à deux points de la deuxième position détenue par les Tiger-Cats de Hamilton, et il affrontera cette équipe deux fois d'ici la fin du calendrier, les 20 et 26 octobre.

« Nous sommes encore dans la course et c'est tout ce que nous pouvons demander à ce moment-ci », a résumé Emry.

Cette affirmation est d'autant plus vraie que les Alouettes (5-8) disputeront leurs deux prochains matchs contre des équipes qui ont des fiches encore plus misérables, soit les Eskimos (3-10), samedi à Edmonton, et les Blue Bombers de Winnipeg (2-11), lundi le 14 octobre au stade Percival-Molson.

Suivront ensuite les deux rencontres « au sommet » contre les Ticats, puis un duel à Toronto contre les Argonauts pour clore le calendrier régulier, le 1er novembre.