Danny Maciocia et Jason Maas sur la même page pour le quart?
MONTRÉAL – Même Danny Maciocia et Jason Maas pourraient devoir discuter intensément pour choisir entre Cody Fajardo et Davis Alexander.
Ce sujet a retenu, sans surprise, toute l'attention pendant le bilan des dirigeants des Alouettes de Montréal.
À la toute fin, on a proposé cette question à l'entraîneur-chef. « Jason, si tu avais à choisir, aujourd'hui, l'identité de ton quart partant en 2025, aurais-tu le même choix que Danny? »
« C'est une bonne question et je ne peux pas y répondre pour être honnête », a-t-il dit après une petite réflexion.
« Si j'avais un fusil sur la tempe, j'ignore lequel je choisirais; les deux sont excellents. Je peux voir du positif chez les deux. Je sais ce que Cody peut accomplir, je le dirige depuis cinq ans. Mais on devra discuter et statuer sur l'avenir de l'organisation. Ce choix aura un impact sur le reste de la formation », a ajouté Maas.
« Il faut aussi penser à la longévité. Si Cody peut jouer une ou deux autres saisons tandis que Davis peut poursuivre sa carrière pendant 10 ans. Tout le monde a vu le long parcours d'Anthony Calvillo ici et ce n'est pas évident de trouver le prochain ensuite. Je ne crois pas que tu puisses te tromper avec un ou l'autre. Il faut que tu fasses un choix difficile et on croit en ces deux athlètes », a poursuivi l'entraîneur pour étoffer sa réponse.
Parce que non, c'est impossible de conserver les services de Fajardo et Alexander avec leurs ambitions monétaires.
« Tu ne peux pas avoir deux quarts-arrières avec des salaires de partants. Ç'aurait un impact trop grand sur les autres positions », a affirmé Maciocia d'emblée.
Cependant, si on avait à prédire le choix de Maciocia, on dirait que le directeur général poussera pour s'allier à long terme auprès d'Alexander.
Le DG des Alouettes a plutôt l'habitude d'être honnête dans ses déclarations médiatiques. Le fait qu'Alexander amorcera la saison 2025 à 26 ans comparativement à 33 ans pour Fajardo, ça influence sa réflexion.
« Je ne te cacherai pas que ce facteur exerce un impact. Il a (presque) sept ans de moins, il est moins magagné. En plus, il ne faut pas oublier qu'on l'a identifié quand il était à l'Université Portland State, on a investi pendant trois ans sur lui. On réalise qu'il a un beau potentiel et il se retrouve dans notre cour. Davis pourrait jouer pendant huit, dix ou douze ans si ça se passe bien et qu'il reste en santé », a déballé Maciocia sans se limiter sur son argumentaire.
« Il ne faut pas oublier non plus qu'on a un quart, en Cody, qui a beaucoup d'expérience. Il sait comment gagner des matchs et il a été le joueur par excellence de la coupe Grey », a enchaîné le DG.
« Au lieu de prendre une décision basée sur les émotions et ce que les partisans voudraient, on veut prendre le temps pour en arriver à une décision réfléchie », a cerné Maciocia.
Toutefois, Alexander est loin de posséder l'expérience de Fajardo et ça demeure audacieux de devoir se ranger vers lui alors qu'il n'a pas disputé la moitié d'une saison comme partant.
Là où Maciocia ne pouvait pas se tromper, c'est que l'organisation est chanceuse de posséder deux quarts fiables. « Je ne sais pas ça fait combien de temps que les Alouettes ont eu deux partants à leur disposition… », a-t-il soupiré.
Si vous pensiez que c'était tout, Maciocia a également ajouté ce complément à propos du moment qui l'a convaincu de son potentiel.
« Jason n'était pas encore à Montréal. Deux fois, dans un match hors-concours, il a mené tardivement l'équipe à la victoire. Je savais que la LCF avait un quart partant en lui », a noté Maciocia en soulignant son influence positive et compétitive dans le vestiaire.
Tout ça pour dire que Fajardo ne parle pas français, mais il aura écho des commentaires de Maciocia. C'était peut-être une manière de convaincre Fajardo d'accepter une réduction de salaire pour que les Alouettes puissent conserver les deux joueurs.
Mais, dans le dernier droit de sa carrière, on imagine mal Fajardo renoncer à une somme importante alors qu'il vient de devenir père pour la deuxième fois.
D'ailleurs, lundi, Fajardo ne semblait pas avoir raffolé de sa conversation avec Maciocia. Fajardo avait soumis l'idée que « ce n'est pas toujours une bonne chose d'avoir deux très bons quarts dans une équipe, parce que ça divise les partisans, les joueurs et les entraîneurs ».
À ce propos, Maas a assuré que ça ne s'était pas produit.
« Il n'y a aucune division dans notre vestiaire. J'ai parlé avec les 75 joueurs dans les deux derniers jours et personne n'a évoqué cette possibilité. Je comprends la dynamique avec un jeune quart qui attend sa chance comme partant et l'autre qui est un partant établi. Ça prend un vestiaire fort pour rester soudés et voilà ce qui est arrivé », a réagi Maas.
Par contre, cette division se trace par elle-même au terme de la saison alors qu'une décision s'impose.
C'est là qu'Alexander a été transparent avec le collègue Pablo Herrera Vergara en lui répondant « Peut-être qu'il existe un monde fou dans lequel on peut se retrouver, les deux, dans la même équipe. Mais ça me semble improbable ».
Ce sentiment ne s'est pas éloigné avec les propos de Maciocia et Maas qui pourront débattre sur la question dans les prochains jours et peut-être davantage.