Deux nouveaux receveurs sont parvenus à se tailler une place parmi le redoutable escadron des Alouettes de Montréal, mais leur feuille de route ne pourrait être plus différente.

À sa 13e saison dans la LCF, Arland Bruce n’a plus besoin de présentation surtout qu’il a déjà fait beaucoup de dommages face aux Alouettes dans le passé.

À l’opposé, le minuscule, mais électrisant Tyron Carrier n’attend que l’occasion de se bâtir une réputation en tant que spécialiste des retours de botté et receveur. Tyron Carrier et Kristian MatteLe nom de Carrier n’est toutefois inconnu sur YouTube où ses faits saillants font le travail de vente en plus de compenser pour son gabarit de cinq pieds huit pouces et 170 livres.

« Oh, c’est toujours le sujet de discussion! Mais je n’ai jamais eu de problème après avoir convaincu les gens. Au début, on me regarde et on me dit : c’est vraiment tout ce que tu as comme physique? Mais quand ils me voient jouer, ils changent d’avis », a révélé le jovial marchand de vitesse.

Après un passage sur l’équipe d’entraînement des Alouettes durant la deuxième moitié de calendrier 2012, Carrier a convaincu les dirigeants de l’insérer dans la formation régulière. Le nouvel entraîneur Dan Hawkins a été charmé par ses aptitudes dès son premier contact avec les joueurs.

« Il est très explosif et il a été prolifique au mini-camp à Orlando. Il a été un peu amoché pendant le camp d’entraînement, mais il était très dynamique quand il pouvait jouer. Les évaluations sont différentes quand on parle des retourneurs, le plan de match est moins présent et ce sont surtout leurs habiletés qui permettent de connaître du succès », a évalué Hawkins.

Tyron CarrierUn rapide coup d’œil à son parcours permet de comprendre pourquoi il devient parfois insaisissable sur le terrain. Avant de se consacrer au football avec les Cougars de l’Université Houston, il s’est illustré en athlétisme à l’épreuve de 200 mètres.

« Rapide et excitant! », a lancé Carrier avec les yeux brillants pour se décrire comme joueur. « J’ai le sentiment que je peux faire quelque chose d’excitant chaque fois que j’ai le ballon entre mes mains. »

Carrier devrait lutter avec Noel Devine pour les occasions de se faire valoir, mais son agilité pourrait devenir précieuse sur les unités spéciales des Alouettes qui ont fait piètre figure au cours des dernières années particulièrement pour les retours.

Athlète de grandes ambitions, Carrier espère hériter de quelques mandats à titre de receveur sans souhaiter de malheur à aucun de ses coéquipiers qui ont été très utiles lors des dernières semaines.

« J’ai beaucoup appris des vétérans et ce serait génial de montrer ce que je peux accomplir comme receveur. Sinon, j’ai hâte de retourner des bottés », a exprimé le Texan de 25 ans qui a prouvé dès le premier match préparatoire qu’il pouvait se démarquer en inscrivant un touché sur une passe de 20 verges.

Carrier a découvert la LCF par l’entremise de son ancien coéquipier Shomari Williams qui évolue pour les Tiger-Cats de Hamilton.

Une étincelle supplémentaire

Arland Bruce

À 35 ans, les receveurs ont tendance à connaître une perte de vitesse. Même s’il n’a pas été aussi étincelant en 2011 et 2012, Bruce se promet une saison de premier plan au cœur d’un système emballant.

« Malgré mon expérience, je vois du nouveau dans ce système et ça refait vibrer la fibre en moi que j’avais à Toronto et Winnipeg alors que je pouvais être plus libre et jouer à différentes positions », a confié Bruce, un interlocuteur fort intéressant.

Tout de même, Bruce a dû évacuer certains automatismes de son cerveau pour répondre aux exigences du groupe de Hawkins. 

« Au départ, j’avais certains doutes dans l’exécution parce que j’avais encore d’anciens jeux qui me trottaient dans la tête. Mais maintenant, avec les répétions, les discussions et les séances vidéos, je me sens confortable dans ce système », a indiqué Bruce qui risque d’être utilisé d’une panoplie de façons tout comme d’autres joueurs rapides tels Carrier et Devine. 

Après Winnipeg, Toronto, Hamilton et la Colombie-Britannique, Bruce enfile son cinquième uniforme dans la LCF et la présence de Calvillo a confirmé la destination de son prochain arrêt.

« Je n’aurais jamais imaginé attraper des ballons de sa part; je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion. Je vais m’en rappeler pour toujours et je raconterai cela à mes enfants », a déclaré l’auteur de 89 touchés et 10 785 verges aériennes en 224 matchs.

Son nouveau coéquipier Brandon London admet que Bruce était son receveur préféré depuis son arrivée dans la LCF et il le perçoit comme une étincelle supplémentaire à l’unité bien garnie. Bruce prétend que le résultat sera encore plus concluant quand la chimie sera approfondie avec Calvillo.

« Jusqu’à maintenant, c’est acceptable, mais ça pourrait être mieux et je crois que ce sera le cas plus que la saison progressera. Je suis convaincu que nous allons en faire voir beaucoup cette année. »

La lumière au bout du tunnel pour Lavoie

Dix semaines après avoir été opéré pour une hernie discale, Patrick Lavoie se sent enfin mieux et il pourrait renouer avec l’action dès la deuxième partie des Alouettes, le 4 juillet à Montréal.

Patrick LavoieBrillant à sa saison recrue, Lavoie aurait pu écoper selon l’exigeante réalité du sport professionnel, mais il pourra effacer les doutes qui ont sûrement traversé son esprit sous peu.

« Je me sens très bien, ça s’améliore de jour en jour et je retrouve mes repères graduellement. Je ne ressens pas de douleur au dos et je serai bientôt à 100% donc le plan pour revenir dès le deuxième match semble bon », a confirmé le polyvalent centre-arrière.

Le soulagement est énorme pour Lavoie qui a traversé un camp d’entraînement éprouvant.

« Je dois avouer que le camp d’entraînement a été plus difficile que l’an dernier étant donné que je devais me lever à 5 h du matin pour des exercices de conditionnement physique et de remise en forme avant d’aller au terrain pour m’entraîner comme je pouvais.

« J’ai essayé de demeurer positif et je ne peux pas me plaindre parce que ça s’est très bien passé », a-t-il tenu à préciser.