MONTRÉAL – Luc Brodeur-Jourdain n’est jamais en retard. Enfin presque jamais.

Dimanche, c’était en effet jour de premières pour le sympathique centre des Alouettes. Après avoir assisté en matinée à la naissance de son premier enfant, Noah, Brodeur-Jourdain a dû défier l’horloge, la circulation lourde, un marathon et même un barrage policier avant de débarquer au Stade Percival-Molson tout juste avant le botté d’envoi à 13 h du match opposant les siens aux Blue Bombers de Winnipeg.

« J’avais prévu partir de chez moi vers 8 h ce matin pour arriver vers 9 h 15. Je suis arrivé à midi et demi... », rigolait un Brodeur-Jourdain visiblement émotif au terme de la victoire des siens.

L’exercice, on s’en doute, n’a toutefois pas été de tout repos pour le Québécois, qui réside à Saint-Hyacinthe. Après la naissance de son garçon, qui est né cinq semaines plutôt que prévu, Brodeur-Jourdain est monté à bord de sa voiture, déterminé à tenir promesse et épauler ses frères d’armes.

« Avec la tenue du marathon (dans les rues de Montréal), c’était compliqué. [...] À un certain moment, je me suis buté à une rue barrée. Je me suis donc arrêté pour expliquer au policier que je suis un joueur des Alouettes et que je devais jouer après avoir assisté à un accouchement en matinée. Il a ensuite fallu que je me presse. Il m’a laissé passer et je me suis aussitôt stationné pour ensuite jogger jusqu’au stade », raconte Brodeur-Jourdain.

La détermination de ce dernier n’est évidemment pas passée inaperçue dans le vestiaire.

« Il a eu un bébé ce matin et il se pointe ici pour jouer. Il se dévoue corps et âme pour cette organisation. Je ne peux dire assez de bien lui. Il a tout fait aujourd’hui pour que je profite d’une bonne protection. Je n’ai encaissé que deux plaqués », a louangé le quart-arrière Jonathan Crompton.

« J’avais les larmes aux yeux pour lui quand il est arrivé. À notre retour dans le vestiaire mercredi, je vais m’assurer qu’il me montre la photo de son bébé », a quant à lui promis Stefan Logan.

Des points au tableau

Perfectionniste dans l’âme, Brodeur-Jourdain admet ne pas avoir livré une performance sans tache, mais qui lui en voudra?

« Je vais être honnête, j’ai fait deux ou trois erreurs mentales durant le match. Habituellement je prends le temps de réviser tous mes jeux. »

Heureusement, rien n’a paru. C’est ce qui arrive quand on est aussi dévoué.

« C’est une belle histoire que je pourrai raconter à mes enfants plus tard », conclut le nouveau papa.

Logan la bougie d'allumage
Green fait le travail