Prise de bec musclée entre Rakeem Cato et Duron Carter à l'entraînement
Alouettes lundi, 5 sept. 2016. 15:11 lundi, 5 sept. 2016. 16:24MONTRÉAL – Signe que la frustration grimpe au sein des Alouettes de Montréal, à son premier entraînement de retour comme quart-arrière partant, Rakeem Cato, a été impliqué dans une intense prise de bec avec le receveur Duron Carter.
Cato a crié avec véhémence son mécontentement à Carter pendant de longs instants. Cato était frustré au point qu’il a dû quitter la pratique pendant une quinzaine de minutes pour aller faire « descendre » la pression.
« C’est le football, c’est comme ça. On est deux personnes compétitives qui n’étaient pas d’accord. J’ai fait savoir mon opinion et il a fait la même chose », a résumé Cato.
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« Je devais reprendre mes esprits et je pense que j’ai fait un bon travail dans ce sens », a-t-il ajouté.
« Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais on ne pouvait pas arrêter l’entraînement et il est revenu par la suite. Je suis certain que c’était une histoire personnelle », a commenté Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef, qui aurait souhaité que Cato ne doive pas s’absenter pendant des répétitions importantes.
Fidèle à son habitude, Carter voulait démontrer qu’il voyait ça comme un grain de sel.
« C’est mon petit frère, on se chicane tout le temps. Il y a beaucoup de frustration au sein de l’équipe. La pression est imposante sur ses épaules et on lui dit des choses tout simplement, on se trashtalk souvent », a exposé Carter en souriant.
Ce n’est pas étonnant du tout qu’une telle scène survienne puisque les Alouettes (3-7) ont savouré que trois petites victoires en dix parties. C’est d’ailleurs, cette situation qui a forcé les dirigeants des Oiseaux à remplacer Kevin Glenn par Cato aux commandes de l’attaque.
« Ça me dit que les gars sont passionnés à propos de leur métier, les émotions montent quand tu perds. Ça prouve que la frustration grimpe avec ce qui se passe avec notre attaque, mais les joueurs se soucient des résultats », a insinué le coordonnateur offensif, Anthony Calvillo.
Glenn,a justement été l’un de ceux à calmer le quart de 24 ans. Calvillo, Jeff Perrett et Nik Lewis ont également joué un rôle dans ce sens pendant que Samuel Giguère s’est assuré d’aller glisser quelques mots à Carter qui avait souvent soulevé l’ire de ses coéquipiers à son premier séjour avec le club.
« Tout le monde a de bonnes intentions, mais parfois, on peut dire quelque chose qui est mal perçu. On a une fiche de 3-7 alors c’est certain qu’on est un peu plus à fleur de peau. Il ne faut juste pas que ça atteigne un niveau que c’est dommageable pour l’équipe ou que les joueurs en viennent aux coups », a indiqué Giguère.
« Parfois, les personnes deviennent émotives dans le monde du sport. Les joueurs sont passionnés par leur travail, ils sont excités et ils réagissent un peu trop. C’est bien que d’autres personnes puissent les supporter. Il faut les laisser sortir un peu de frustration, mais aussi leur expliquer, comme un grand frère, ce que ça représente d’agir comme un professionnel », a témoigné Glenn.
Les divergences d’opinion sont communes dans le sport professionnel, mais celle-ci était particulièrement musclée. Autant Carter que Cato ou d’autres membres des Alouettes n’ont pas voulu dévoiler la raison qui a mené à cette engueulade.
« Je ne vais pas vous le dire, c’est un sujet qui restera à l’interne », a répondu Cato.
« Je ne vais pas me la fermer quand des choses comme ça se produisent, je vais lui laisser savoir ce que je pense », a maintenu le quart droitier.
Fidèle à lui-même, Carter s’amuse malgré tout
En dépit de ce qui est survenu, Carter a continué de rigoler abondamment avec ses grands copains, Kenny Stafford et B.J. Cunningham. Ceci dit, Carter ne s’est pas laissé affecter par cette divergence d’opinion et il a habilement capté plusieurs passes de Cato après leur confrontation.
« Je m’appelle Rakeem Cato, je ne vais pas répondre à des questions sur d’autres joueurs », a mentionné Cato dans une réponse qui laisse place à interprétation.
Par contre, aux dires de Popp, Calvillo et Glenn, cette bonne humeur de Carter ne dérange pas l’équipe même après une confrontation verbale de cette intensité.
« C’est sa personnalité », a simplement fait remarquer Popp sans vouloir entrer dans ce débat.
« Lorsque les gens voient qu’ils rient sur les lignes de côté avec notre fiche de 3-7, ils peuvent interpréter ça de la mauvaise manière, mais c’est comme ça depuis le début de l’année. Quand ils sont en période de repos, ils peuvent s’amuser, c’est ce qu’on a implanté », a justifié Calvillo.
« On est une famille, on se tiraille et on argumente, ce n’est rien de personnel. C’était toujours comme ça avec mes frères et sœurs. Ça m’arrive même avec Nik (Lewis) qui est presque mon frère. Duron est fait ainsi, il peut continuer de sourire même quand il s’obstine », a décrit Glenn.
Quant au principal intéressé, il a soutenu que son rendement durant les matchs prouve son degré d’implication.
« Je m’amuse toujours dans la vie. Ils savent ce que j’accomplis sur le terrain et avec quelle passion je joue. Ce n’est pas une question pour moi », a rétorqué Carter sur un possible manque de sérieux de sa part.
Cette querelle a été observée alors que Perrett, un vétéran de 10 saisons, a tenu à s’adresser avec un discours enflammé à toute l’unité offensive avant le début de l’entraînement.
Il sera intéressant de constater si ces événements auront une influence sur le rendement de l’équipe dès le prochain match, vendredi soir à 22h à RDS, contre Lions à Vancouver.
Cette saison, Cato a dû se contenter d’un départ qui s’est conclu par une défaite de 31-7 face aux Tiger-Cats de Hamilton. Cato avait complété 18 de ses 25 passes pour 203 verges de gain. En 2015, Cato avait démontré des qualités intéressantes dans une année de misère des Alouettes.
Cet affrontement verbal a retenu l'attention alors que d'autres situations intéressantes seront à surveiller. La plus intrigante concernera la ligne offensive qui pourrait être modifiée. En effet, quelques joueurs dont Jake Piotrowski, Michael Bamiro et LaQuan McGowan pourraient se battre pour un poste cette semaine. Quant à Luc Brodeur-Jourdain, il faut en déduire qu'il n'est pas prêt physiquement pour la tâche.
Par ailleurs, Popp a confirmé que le receveur Corbin Louks avait été libéré par l’organisation comme l’avait rapporté par notre collègue Didier Orméjuste, dimanche soir. Louks a loupé la plupart de ses opportunités dans les matchs et les dirigeants veulent laisser la chance à d’autres receveurs comme Cody Hoffman.