Est-ce que Dan Hawkins avait perdu l’appui de son vestiaire, le vétéran Luc Brodeur-Jourdain n’est pas prêt à confirmer cette hypothèse, mais il admet qu’une opposition normale était perceptible.

« Il y avait un peu d’opposition sauf que ça arrive avec le changement. Quand une équipe a été habituée à une constance sous Marc Trestman, c’est moins facile et ça crée des frictions. Ceci dit, je n’ai pas senti d’opposition directe envers Dan Hawkins et une partie de la responsabilité revient toujours aux joueurs », a jugé Brodeur-Jourdain en entrevue au RDS.ca.

Impossible de cibler un seul élément pour expliquer les déboires de Hawkins à Montréal, mais Brodeur-Jourdain possède une grande partie de la vérité.

« Je dirais que c’est un amalgame de facteurs dont celui de s’adapter à la Ligue canadienne comme à un camp d’entraînement réduit limitant la période d’adaptation aux joueurs et au cahier de jeux. C’est aussi difficile d’avoir un accès quotidien limité aux joueurs pendant quatre heures et demie. »

« Je ne crois pas que ce soit uniquement sa faute puisque nous aurions sans doute d’autres unités qui ne fonctionneraient pas en plus de l’attaque. Le problème, c’est que l’offensive s’avère le pain et le beurre de notre équipe.

« Dans le fond, c’était probablement beaucoup de choses à gérer et il a peut-être été surpris par cela », a dévoilé le centre québécois.

Hawkins aurait donc eu besoin d’une période d’adaptation considérable pour apprivoiser les rouages de la LCF et le contexte de Montréal n’était pas propice.

« Je trouve ça dommage pour Coach Hawkins puisque ce fut rapide comme expérience et c’est difficile de s’imposer dans un nouveau circuit. Ça doit être difficile pour le moral et je ne me réjouis pas de cela. »

« Mais d’un autre côté, notre équipe regorge de vétérans si bien que ce n’est pas facile de tout remanier comme ce fut le cas. Ça demande du temps pour procéder à un tel processus et nous ne voulions pas sacrifier du temps parce que nous ne traversons pas une phase de reconstruction », a rappelé celui qui a hâte de découvrir la personnalité de Jim Popp comme entraîneur.

Lavoie blâme la capacité d’adaptation

Patrick Lavoie, le polyvalent centre-arrière des Alouettes de Montréal, a reconnu que l’entraîneur Dan Hawkins ne s’est pas ajusté assez rapidement à la réalité du football canadien.

Patrick LavoieLavoie a été le premier joueur des Alouettes à commenter à RDS le congédiement de Hawkins et il a reconnu que sa capacité à s’ajuster avait fait défaut.

« Oui, je pense qu’il n’a pas eu beaucoup de temps, mais il n’a pas effectué assez d’ajustements dans le temps dont il a disposé. C’est vite (de se faire limoger) après cinq matchs, mais les ajustements ont tardé à venir et nous devons en faire encore plusieurs », a confié Lavoie avec franchise.

Les saisons filent à vive allure dans la LCF avec un calendrier de 18 matchs et Lavoie considère que l’équipe aurait dû avoir pris son envol à ce moment du calendrier.

« Nous sommes déjà rendus à l’approche du sixième match et nous ne devons plus être en période de rodage. Il faut que ça roule et je ne crois pas que ça bougeait assez vite pour être prêt pour chaque match », a tranché Lavoie.

Chose certaine, Lavoie ne semblait pas très surpris du coup de barre donné par l’organisation.

« Jusqu’à un certain point, je ne suis pas très surpris. Sans vouloir être méchant, je me doutais bien que certaines têtes allaient rouler. »

« Mais je croyais que tout le monde bénéficierait d’un deuxième souffle pour relancer la machine après notre semaine de congé. Je pense qu’il a fait ce qu’il pouvait, mais l’équipe ne va pas très bien et c’est lui qui a payé pour ce contexte », a conclu le numéro 81 qui n’avait pas été utilisé aussi souvent cette saison sous les ordres de Hawkins. 

*Avec la collaboration de Bruno Montpetit