MONTRÉAL – Ce sont les mêmes adversaires qui s’affronteront une semaine plus tard, mais les partisans peuvent s’attendre à un match bien différent pour plusieurs raisons.

En effet, le scénario de la première confrontation entre les Alouettes de Montréal et les Argonauts de Toronto ne devrait pas se reproduire samedi (dès 15h30 à RDS).

Ce refrain émane des deux organisations avant tout puisque le quart-arrière Ricky Ray devrait être en mesure de reprendre son poste. Vendredi dernier, à Montréal, la rencontre avait perdu de son cachet en son absence. Certes, le vétéran de 37 ans ne sera pas frais comme une rose, mais il détient assez d’atouts pour embêter la défense montréalaise qui avait limité ses deux remplaçants à une minime production de neuf points.

Les entraîneurs des Alouettes n’ont pas perdu de temps à préparer leurs joueurs pour cette éventualité. D’ailleurs, Jacques Chapdelaine est le premier à reconnaître que le fardeau devra être partagé par les membres de l’attaque.

« Si Ray est à son poste, il sera productif en attaque donc on devra l’être nous aussi », a convenu l’entraîneur-chef qui a vu son offensive connaître un entraînement encourageant.

Mais les joueurs de l’unité défensive montréalaise veulent assumer ce mandat de menotter Ray, c’est une question de fierté pour eux. Cependant, on aurait beau insister auprès de n’importe quel joueur défensif et la réponse resterait la même.

« Ça ne change rien à notre approche, il va parvenir à lancer le ballon plus rapidement, mais il faut s’imposer comme on veut le faire chaque partie. Coach Thorpe (Noel, le coordonnateur défensif) rend les choses faciles pour nous, il faut jouer avec de la vitesse et punir nos adversaires », a exprimé le demi de coin Brandon Stewart.

Jusqu’à présent, les protégés de Thorpe tiennent admirablement le coup. En fait, les Stampeders de Calgary sont la seule équipe à avoir concédé moins de points que Montréal (145 contre 159).

Ce rendement crée de l’espoir, mais tous les sacrifices sont effectués pour le classement des victoires. À ce sujet, les joueurs des deux formations comprennent que les Alouettes s’approprieraient un avantage de taille en l’emportant de nouveau samedi. Les Oiseaux seraient assurés du bris d’égalité contre Toronto alors qu’on présume que l’accès aux éliminatoires se limitera à deux clubs dans l’Est.

Chapdelaine se fie donc sur son attaque et il espère qu’elle affichera plus de constance.

« Ce serait important de jouer la deuxième demie comme la première (18 points contre 3 au match précédent). Ceci étant dit, on avait subi des blessures qui ont changé la donne. Le plan de match a pris un goût un peu fade en deuxième demie. On s’est quand même retrouvé dans la zone payante quelques fois et on aurait pu capitaliser davantage », a-t-il proposé.

Pour y arriver, les Alouettes devront d’abord hausser leur niveau de concentration.

« On ne veut pas assister à des erreurs mentales qui vont nuire à des séquences offensives. On peut vivre avec les erreurs physiques. Après tout, j’ai échappé des ballons, Anthony Calvillo a déjà lancé de mauvaises passes et Jacques aussi a échappé des ballons dans sa carrière. C’est vraiment plaisant de voir qu’il y a de moins en moins d’erreurs mentales, mais il y en a encore », a noté André Bolduc, l’entraîneur des porteurs de ballon.

Ce défi sera sans contredit imposant pour la ligne offensive qui devra composer avec un autre changement. Jeremy Lewis effectuera son premier départ comme garde à gauche.

« On ne veut pas que Darian (Durant) subisse de pression inutile quand ils envoient six joueurs et moins en pression. Darian voit bien le terrain présentement, il sait ce qu’il se passe donc on doit surtout lui donner le temps de lancer le ballon », a ajouté Bolduc.

Luc Brodeur-Jourdain, qui a raté l’entraînement de jeudi étant ennuyé par les conséquences d’une gastro, aura à se méfier d’un certain Alan-Michael Cash qui semble enfin assez rétabli pour entamer sa saison.

« Il est difficile à bloquer, ce sera un bon défi pour Luc et il aime les relever », a convenu Bolduc en parlant des capacités de l’ancien colosse des Alouettes.

Le porteur de ballon Tyrell Sutton serait heureux pour Cash qu’il puisse renouer avec l’action, mais il voudra limiter son impact. 

« Il faut vraiment contrôler les tranchées et s’assurer qu’il ne prenne pas le dessus », a indiqué Sutton.

Le demi offensif ne pourra pas compter sur le centre-arrière Jean-Christophe Beaulieu pour l’aider. La perte de Beaulieu – qui sera remplacé par Oumar Touré - élimine plusieurs options pour les Alouettes.  

« Il y a beaucoup de jeux qu’on ne fera tout simplement pas. On va lui laisser le temps de revenir, mais c’est un gros morceau. Oumar est plus lourd donc il va nous donner de gros blocs », a admis Bolduc en soulignant l’importance du retour au jeu de Samuel Giguère.

« C’est drôle, on vient de les affronter, mais c’est un autre plan de match, c’est différent », a-t-il constaté. 

Willy prêt à aider Durant de nouveau

En 2012 et 2013, Drew Willy a agi en tant qu’adjoint à Darian Durant chez les Roughriders de la Saskatchewan. À la suite de la transaction de Vernon Adams fils, Willy reprend donc le même rôle à Montréal.

« On avait été en mesure d’obtenir passablement de succès. Je sais ce qu’il aime et ce qu’il pense. Je suis comme une voix supplémentaire pour lui. Il peut me dire ce qu’il a vu sur le terrain et je peux donner mon avis avec ce que j’ai constaté », a relaté Willy.

Le quart de 30 ans se verra confier les situations de courts gains et il attrapera également les remises sur les placements et les convertis. Les prochaines semaines permettront à Willy de devenir encore plus à l’aise au sein de l’exigeant système offensif de Chapdelaine.

« Au début, c’est un peu difficile. Mais quand tu comprends les raisons derrière la philosophie de Jacques, ça devient plus facile. Je sais que je dois encore apprendre plusieurs choses de son attaque, sauf que je remarque que je progresse chaque jour », a conclu Willy.