Une marche imposante, même pour Jonathan Sénécal et Arnaud Desjardins
MONTRÉAL – « La marche est immense. C'est important que les partisans le comprennent. »
Oui, Jonathan Sénécal et Arnaud Desjardins sont au cœur d'une cuvée exceptionnelle à la position de quart-arrière.
Mais rien ne leur garantit une carrière dans la LCF. C'est le message qu'on retient en discutant avec quelques sources du circuit canadien.
« Je comprends que c'est un sujet qui allume les partisans. Cependant, même pour un joueur des unités spéciales, la différence est grande. Là, on parle de la position la plus importante », a prononcé un informateur sondé.
« Je ne dis pas que c'est impossible, mais c'est une marche imposante », a-t-il ajouté.
Les exemples sont nombreux pour appuyer l'avis des entraîneurs, des directeurs généraux ou des recruteurs. Puisque plusieurs anciens de la NFL ont carrément échoué en faisant le saut au Canada.
Des récipiendaires du trophée Heisman ont aussi eu de la misère à s'imposer comme Troy Smith avec les Alouettes de Montréal.
On pourrait également utiliser l'exemple de Vernon Adams fils, qui a eu besoin de quelques années avant de figurer les nuances du football canadien tout en ayant évolué dans un gros programme comme Oregon.
Danny Maciocia, en étant aux commandes des opérations football, devra trancher dans ce dossier. Il est bien au fait que plusieurs partisans des Alouettes rêveraient que le club ajoute un quart-arrière québécois dans l'organigramme.
Cependant, à l'image des sources consultées, il répond avec retenue sur ce dossier.
« Les quarts, ils vont être quelque part sur notre tableau de repêchage, je ne sais pas encore où. On va prendre les meilleures décisions pour l'organisation. On verra si on les sélectionne ou non », a-t-il déclaré.
« Nos partisans veulent gagner des matchs et un autre championnat. Si quelqu'un a changé l'identité de cette équipe depuis 2020, c'est moi et je vais prendre ce crédit avec le nombre de Québécois au sein de notre équipe. Mais, peu importe la position, on va garder les meilleurs effectifs ici. Si on est rendus là au poste de quart-arrière, on va en prendre l'un des deux, mais on ne va pas sacrifier des victoires par contre », a précisé Maciocia quand on l'a relancé.
Un volet athlétique qui rassure
La semaine dernière, la LCF a tenu sa semaine d'évaluation à Regina. Sénécal et Desjardins ont eu l'occasion de gagner d'autres points auprès des dirigeants des équipes.
Leur talent sur le terrain avait déjà été prouvé au niveau universitaire avec leur brio respectif aux commandes de l'attaque des Carabins et du Rouge et Or. Le véritable défi se présentera face à des joueurs professionnels.
En attendant de se frotter à cette opposition plus relevée, Sénécal et Desjardins sont parvenus à se démarquer dans les tests physiques. À vrai dire, Sénécal s'est classé parmi les meilleurs athlètes ce qui n'arrive pas souvent pour un quart-arrière tandis que Desjardins n'a pas raté son coup.
« Arnaud m'a beaucoup impressionné par ses tests physiques, il est un meilleur athlète que je pensais. Il a également une immense passion pour le football. Il n'est pas flamboyant, mais il a toute une tête sur les épaules », a indiqué un contact.
Nos éclaireurs à Regina ont validé que les équipes ont adoré discuter avec Desjardins.
Les nombreuses blessures subies par les quarts-arrières ont forcé les équipes à s'armer d'une plus grande profondeur à cette position. Dans ce contexte, ça ne facilite pas la sélection d'un quart-arrière québécois qui aura besoin de temps pour s'acclimater.
Pour conclure, on a tenté de savoir si Sénécal devançait encore Desjardins dans la mire des dirigeants des clubs de la LCF.
La majorité des équipes auraient encore un penchant plus prononcé vers Sénécal. Ses habiletés demeurent, à ce stade-ci, plus élevées que celles de Desjardins et le reste de l'équation ne fait pas changer le verdict.
Toutefois, si Sénécal était choisi avant Desjardins, ce dernier ne serait assurément pas un mauvais investissement à long terme dans la deuxième moitié du repêchage qui contient huit rondes.