Des matchs déterminants
NFL jeudi, 18 déc. 2014. 22:37 vendredi, 27 déc. 2024. 12:23Le calendrier régulier de la NFL tire à sa fin et une fois de plus, ce ne seront pas les bons affrontements qui manqueront en fin de semaine. À commencer par ceux diffusés sur les ondes de RDS dimanche. Voici donc mon analyse de ces trois duels.
Chiefs c. Steelers (13 h à RDS)
Toujours impliqués dans la course pour une place en éliminatoires, les Steelers de Pittsburgh et les Chiefs de Kansas City ont besoin de la victoire.
Alors que Pittsburgh (9-5) lutte encore pour la première place de la division Nord de l’Américaine, Kansas City s’accroche à l’espoir d’être élu meilleur deuxième. Je m’imagine mal les voir devancer les Broncos de Denver dans la section Ouest de l’Américaine.
Ces deux clubs sont toutefois engagés dans des directions opposées à l’heure actuelle. Les Steelers ont en effet remporté trois de leurs quatre derniers matchs, alors que c’est l’inverse pour les Chiefs, qui se sont inclinés dans trois de leurs quatre derniers duels.
Pittsburgh marque de plus 35 points en moyenne par match à domicile, alors que les Chiefs inscrivent en moyenne 20 points par match à l’étranger cette saison.
À l’aube de cet affrontement déterminant, j’en viens à me poser trois questions :
1 - Les Chiefs parviendront-ils à marquer assez de points pour avoir le meilleur des Steelers, particulièrement explosifs en attaque?
La défense des Steelers n’est peut-être pas aussi solide que celle du Rideau de fer jadis menée par « Mean » Joe Greene, mais l’attaque des Chiefs se résume à du jeu au sol et des passes à des ailiers rapprochés ou à des porteurs de ballon. Les receveurs espacés ne sont pour ainsi dire pas utilisés.
Des 18 passes de touché lancées par Alex Smith cette saison, aucune n’a été captée par ses receveurs espacés. À l’opposé, 22 des 29 passes de touché de Ben Roethlisberger ont atterri dans les bras de receveurs espacés.
Or, l’attaque des Steelers, ce n’est pas que du jeu aérien. Loin de là. L’attaque de Pittsburgh peut en effet se vanter d’avoir son Big Three, c’est-à-dire un bon quart, un porteur de ballon redoutable et un receveur dominant.
Ce qui nous amène à ma deuxième question…
2 - Les Chiefs seront-ils en mesure de freiner le porteur de ballon Le’Veon Bell, qui risque de jouer un rôle prédominant dans l’issue de cette rencontre?
Ça risque d’être difficile quand on sait que la défense des Chiefs se classe 30e dans le circuit pour le nombre de verges allouées en moyenne par course (4,9). Globalement, ils occupent le 28e échelon contre le jeu au sol avec 133 verges accordées en moyenne par rencontre.
Lors de leurs deux derniers matchs sur la route, ils ont alloué respectivement 179 et 141 verges aux Raiders d’Oakland et aux Cardinals de l’Arizona.
Bell n’a peut-être amassé que 47 verges contre les Falcons d’Atlanta dimanche, mais ce dernier a l’heureuse habitude de rebondir dès la semaine suivante après des contre-performances de la sorte.
Je me souviens notamment qu’après avoir grugé seulement 59 verges contre les Ravens de Baltimore, Bell avait explosé avec 147 verges lors du match suivant face aux Panthers de la Caroline. Contre les Titans du Tennessee, il a enchaîné avec une récolte de 104 verges après avoir été limité à 36 par les Jets de New York.
Bref, quoi de mieux qu’une défense comme celle des Chiefs, qui en arrache contre le jeu au sol, pour se ressaisir à nouveau.
Le brio de la ligne à l’attaque des Steelers ne nuira certainement pas. Si celle-ci excelle cette saison, ce n’est pas le fruit du hasard. L’arrivée de l’entraîneur de la ligne à l’attaque Mike Munchak, l’ancien entraîneur-chef des Titans et ancien joueur vedette à cette position, y est pour beaucoup.
Si les Chiefs parviennent à freiner Bell et le jeu au sol, ce match n’en sera que plus intéressant. Advenant que cela se concrétise, il importe de se poser une dernière question.
3- Est-ce que les Steelers seront en mesure de protéger Roethlisberger?
Si les Chiefs éprouvent leur part de difficultés contre le jeu au sol, ils excellent face au jeu aérien, alors qu’ils allouent en moyenne 199 verges par la passe, ce qui leur vaut le deuxième rang du circuit à ce chapitre. À cela s’ajoutent 33 sacs du quart et 18 interceptions.
On peut donc craindre pour Roethlisberger, qui a été rabattu derrière la ligne d’engagement en 32 occasions cette année. Mais n’empêche, les Steelers sont équipés pour faire des dommages.
Colts c. Cowboys (16 h à RDS)
Déjà détenteurs d’une place en éliminatoires en vertu de leur championnat de division, les Colts ont plus à perdre qu’à gagner dans cette rencontre.
Il faudrait en effet tout un effondrement des Patriots de la Nouvelle-Angleterre ou des Broncos de Denver pour que les Colts puissent améliorer leur sort. Ça ne risque pas d’arriver…
Les Colts sont champions de section et ça s’arrête là.
Avec plusieurs joueurs amochés et blessés, j’ai donc hâte de voir quelle approche privilégieront les Colts lors de cette rencontre à Dallas. Vont-ils reposer des joueurs? Ils doivent avant tout penser au portrait global, c’est-à-dire les éliminatoires.
De l’autre côté du terrain, les Cowboys tentent de préserver leur premier rang de section et donc leur place en éliminatoires.
Pour ce faire, ils devront réussir ce qu’ils n’ont pu accomplir bien souvent cette saison : gagner sur leur terrain. Affichant un dossier de 10-4, les Cowboys sont invaincus sur la route (7-0), mais ils ont une fiche perdante à la maison (3-4).
Dotés de la troisième meilleure attaque de la NFL avec en moyenne 30 points marqués par match, les Colts sont encore plus efficaces dans les stades adverses avec 35 points inscrits en moyenne.
Ainsi, si les Colts sont en mesure d’orchestrer un autre festival offensif, je ne suis pas certain que cela favorisera les Cowboys.
Il faudra donc garder un œil attentif sur le rendement de la défense texane en début de rencontre, car c’est souvent tout ou rien pour cette unité. Habituellement, on peut savoir très tôt dans une rencontre si la défense des Cowboys connaîtra un bon match ou pas.
Or, là n’est pas la seule interrogation chez les Cowboys, qui n’ont toujours pas déterminé si leur porteur de ballon étoile DeMarco Murray prendra part à la rencontre après avoir subi une opération mineure à la main gauche cette semaine.
Aussi important soit-il pour le succès de cette équipe, Murray ne devrait pas être de la rencontre à mon avis. Il s’agit certes d’un match crucial pour les Cowboys, mais ce n’est pas le Super Bowl non plus.
Joseph Randle et Lance Dunbar sont parfaitement capables d’accomplir le boulot en l’absence de Murray. Pourquoi? Parce qu’ils peuvent compter sur la même ligne à l’attaque qui ouvre le chemin à Murray.
Cette ligne offensive est si bonne que, sans vouloir manquer de respect à Murray, bien des porteurs de ballon connaîtraient du succès dans de pareilles circonstances.
Pour en revenir à Murray, il porte peut-être le ballon à l’aide de sa main droite, reste qu’il ne peut pas le faire avec son autre bras attaché dans le dos. Comment fera-t-il pour amortir une chute suivant un plaqué, effectuer un bloc en protection de passe, attraper une passe à deux mains ou encore contrer un plaqué à l’aide de la technique du bras tendu?
Le risque n’en vaut pas la peine. Laissons-lui le temps nécessaire pour récupérer correctement et revenir en force. Certaines personnes sont grassement payées pour prendre ce type de décision.
En terminant, j’offre un petit conseil aux Cowboys. Débrouillez-vous pour ne pas remettre le ballon dans les mains d’Andrew Luck en toute fin de rencontre avec une seule possession d’écart. On connaît tous la réputation du jeune quart des Colts…
Seahawks c. Cardinals (20 h à RDS)
Ce match s’avère non seulement crucial pour le classement de la division Ouest de la Nationale, mais aussi pour celui de l’association.
Forts d’un dossier de 11-3, les Cardinals sont invaincus à domicile (7-0), mais les Seahawks (10-4) ont remporté sept de leurs huit derniers matchs.
Les champions en titre du Super Bowl jouent actuellement leur meilleur football de la saison. C’est sans compter que les Seahawks ont déjà vaincu les Cards il n’y a pas si longtemps, par la marque de 19 à 3.
Du côté des Cards, on ne peut passer à côté. En l’absence de Carson Palmer et Drew Stanton, tous les deux blessés, ils n’ont d’autres choix que d’offrir le départ au quart-arrière no 3 de l’équipe, Ryan Lindley.
Membre de l’équipe l’an dernier avant d’être libéré et finalement rappelé d’urgence au mois novembre, Lindley affiche un dossier de 1-3 en quatre départs en carrière dans la NFL. Non seulement est-il toujours à la recherche de sa première passe de touché, il a de plus lancé sept interceptions.
Confronté à la défense des Seahawks, qui a retrouvé ses moyens et qui est carrément en feu, disons que ce ne sont pas les meilleures conditions pour Lindley.
À ses quatre plus récentes rencontres, l’unité défensive de Seattle a alloué en moyenne 188 verges par match seulement. Ils n’ont accordé que 27 points au fil de cette même période : 3 aux Cards, 3 aux 49ers, 14 aux Eagles et 7 aux Niners. C’est exceptionnel!
Ajoutez à cela 16 sacs du quart, alors qu’ils en avaient réussi 13 lors des dix matchs précédents. La « Legion of Boom » est visiblement de retour.
Pour espérer l’emporter, les Cards n’auront pas le choix de courir et conserver un certain équilibre afin de soulager Lindley d’une certaine pression. C’est justement ce que font les Cardinals par les temps qui courent avec environ une trentaine de courses par rencontre.
Il ne faut pas oublier que Bruce Arians, qui a déjà une sérieuse option sur le titre d’entraîneur-chef de l’année dans la NFL, a l’habitude d’être agressif dans ses plans de match et sélections de jeux.
Généralement, peu importe qui se retrouve au poste de quart, les Cards tentent quelques bombes ici et là au cours d’un match. Lancer dans les zones profondes fait partie du code génétique d’Arians et de son attaque. Il l’a fait avec Palmer et Stanton. On peut s’attendre au même scénario avec Lindley aux commandes.
D’emblée, il faut reconnaître que les Seahawks sont favorisés à quelques jours de cette rencontre, mais Arians a une carte dans sa poche : les bandes vidéo du match remporté en fin de saison dernière par les Cards au domicile des Seahawks.
Lors de ce duel, Palmer n’avait cumulé que 178 verges de gains totaux, en plus de lancer quatre interceptions. Est-ce que Lindley peut faire pire?
Dans le camp inverse, l’entraîneur-chef Pete Carroll pourrait faire de même et présenter cette fameuse vidéo afin de souligner l’importance de se méfier des Cards. Ce n’est pas parce que Lindley sera le quart partant que c’est gagné d’avance.
Les joueurs des Seahawks remarqueront aussi que les Cards avaient couru à 43 reprises pour 139 verges de gains au sol. Nul doute que cela fera encore partie intégrante du match des Cardinals.
Il faudra par ailleurs surveiller la défense des Cards, qui est assez spectaculaire avec 33 sacs du quart et 18 interceptions. Combative et agressive, elle permet à cette équipe d’aligner les victoires malgré le jeu de chaise musicale au poste de quart.
Elle sera confrontée à une ligne à l’attaque qui doit composer avec beaucoup de blessés, ce qui affecte le jeu au sol et la protection du quart chez les Seahawks. Russell Wilson a d’ailleurs été victime de 18 sacs du quart lors des quatre derniers matchs.
Wilson a donc intérêt à être en forme et être chaussé de ses souliers de course car il va devoir échapper à la pression pour compléter les jeux de passe et même courir à l’occasion. Cela ne fera qu’offrir un peu plus d’oxygène à sa ligne à l’attaque, qui risque d’en avoir plein les bras.