La laisse du quart Brian Hoyer serait très courte si j'étais l'entraîneur-chef des Browns de Cleveland. En fait, si j'étais dans cette position chez les Browns, c'est probablement Johnny Manziel qui aurait obtenu le départ en fin de semaine face aux Colts.

Je comprends que Hoyer est le quart qui a été « ton homme » pour toute la saison et que si tu veux démontrer de la solidarité et de la continuité à ton vestiaire, tu dois y aller avec le choix prudent et donner le départ au vétéran.

Je comprends aussi par contre que Brian Hoyer est - et il le demeurera toujours - un substitut de luxe dans cette ligue et qu'il vient de lancer 59 passes incomplètes à ses 120 dernières tentatives, et six interceptions dans ses trois derniers matchs. Je comprends aussi que la seule victoire dans ces trois rencontres est venue en dépit d'une performance lamentable de Brian Hoyer, qui en avait arraché en lançant trois interceptions ce match contre aucune passe de touché.

Manziel est un choix de première ronde, ce qui veut donc dire qu'on le voit là-bas comme l'avenir de la concession. Il vient de démontrer, à la première vraie chance qu'il s'est vu offrir, une parcelle de ce dont il est capable, face aux Bills de Buffalo. Il apporte une dimension qui n'est pas sans nous rappeler ce que Colin Kaepernick avait apporté aux 49ers de San Francisco à son arrivée. Une étincelle dans une attaque qui manque de punch et qui n'a pas vraiment d'âme.

Je ne dis pas que Manziel est un sauveur, loin de là. Il commettra des erreurs, c'est garanti. Il réussira de très bons coups et ça aussi c'est garanti. Son passé nous l'a prouvé.

En bout de de ligne, j'ose espérer qu'en fin de semaine face aux Colts, Hoyer ne bénéficiera pas d'une laisse longue de trois quarts comme ce fut le cas contre les Bills. Si Mike Pettine se rend compte que Hoyer n'apporte rien à l'attaque comme dans les trois derniers matchs, il doit réagir et donner une chance à son jeune quart du futur, qui est plus « cowboy » que Hoyer, oui, mais aussi largement plus talentueux, avouons- le.

De toute façon, à la fin de la journée la vraie question qui se pose est la suivante : est-ce que ça peut vraiment être pire que ce que Hoyer a donné aux Browns depuis un mois?

On connaîtra la réponse tôt ou tard. Espérons pour Pettine et les Browns que ce ne sera pas trop tard...