L'avenir passe par Watkins

Sammy Watkins (Source d'image:PC)

RDS.ca Stéphane Morneau

lundi, 28 avr. 2014. 21:08

Le 8 mai, la NFL présentera son repêchage annuel. En attendant cette date charnière, le RDS.ca vous présente un bref survol des espoirs à surveiller. Aujourd’hui, les joueurs offensifs excluant les quarts.

L’offensive est au centre de l’attention et du spectaculaire dans la NFL, et malgré l’importance indéniable du quart-arrière, son entourage immédiat est tout aussi important et la cuvée 2014 est d’une rare richesse au niveau des talents complémentaires en offensive.

Plusieurs équipes seront très choyées par ces nouveaux arrivants, et ce, même avec des choix à l'extérieur de la première ronde.

En voici quelques-uns à surveiller.

Les premiers de classe

C’est plutôt rare, mais l’édition 2014 du repêchage comportera plusieurs receveurs d’impact et aucun porteur de ballon d’exception. Une équation reflétant la nouvelle réalité de la NFL qui est de plus en plus une ligue aérienne en quête de cibles de qualité.

Sammy Watkins de Clemson est la tête d’affiche de ce groupe de receveurs et il ne patientera pas longtemps avant d’entendre son nom dans la bouche de Roger Goodell. On parle ici du meilleur espoir chez les receveurs depuis A.J. Green, en 2011, et on connaît le résultat avec le joueur étoile des Bengals. Si les dirigeants hésitaient, à l'époque, avant d'investir un haut choix de repêchage sur un receveur, ils sont désormais grandement récompensés quand des joueurs comme Green, Julio Jones ou Calvin Johnson changent l'identité d'une équipe en quelques saisons seulement. Watkins reçoit présentement ce genre de considérations.

À 6'1" et 200 livres, Watkins possède le physique de l’emploi, une excellente explosion sur ses premières foulées, de bons instincts de football au niveau des blocs et des tracés en plus d’une vitesse en ligne droite largement supérieure de la moyenne. Bref, Watkins sera le receveur vedette d’une équipe plus tôt que tard et son nom ne restera pas dans l’ombre très longtemps.

Après Watkins, les yeux se tourneront immédiatement vers la cible favorite de Johnny « Football » Manziel à Texas A&M : Mike Evans (photo).

L’imposant receveur de 6'4" et 230 livres a démontré une vitesse surprenante lors des essais combinés, faisait en sorte qu’il représente désormais un espoir de choix pour la NFL, un peu comme une jeune réincarnation de Vincent Jackson.

Evans, tout comme Manziel, n’a joué que deux saisons dans la NCAA et il n’est pas surprenant de voir la paire quitter en même temps pour la NFL. Le potentiel est là pour le grand Evans et son nom sera entendu lors de la première ronde à moins d’une surprise de taille.

Carlos Hyde, d’Ohio State, est sensiblement le seul porteur de ballon qui a des chances d’entendre son nom lors du premier tour, une anomalie dans l’histoire du repêchage.

Avec l’émergence des comités de porteurs et de l’utilisation situationnelle de plusieurs joueurs, les formations sont moins enclines à utiliser un précieux choix de première ronde sur un joueur qui n’aura pas d’impact sur les trois essais offensifs de son équipe. Hyde, malgré une dernière saison écourtée dans la NCAA, pourrait échapper à cette tendance en raison de ses capacités physiques comparables à celles des bons porteurs numéro un de la NFL.

Les vedettes de la NCAA à la position comme Tre Mason d'Auburn et Andre Williams de Boston College seront, au mieux, des espoirs marginaux lors du repêchage.

Les espoirs à surveiller

C’est moins sexy pour les téléspectateurs, mais la première ronde du repêchage sert très souvent à dénicher des piliers sur la ligne offensive, car les bons éléments pour protéger le quart-arrière ne s’achètent que très rarement sur le marché des joueurs autonomes.

Tout se passe au repêchage, ou presque.

L'année 2014 ne fera pas exception avec deux colosses qui seront grassement payés afin de meubler le côté aveugle dans la NFL : Greg Robinson (photo) d’Auburn, et Jake Matthews de Texas A&M.

Robinson est, pour plusieurs, le joyau de ce repêchage. Il possède la taille idéale pour bloquer à gauche et des qualités athlétiques étonnantes pour un homme de sa corpulence. Un athlète de 6’5" et 330 livres ne court pas le 40 verges en moins de cinq secondes, normalement. Robinson le fait avec une certaine aise. Robinson est fort, rapide et il possède un bon jeu de pieds.

On parle ici d’un talent brut qui aura besoin d’un apprentissage de la NFL, mais les bases sont extrêmement solides. Robinson sera l’un des cinq premiers choix du repêchage.

Matthews, de son côté, avait la tâche plutôt simple de protéger l’extrêmement mobile Johnny Manziel à A&M, mais son talent n’est pas à prendre à la légère pour autant. Matthews a remplacé sans broncher Luke Joeckel lors de sa dernière saison dans la NCAA en 2013, lui qui pouvait se déclarer pour le repêchage de l’an dernier.

Plus léger et moins physique que Robinson, Matthews présente tout de même un arsenal de qualité et il ne dévoile pas de réelle faiblesse sur la ligne d’engagement. Il se fait contourner par des ailiers défensifs plus rapides, mais il ne se fait pas outrageusement dominer, ce qui lui sauvera quelques erreurs dans la NFL où le jeu se déploie plus rapidement que dans la NCAA.

La cuvée de cette année offre aussi de très sérieux espoirs au poste d’ailier rapproché, en commençant par Eric Ebron de North Carolina.

Ebron, que plusieurs projettent très tôt dans la première ronde et peut-être même dans le top-15, est un spécimen physique taillé sur mesure pour manœuvrer dans les zones courtes de son offensive dans la NFL. À 6’4" et 250 livres, Ebron possède un avantage de taille et de vitesse sur la grande majorité de ses couvreurs, ce qui lui offre énormément d’espace sur le terrain afin de compléter les passes de son quart.

Dans la nouvelle NFL axée sur la présence d’ailiers capables de faire le gros du travail des receveurs de passes, Ebron sera à sa place. Il devra travailler sur sa lecture de jeu et ses blocs, mais sinon, tout le potentiel est là.

Austin Sefarian-Jenkins de Washington et Jace Amaro de Texas Tech sont deux autres noms qui seront considérés par les équipes cherchant du renfort sur les extrémités de la ligne offensive.

Sefarian-Jenkins, présentement ennuyé par une blessure au pied, n’a pas eu l’occasion de démontrer son talent lors des essais combinés, mais il ne fait aucun doute qu’il sera en mesure de se tailler un poste rapidement dans la NFL. Du haut de ses 6’6", Sefarian-Jenkins est une très grosse cible dans la zone payante et l’expérience Jimmy Graham à La Nouvelle-Orléans titillera les autres équipes de lancer les dés avec le jeune ailier de Washington. Sa saison en dents de scie en 2013 lui vaudra peut-être une glissade lors de la 2e ronde, mais plusieurs équipes aimeraient mettre le grappin sur le grand ailier avec une sélection judicieuse au moment opportun.

L’explosif Jace Amaro, de son côté, propose le même genre de pari que Sefarian-Jenkins. Cumulant plus de 1300 verges pour les Red Raiders en 2013, Amaro a offert de solides prestations contre de bonnes équipes comme Oklahoma et West Virginia, laissant croire que ses performances ne sont pas en raison de l’opposition devant lui, mais bien grâce à son talent largement au-dessus de la moyenne.

Avec une excellente première impulsion, Amaro s’impose rapidement dans ses tracées et son apprentissage dans la NFL sera de bien discerner ses corridors de course avant le début du jeu. Avec un peu de kilomètres au compteur, Amaro sera en mesure d’embarrasser plusieurs défenseurs adverses.

Des trois espoirs, Ebron est certainement le plus convoité, mais Amaro pourrait devenir le plus productif dans le bon système.

Les surprises de la cuvée

De’Anthony Thomas (photo), la petite voiture sport d’Oregon, est un joueur fascinant.

Il n’a jamais été le porteur de ballon vedette de son université en raison de sa taille et il a toujours été utilisé sporadiquement en raison de sa durabilité. Malgré tout cela, Thomas est une constante menace sur le terrain et les entraîneurs se doivent de l’inclure dans l’équation tant ses habiletés sont uniques sur le terrain. Thomas a très mal performé lors des essais combinés du printemps, mais il ne sera certainement pas ignoré lors du repêchage malgré des chiffres décevants.

Il est utilisé comme porteur de ballon, comme receveur de passes et aussi sur les retours de bottés. Dès qu’il touche au ballon, qu’importe la position sur le terrain, on peut s’attendre à le voir franchir la ligne des buts. Sa gestion de l’espace devant lui est d’une rare efficacité. Il est possiblement le joueur le plus rapide à ne pas présentement évoluer dans la NFL. Peut-être même le plus rapide à jouer au football tous niveaux confondus.

On présume qu’il sera trop petit et trop fragile pour la NFL et qu’il ne sera pas en mesure d’être sur le terrain suffisamment pour avoir de l’impact. Cependant, une équipe tentera sa chance et trouvera le moyen d’utiliser le petit marchand de vitesse dans ce qu’il peut faire de mieux, c’est-à-dire traverser le terrain en moins de temps qu’il en faut pour dire « Touché ». Chip Kelly, maintenant avec les Eagles, connaît bien le jeune porteur qu'il a couvé à l'époque à la barre des Ducks et de l'étourdissante offensive blur.

Peut-être que des retrouvailles dans la NFL seront dans les cartes pour Thomas et Kelly.

En terminant, on ne peut pas parler des belles surprises de la cuvée 2014 sans mentionner Laurent Duvernay-Tardif de McGill qui s’est mis sur la carte avec ses excellentes performances aux essais combinés après son parcours académique au Québec.

Premier espoir sur la liste de la LCF, Duvernay-Tardif sera vraisemblablement sélectionné lors du repêchage de la NFL et l’étudiant en médecine tentera sa chance chez nos voisins du sud avec des espoirs très réalistes d’obtenir un poste de partant sur la ligne offensive d’ici quelques saisons.