Les voilà enfin, les éliminatoires de la NFL. Histoire de mettre la table aux affrontements de premier tour, tous diffusés sur les ondes de RDS au cours du week-end, voici d’abord un tour d’horizon des deux duels à l’horaire samedi.

Cardinals c. Panthers (16 h 30 à RDS)

Ça peut paraître bizarre d’affirmer cela d’une équipe qui a conclu le calendrier régulier avec seulement sept victoires au compteur, mais les Panthers de la Caroline ont le vent dans les voiles.

Cam Newton et compagnie ont en effet remporté leurs quatre derniers matchs du calendrier régulier, et ce, grâce à une défense coriace, une attaque au sol à la fois robuste et dominante, de même qu’un Cam Newton à son meilleur.

Cette recette gagnante, les Seahawks de Seattle l’ont éprouvée l’an passé et continuent de le faire cette saison.

Défensivement d’abord, les Panthers ont offert un rendement impressionnant dernièrement, n’allouant que 43 points au fil de leurs quatre derniers matchs, soit 10,8 en moyenne par rencontre. Cette unité a de plus réussi cinq interceptions et 14 sacs du quart au cours de cette même séquence.

Pas convaincus? Sachez que Drew Brees et Matt Ryan ont respectivement généré 10 et 3 points contre les Panthers. Que pourra donc faire Ryan Lindley, un quart no 3 avec un tout autre pedigree, contre cette défense?

Les Cardinals ont beau faire planer le doute au sujet d’un possible retour au jeu de Drew Stanton, reste que pour l’instant, les Panthers se préparent à affronter un quart qui n’a toujours pas savouré de victoire à titre de partant avec les Cards.

Lindley a peut-être amassé des gains de 316 verges face aux 49ers de San Francisco la semaine dernière, cela ne peut faire ombrage aux trois interceptions dont il a été coupable.

Jusqu’à preuve du contraire, l’attaque de l’Arizona ne sera donc pas très menaçante, elle qui n’a marqué que 12,4 points par match en moyenne lors de ses sept plus récentes rencontres. Disons que la marge d’erreur de cette défense est fine, très fine.

Le plus haut total de points inscrits par les Cards au cours de cette séquence a été de 18. La défense des Cards peut-elle limiter les Panthers à 17 points ou moins? Si oui, l’Arizona a une chance légitime de l’emporter. Bref, ces derniers n’auront d’autres choix que de se rabattre sur leur défense pour espérer poursuivre leur chemin.

L’an dernier en Arizona, la défense des Cards avait réussi sept sacs du quart aux dépens de Newton, en plus d’intercepter trois de ses passes, en route vers un gain de 22-6. Lindley n’était peut-être pas aux commandes de l’attaque des Cards et il s’agissait certes d’une autre saison, mais ne chassez pas cela de votre esprit.

C’est cependant un tout autre Cam Newton qui fera face aux Cards samedi. Par les temps qui courent, l’imposant quart des Panthers fait mal à l’adversaire avec son bras, ses jambes, mais aussi avec sa tête. Face aux Falcons notamment, il a su ajuster ses jeux à la ligne d’engagement et se sortir de mauvais jeux.

Newton a donc des allures de quart plus complet. S’il pouvait jouer de la sorte chaque semaine, c’est-à-dire avec constance, il s’élèverait parmi l’élite du circuit. Reste à voir s’il affichera la même sagesse face aux Cards, qui pourraient vite en avoir plein les bras avec le jeu au sol des Panthers.

Je ne sais pas s’ils sont à bout de souffle défensivement après avoir tenu fort pendant toute la deuxième moitié de saison, mais les Cards ont flanché contre le jeu au sol lors de leurs deux derniers matchs, concédant 267 et 206 verges aux Seahawks et aux 49ers.

Qui dit Seahawks et 49ers, dit nécessairement attaque au sol, mais aussi quart-arrière mobile. N’est-ce pas justement ce sur quoi les Panthers peuvent compter? Russell Wilson et Colin Kaepernick ont donc connu leur part de succès avec respectivement 88 et 63 verges par la course face aux Cardinals. Newton a pour sa part amassé près de 200 verges au sol en 30 courses au fil des trois derniers matchs. Globalement, les Panthers ont grugé environ 200 verges au sol à leurs quatre derniers matchs.

Certes bien dirigés par Bruce Arians, les Cards savent toujours nous surprendre, mais face aux Panthers, ils risquent d’être à court de surprise.

Ben Roethlisberger et Joe FlaccoRavens c. Steelers (20 h à RDS)

Quand tu batailles pendant 16 rencontres pour enlever le titre de ta division, et cela tout en te frottant à répétition contre des rivaux directs comme les Ravens, les Bengals, les Browns et qu’en bout de ligne, tu croises la route d’un de ceux-ci au premier tour des éliminatoires, la situation est pour le moins particulière.

C’est pourtant le défi qui attend les Steelers samedi. La rivalité sera au rendez-vous, mais les hommes de Mike Tomlin ont intérêt à être sur leurs gardes car le danger est bien réel. Ces deux équipes se connaissent très bien.

Cela implique donc que les entraîneurs auront sans doute passé toute la semaine à se gratter la tête afin de déceler de nouvelles tendances ou bien des faiblesses afin d’élaborer un plan de match que l’adversaire n’a pas vu. C’est plus facile à dire qu’à faire, vous en conviendrez. On ne peut pas tout changer en une seule semaine. Il s’agit donc de ne pas renier ce qui t’a mené jusque-là. Toute la pression doit donc peser sur les joueurs, dont l'exécution se devra d'être irréprochable.

Ce sera évidemment le cas pour Ben Roethlisberger et Joe Flacco, deux quarts qui ont déjà remporté le Super Bowl.

D’une part, Flacco affiche un dossier de 9-4 en éliminatoires, alors que Big Ben montre une fiche de 10-5 et a remporté le Super Bowl en deux occasions.

Pour revenir à Flacco, il est à noter que le quart des Ravens n’a jamais savouré de victoire en éliminatoires à Pittsburgh (0-2). Pour renverser la tendance, Baltimore espère sans doute que c’est le Joe Flacco du quatrième quart contre les Browns de Cleveland la semaine passée qui se présentera sur le terrain samedi.

Lors des deux dernières semaines de la campagne, les Ravens ont semblé jouer sans sentiment d’urgence. Amorphes, ils se sont inclinés devant les Texans de Houston et tiraient de l’arrière 10-3 contre les Browns – qui misaient pourtant sur le quart no 3 – avant de se réveiller au quatrième quart. Flacco a alors complété huit de ses neuf passes pour 161 verges de gains et deux touchés. Les Ravens ont ainsi marqué 17 points pour arracher la victoire et se qualifier ensuite pour les éliminatoires en vertu d’une défaite des Chargers de San Diego.

Or, je m’imagine mal que les Ravens abordent ce duel sans être chargés à bloc face à des rivaux comme les Steelers.

Ces derniers ne sont peut-être pas équipés du même Rideau de fer qui a fait leur notoriété dans les années 70, mais l’unité défensive des Steelers s’améliore néanmoins. Au fil des quatre derniers matchs, elle n'a alloué que 85 verges au sol en moyenne, provoqué sept revirements, réussi 11 sacs du quart et concédé 17,5 points par match en moyenne. En somme, cette unité s’est ressaisie et joue son meilleur football de la saison.

C’est particulièrement le cas du front défensif, qui a protégé une tertiaire affectée par les blessures pendant une partie de la campagne. Maintenant que Troy Polamalu et Ike Taylor sont en santé, il sera intéressant de voir ce que l’entraîneur-chef Mike Tomlin décidera puisque ces derniers n’ont pas été à leur meilleur. Optera-t-il pour une jeune défense qui se débrouille très bien, ou des joueurs d’expérience qui n’ont pas joué beaucoup?

De l’autre côté du ballon, une question est sur toutes les lèvres. Le’Veon Bell sera-t-il en uniforme? (NDLR : Les Steelers ont confirmé que Bell sera absent depuis la rédaction de cette chronique)

Je ne suis pas médecin et j’ai encore moins les clés du bureau des physiothérapeutes des Steelers, mais il semble clair qu’il ne sera pas remis à temps de sa blessure subie contre les Bengals.

Une chose est certaine toutefois, sans leur porteur de ballon étoile, les Steelers ne sont pas du tout la même équipe en attaque. Ils ont besoin d’un certain équilibre.

Face aux Bengals la semaine dernière, 18 courses et 38 passes ont assuré la victoire, mais Cincinnati se classe bon dernier dans la NFL au chapitre des sacs du quart avec 20. Ils n’ont donc pas appliqué beaucoup de pression sur le quart des Steelers.

Or, sans Bell, les Steelers risquent d’être un peu plus unidimensionnels, ce qui aura pour effet de mettre la ligne à l’attaque sous pression. Face à un front défensif comme celui des Ravens, qui a réussi 49 sacs du quart, c’est autrement plus dangereux. Contre Elvis Dumervil, Terrell Suggs et Haloti Ngata, qui est prêt à effectuer un retour au jeu, les Steelers auront besoin de leur jeu au sol. L’issue de cette bataille aura une incidence directe sur le résultat du match.

Si jamais la ligne à l’attaque des Steelers résistait, la pression se retrouvera alors sur la tertiaire des Ravens, qui éprouve sa part d’ennuis. Face à un excellent groupe de receveurs qui compte entre autres sur Antonio Brown, Martavis Bryant et Heath Miller, elle pourrait être malmenée encore une fois.

*Propos recueillis par Mikaël Filion