Ne manquez pas le Super Bowl entre les Bengals et les Rams, dimanche dès 18 h 30, sur les ondes de RDS et RDS Direct.

COLLABORATION SPÉCIALE

Dimanche, le Super Bowl LVI mettra en vedette deux formations qui ont leur propre histoire, leurs propres motivations.

D’un côté, les Bengals qui seront du dernier match des éliminatoires pour la première fois en 33 ans.

De l’autre, les Rams qui ont mis tous les jetons sur la table pour gagner maintenant, alors qu’ils disputeront le Super Bowl dans le confort de leur domicile à Los Angeles.

Une des clés de cet affrontement réside assurément dans la tenue de Joe Burrow contre le front défensif des Rams. Lorsqu’on parle des Bengals, on soulève toujours le jeu impressionnant de Burrow qui se fait pourchasser et frapper match après match, sans perdre une once de sang-froid. C’est à se demander s’il sera en mesure de tenir bon pour un dernier match.

Cette saison, lorsqu’on tient compte des éliminatoires, le quart des Bengals a encaissé pas moins de 63 sacs du quart. Je ne surprendrai personne en vous disant que c’est beaucoup trop et je vois mal comment les Bengals ne seront pas rattrapés par ces chiffres, à moins que Burrow ne parvienne à multiplier les miracles une fois de plus.

Les Rams auront la mission de jouer dans la tête de Burrow, ce que personne n’a réussi à faire jusqu’à présent. Son courage sera-t-il mis à l’épreuve? Va-t-on réussir à le rendre nerveux? Jamais jusqu’à présent Burrow n’a démontré un vent de panique, il fait preuve d’un calme olympien et pour un quart de deuxième année, c’est tout à son honneur. Non seulement ne bronche-t-il pas, mais sa capacité à conserver le contrôle du ballon lorsqu’il encaisse un sac du quart est drôlement impressionnante. N’oublions jamais qu’un sac du quart peut détruire une séquence, mais qu’un ballon échappé peut détruire un match.

Il est bien vrai que les Bengals ont survécu à la ligne défensive des Raiders, à celle des Titans – malgré les neuf sacs du quart accordés – et à celle des Chiefs, même s'ils en ont eu plein les bras. Maintenant, le vrai défi sera de résister au degré de difficulté supplémentaire qu’offrira le front défensif des Rams. Dimanche, Burrow et les Bengals vont affronter LA ligne défensive.

Nul besoin d’aller bien loin pour observer les dommages qui peuvent être causés par les défenses. L’an dernier, les Chiefs en ont eu plein les bras face au front défensif et à la ligne défensive des Buccaneers. Patrick Mahomes se faisait frapper, il était rabattu au sol, il était dérangé et la pression des Bucs aura eu raison des Chiefs. Ne soyons donc pas surpris si un scénario semblable se répétait entre les Bengals et les Rams.

Pour éviter de tomber dans le même piège que les Chiefs, Cincinnati devra trouver le moyen de camoufler les lacunes de sa ligne offensive. D’une part, on peut s’attendre à voir de nombreuses passes pièges. Après en avoir exécuté six contre les Chiefs, les Bengals risquent une fois de plus d’en faire une arme importante contre L.A. D’autre part, le jeu au sol devra fournir une performance étincelante. Chez les Bengals, on aura besoin de courses improvisées de Burrow, comme il l’a fait face aux Chiefs et on ne dirait certainement pas non à bonne performance de Joe Mixon. Il a donné une lueur d’espoir il y a deux semaines avec 21 courses et des gains de 88 verges contre les Chiefs.

Devant une meilleure défense comme celle des Rams, réussira-t-il le même travail? Même la super attaque au sol des 49ers a été menottée contre les Rams avec seulement 20 courses et 50 verges de gains – une moyenne de 2,5 verges par course.

Stratégiquement, les Bengals devront tout faire pour empêcher la ligne défensive des Rams de venir bousiller leur plan de match et leurs chances de remporter le Super Bowl. Avec Von Miller et Leonard Floyd, les Rams ont les munitions nécessaires pour être efficaces, même si leur adversaire place beaucoup d’énergie sur Aaron Donald.

Un équilibre offensif important chez les Rams

Une autre chose que je vais observer, c’est l’équilibre offensif entre le jeu au sol et le jeu aérien chez les Rams. Cette saison, Matthew Stafford a été victime de beaucoup d’interceptions. La bonne nouvelle toutefois, c’est qu’il n’en a lancé qu’une en trois matchs éliminatoires – même s’il y a plusieurs autres passes qui auraient dû être interceptées. Je pense notamment à sa passe en fin de match contre les 49ers en milieu de terrain. C’est une pensée que j’ai toujours en tête. Matthew Stafford est bon, mais il a la capacité de décocher une passe qui va soulever beaucoup de questions. À la blague, j'aime bien l'appeler l'agent double : il peut faire gagner les deux équipes!

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Les chiffres ne mentent pas. Lorsque Stafford ne lance pas d’interception, les Rams ont une fiche parfaite de huit victoires et aucune défaite. Toutefois, lorsqu’il lance au moins une interception, le pourcentage de victoires des Rams baisse à 58 % avec une fiche de sept victoires et cinq défaites.

C’est pour cette raison que selon moi, les Rams devront accorder une importance particulière à leur jeu au sol, pour éviter que Stafford ne doive décocher trop de passes. L’utilisation du jeu au sol va non seulement permettre de maintenir un équilibre, mais va aussi protéger Stafford de lui-même et des chances de prendre une mauvaise décision ou de décocher une mauvaise passe.

Également, ne perdons pas de vue que défensivement, les Bengals ont connu des ennuis contre le jeu au sol, malgré de bonnes performances. Ce qui a permis aux Bengals de s’en sortir, c’est que l’adversaire a lui-même étouffé son jeu au sol. Les Raiders n’ont couru que 14 fois, même si le jeu au sol gagnait en moyenne 7,4 verges par course. Contre les Titans, on a accordé 27 courses pour 140 verges de gains, soit une moyenne de 5,2 verges. Et en finale d’association, Patrick Mahomes et les Chiefs ont été trop bornés pour utiliser le jeu par la course, même si les Bengals leur offraient sur un plateau d’argent. Cincinnati utilisait une formation à seulement trois joueurs de ligne défensive et deux maraudeurs dans le champ centre, mais Kansas City n’a tiré profit du jeu au sol qu’à 24 reprises.

La mauvaise nouvelle toutefois pour L.A, c’est que le jeu au sol n’a pas été productif en éliminatoires, en amassant une maigre moyenne de 2,9 verges par course. Le point un peu plus encourageant, c’est que Sean McVay a fait preuve d’un engagement envers le jeu au sol, qui a été utilisé à 97 reprises en trois matchs. Ajoutons à cela que les meilleurs jeux aériens des Rams commencent souvent par une feinte de jeu au sol et on en arrive à la conclusion suivante : le jeu aérien des Rams est marié à leur jeu au sol.

En contrepartie, si les Bengals parviennent à arrêter le jeu au sol, l’équipe peut fonder beaucoup d’espoirs sur sa couverture du jeu aérien. La défense a été opportuniste avec six interceptions en trois matchs éliminatoires. C’est d’autant plus impressionnant puisqu’elle n’avait réalisé que 13 interceptions en 17 matchs cette saison. J’aime bien parler d’une défense caméléon chez les Bengals. Grâce à l’ajout de plusieurs vétérans, on parvient à s’ajuster à chaque duel avec un plan de match différent. Réaliser ce tour de passe-passe est impressionnant.  

À quel genre de début de match aurons-nous droit?

Un autre élément primordial sera le début de match, autant chez les Bengals que du côté des Rams. Après un bon début de match face aux Raiders, ç’a été plus anémique dans ses deux derniers duels contre les Titans et les Chiefs pour Cincinnati. Même si les Bengals ont mené à terme une remontée de 18 points contre les Chiefs, il faudra éviter de jouer avec le feu. Tu ne peux pas combler des écarts chaque match, bien que je sache à quel point Cincinnati est animée par une forte confiance.

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À l’inverse, depuis le début des éliminatoires, les Rams sont sortis en lions. Face aux Cardinals, L.A. avait marqué 21 points avant la mi-temps et contre les Buccaneers, 20 points. En finale d’association, même si les Rams ont été limités à sept points, n’oublions pas qu’au moins deux passes de touché ont été échappées et que L.A. avait dominé dans toutes les catégories de statistiques.

Dans le cas des Rams, c’est sans équivoque : lorsque Sean McVay a les devants comme entraîneur-chef de l’équipe après la première demie, sa fiche est de 47 victoires et une seule petite défaite. Les Bengals devront connaître un meilleur début de match s’ils ne veulent pas se jeter eux-mêmes dans la gueule du loup.

Une zone payante… qui devra être payante!

Finalement, Cincinnati devra travailler d’arrache-pied pour être plus opportuniste dans la zone payante. En matchs éliminatoires, les Bengals y sont allés à onze reprises et seulement quatre de ces occasions se sont consolidées par des touchés. Evan McPherson est excellent avec une fiche parfaite de 12 en 12. Il a deux bottés victorieux à sa fiche et qui sait, peut-être pourra-t-il en ajouter un troisième, mais au final, si l’équipe adverse marque plus de points, c’est parce que tu es dans le trouble.

Face aux Chiefs, les Bengals ont été arrêtés à la ligne de 14 verges une fois, et ils ont été arrêtés à deux reprises à la ligne de 13. C’est une tendance que Cincinnati devra corriger dimanche pour espérer l’emporter.

Là-dessus, on se souhaite un bon match, dans une confrontation intéressante entre la jeune équipe négligée qu’est celle des Bengals et les Rams qui ont vidé leur banque de choix au repêchage pour remporter le trophée Vince-Lombardi!

* propos recueillis par Alexandre Bissonnette