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RÉSULTATS

De Montréal à Cleveland, Catherine Raîche-Hickman continue d'abattre les barrières devant elle

Catherine Hickman Catherine Hickman - PC
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Le nom de Catherine Raîche est déjà bien connu des amateurs de football québécois. Il faudra toutefois s'habituer à suivre les pas innovateurs de la Québécoise sous le nom de Catherine Hickman, elle qui s'est récemment mariée. Si le nom est nouveau, la passion et la détermination brûlent toujours du même feu.

L'une des femmes les plus influentes dans la NFL, Hickman occupe les postes de directrice générale adjointe et vice-présidente des opérations football des Browns de Cleveland. Un boulot de l'ombre colossal qui impacte grandement les succès de son équipe sur le terrain et la qualité de vie des joueurs de l'organisation.

« Mon rôle se divise en deux grandes parties, explique-t-elle. La première partie touche à l'aspect stratégique pour fabriquer l'alignement. Que ce soit la sélection des joueurs au repêchage, les joueurs autonomes ou d'autres méthodes de recrutement. Mon rôle est de conseiller le directeur général et donner mon opinion dans différentes transactions. C'est environ 50 % de mon rôle. L'autre 50 % de mon travail consiste à superviser sept groupes différents; tout le groupe opérationnel pour s'assurer que tous les joueurs ont ce dont ils ont besoin, par exemple le programme de développement des joueurs. Tous ces départements-là qui gravitent autour de l'équipe sont sous ma supervision. J'ai des directeurs qui gèrent ces départements-là, mais je dois m'assurer que tout se déroule bien pour nos joueurs. »

Depuis son entrée dans le monde du football, Hickman défonce les plafonds de verre sur son chemin à une rapidité impressionnante. Celle qui avait obtenu une entrevue pour le poste de directrice générale avec les Vikings du Minnesota en janvier 2022 croit que son passage dans la LCF au sein des Alouettes de Montréal et des Argonauts de Toronto a été l'école de la vie parfaite pour s'initier au monde de la gestion du football.

« Commencer dans la LCF a été la meilleure école parce que la LCF c'est presque le même nombre de match, le même nombre de joueurs, même principe de repêchage ou d'attributions des postes, mais avec des organisations beaucoup plus petites donc tu peux acquérir plus de compétences dans toutes les sphères. C'est quelque chose qui m'a beaucoup aidé dans la NFL puisque ça me permettait de ne pas être limitée à un seul rôle et de prendre beaucoup plus de tâches. Quand je repense à mon parcours, je pense qu'il n'y avait pas de meilleure façon de commencer qu'avec les Alouettes et les Argos. »

Le parcours fulgurant de la femme de 35 ans a de quoi inspirer et la principale intéressée veut que sa présence dans un poste important encourage les femmes et les candidats de diversité à occuper des rôles traditionnellement masculins et faire tomber les barrières. Quelques femmes ont été propriétaires d'équipes de la NFL, mais seulement une a occupé le poste de directrice générale. Susan Tose Spencer a occupé le poste dans les années 1980 quand son père était propriétaire des Eagles de Philadelphie. Depuis, aucune femme n'a obtenu cette opportunité. Hickman fait partie de ce groupe de candidates pouvant fortement aspirer au rôle après un parcours d'à peine une dizaine d'années dans le football professionnel. À condition bien sûr que les opportunités soient offertes à tous et à toutes.

« Avoir des dirigeants et des personnes avec du pouvoir décisionnel qui ont une ouverture d'esprit permet d'ouvrir la porte à la totalité des candidats et non seulement 50 %. Je pense que j'ai été très fortunée dans ma carrière avec des personnes comme Jim Popp, Howie Roseman ou mon patron actuel, Andrew Berry, qui pensent de cette façon-là. De plus en plus où l'on va avoir des gens en position de pouvoir décisionnel qui ont cette ouverture, ça va nous aider. Pour moi, c'est important aussi d'aider des femmes à faire progresser leur carrière verticalement. Il y a plusieurs femmes dans des positions d'entrée, mais pourquoi pas une femme comme directrice du développement sportif? Je ne vois plus les limites que l'on voyait traditionnellement, on s'en va dans la bonne direction », conclut-elle.