Place aux éliminatoires
NFL vendredi, 3 janv. 2014. 18:01 mercredi, 11 déc. 2024. 17:55Andrew Luck ou Alex Smith? Les Saints survivront-ils sur la route? Andy Dalton s’imposera-t-il enfin lorsque ça compte? Colin Kaepernick refera-t-il le coup aux Packers? Autant de questions auxquelles nous aurons les réponses en fin de semaine alors que les éliminatoires s’amorceront dans la NFL.
En attendant, voici mes observations.
Pour répondre à la première des précédentes interrogations, je favorise le jeune quart-arrière des Colts Andrew Luck dans l’affrontement qui l’opposera à Alex Smith et ses Chiefs de Kansas City.
D’entrée de jeu, notons que les Colts viennent de remporter leurs trois derniers matchs, alors que les Chiefs se sont pour leur part inclinés dans cinq de leurs sept dernières rencontres. D’accord, les Chiefs ont envoyé leur équipe B face aux Chargers la semaine dernière. On peut donc exclure ce résultat de l’équation.
Ce qu’on ne peut pas faire cependant, c’est renier la victoire de 23-7 des Colts le 22 décembre dernier à Kansas City.
Même si elle se retrouvait sur la route et qu’elle devait composer avec le bruit, la défense des Colts était toute de même parvenue à provoquer quatre revirements, dont trois par Smith. Le quart des Chiefs avait échappé le ballon en deux occasions à la suite de sacs du quart, en plus de lancer une interception.
Toujours dans les souliers des receveurs de passes des Chiefs, la tertiaire des Colts a empêché Smith de dégainer comme il l’aurait désiré, ce qui a conduit à cinq sacs du quart. Il est par contre à noter que la ligne offensive des Chiefs était alors privée de son meilleur élément, le bloqueur du côté gauche Branden Albert. Il sera à son poste samedi.
Bien que jeunes, les Colts ne se tirent presque jamais dans le pied. Aucune autre équipe dans la NFL n’a été victime de moins de revirements (14) que les Colts cette saison. Luck a lancé seulement neuf interceptions comparativement à 18 l’an passé à sa saison recrue.
De plus, les Colts n’ont pas été intimidés par de gros clubs, arrachant d’impressionnantes victoires aux 49ers, aux Seahawks, aux Broncos et aux Chiefs.
Le partisan des Chiefs se ferait sans doute un devoir de me rappeler que les Colts se sont inclinés 38-8 devant les Rams de St Louis. Cette défaite me laisse en effet perplexe. On est donc en droit de se demander quelle version des Colts se présentera sur le terrain.
Contre les Rams, les Colts avaient été victimes de cinq revirements. Dans les quinze autres matchs de leur saison, ils n’en ont alloué que neuf au total. C’est justement ce qui risque de faire la différence.
À domicile, Luck aura de nouveau l’occasion de piloter l’attaque dangereuse dont il dispose. S’il a tardé à compenser la perte de son receveur Reggie Wayne, le jeune quart sollicite davantage ses autres receveurs depuis trois rencontres.
Je doute donc que les Chiefs parviendront à freiner cette attaque. Autant l’unité défensive des Chiefs a-t-elle été dominante lors des sept premiers matchs de la saison, avec 35 sacs du quart, autant elle en arrache un peu plus dernièrement. À ses neuf derniers matchs, elle n’a réussi que 12 sacs du quart. Ce n’est plus la même équipe.
C’est sans compter que lors de leurs sept derniers matchs, les Chiefs ont alloué en moyenne 28 points par rencontre.
Bref, un paquet de facteurs qui me poussent à favoriser les Colts.
Bien loin du Superdome
Plus que jamais, la mauvaise réputation des Saints de La Nouvelle-Orléans sur la route sera testée samedi contre les Eagles de Philadelphie.
Ce n’est pas moi qui l’invente, les chiffres parlent d’eux-mêmes. À domicile, les Saints ont signé huit victoires et marqué en moyenne 34 points par match. À l’étranger, c’est trois victoires et 18 points par match…
Une autre statistique compilée par la NFL depuis quelques années maintenant annonce aussi le pire pour les Saints. Lorsqu’il fait moins de 35 degrés Farenheit – disons en dessous de 0 degré Celcius – les équipes dont le domicile est un stade couvert et qui se déplacent à l’extérieur pour y disputer une rencontre dans ces conditions affichent un dossier combiné de 3-22.
Les derniers à évoluer sous un dôme à domicile et à l’avoir emporté par une température aussi froide sont les Falcons d’Atlanta en 2004 à Green Bay. Michael Vick était alors le quart-arrière.
Bref, une grosse commande attend les Saints.
On le sait, ces derniers privilégient une attaque aérienne complexe dans laquelle beaucoup de communication est nécessaire. Juste un peu de bruit risque de compliquer sérieusement les choses pour Drew Brees et ses changements de jeu à la ligne d’engagement.
N’empêche, les Saints demeurent une équipe dangereuse. Tout club pouvant compter sur un entraîneur-chef de la trempe de Sean Payton, un quart comme Drew Brees et des gars comme Jimmy Graham et Darren Sproles reste menaçant. Sur le plan de l’expérience, les Saints ont donc l’avantage sur les Eagles, mais avec la façon dont ils jouent sur la route, je ne peux m’empêcher de favoriser les Eagles.
La défense des Eagles n’est peut-être pas très bonne contre la passe. Vrai. Mais s’il y a une chose qu’elle fait bien, c’est de provoquer des revirements. C’est justement un des gros problèmes des Saints sur les terrains adverses.
Lors de leurs cinq derniers matchs sur la route, les Saints ont été limités à 14 points en moyenne.
À l’inverse, après avoir éprouvé leur part de difficultés à la maison, les Eagles viennent de remporter leurs quatre derniers duels devant leurs partisans. Philadelphie a de plus remporté sept de ses huit derniers affrontements de la saison.
Fort de l’attaque la plus explosive de la ligue, les Eagles pourraient de nouveau faire des dommages face aux Saints. Basée sur le jeu au sol, cette unité offensive risque de briller dans des conditions climatiques difficiles.
La défense des Saints s’est sans aucun doute améliorée sous la gouverne de Rob Ryan cette saison, mais celle-ci a vu son travail facilité par le fait que l’attaque de l’équipe marquait énormément de points.
Cela ne risque pas d’être le cas à Philadelphie samedi soir. Confrontés à l’attaque qui impose le tempo le plus rapide du circuit (un jeu à chaque 24 secondes en moyenne), les Saints auront beaucoup moins de temps à leur disposition pour mettre en oeuvre des jeux complexes qui nécessitent beaucoup de formations différentes, de changement de joueurs et de mouvement.
De plus, au moyen de blocs en angle ou de bloc pièges, la très athlétique ligne à l’attaque des Eagles rend la vie difficile aux défenses adverses. Les blocs incroyables au deuxième niveau, c’est-à-dire contre les secondeurs, et même sur les demis défensifs, ne sont pas rares.
Voilà comment les Eagles ont pris leur envol en deuxième moitié de saison. Lors de leurs huit premiers matchs, les Eagles n’ont signé que trois victoires. Victimes de 14 revirements, ils ont marqué 22 points en moyenne par match au cours de cette période. Depuis, ils ont conclu la deuxième portion du calendrier avec sept gains contre un seul revers. Ne donnant le ballon à l’adversaire qu’en cinq occasions, ils ont gonflé leur moyenne de points par match à 33,5.
Tout un défi pour les Saints.
À Dalton de briller
Deux choses sautent aux yeux quand on s’attarde à l’affrontement de dimanche entre les Bengals de Cincinnati et les Chargers de San Diego. D’abord, l’avantage du terrain.
Parfaits (8-0) à domicile cette saison, les Bengals sont sans doute confortables à l’idée d’accueillir les Chargers. D’autant plus qu’ils ont vaincu les Chargers 17-10 à San Diego le 1er décembre dernier. Il s’agit d’ailleurs du dernier revers encaissé par l’équipe californienne, qui a remporté cinq de ses six derniers duels du calendrier.
L’avantage du terrain c’est bien beau, mais le quart des Bengals Andy Dalton se devra avant tout de faire oublier sa fiche de 0-2 en carrière en éliminatoires. Ces deux défaites avaient été infligées sur la route par les Texans de Houston, qui avaient alors une bonne unité défensive. Lors de ces deux rencontres, Dalton a lancé quatre interceptions au total contre aucune passe de touché, en plus d’encaisser six sacs du quart.
La clé pour lui sera donc de ne pas commettre de revirement. Il ne peut pas faire comme la semaine passée, où il a lancé quatre interceptions dans un gain des siens face aux Ravens de Baltimore.
À sa défense, son attaque est pas mal plus dynamique cette année que lors de ses deux précédents matchs éliminatoires. Cette unité offensive se résumait alors à du jeu au sol et un peu d’A.J. Green.
Or, dorénavant, Dalton peut compter sur le porteur de ballon Giovani Bernard, qui peut aussi bien courir que capter le ballon sur les passes pièges. Il y a aussi l’ailier rapproché Jermaine Gresham, qui attaque le milieu du terrain. Ajoutez à ceux-ci le menaçant Green dans les zones profondes, Marvin Jones dans la zone payante et le porteur de ballon BenJarvis Green-Ellis, qui court en puissance. Il ne faut pas oublier la ligne offensive, qui est à mon avis sous-estimée.
Bref, si Dalton parvient à protéger le ballon et employer toutes les armes dans son arsenal, San Diego en aura plein les bras.
La défense des Chargers est correcte et joue du bon football depuis cinq matchs, mais la tertiaire laisse à désirer. Le 29e rang des Chargers contre la passe le démontre clairement. Ces derniers n’ont provoqué que six revirements sur la route cette saison. De quoi encourager Dalton.
En attaque, Philip Rivers et son unité font de belles choses, notamment avec Danny Woodhead dans les zones courtes, Antonio Gates dans les zones intermédiaires et Keenan Allen dans les zones profondes. Mais sur la route et dans le froid en plus, ça n’augure pas bien face aux Bengals.
Cincinnati est mieux équipé pour gagner la guerre des tranchées, et ce des deux côtés du ballon. Ultimement, c’est là que ça commence. Avec beaucoup de profondeur sur la ligne défensive, les Bengals font beaucoup de rotation et appliquent beaucoup de pression à quatre. Hargneuse, cette unité a d’ailleurs réussi six interceptions à ses deux derniers matchs à la maison.
Dalton a donc tout en main pour mettre un frein à sa série d’insuccès.
À Rodgers d’éclipser Kaepernick
Victorieux à leurs six derniers matchs, les 49ers de San Francisco forment probablement l’équipe de l’heure dans la NFL.
Colin Kaepernick joue son meilleur football, l’attaque au sol fait des dommages et la défense excelle. Un équilibre qui pourrait avoir raison des Packers de Green Bay dimanche.
Les Packers peuvent toutefois se vanter d’avoir le meilleur joueur sur le terrain. Mais Aaron Rodgers peut-il à lui seul faire la différence? J’aurais tendance à dire que non et à prédire la victoire de l’équipe la plus complète, c’est-à-dire les 49ers.
Il y a un dicton qui dit qu’une bonne défense et une bonne attaque au sol voyagent bien, peu importe l’endroit et les conditions climatiques. Dans un froid qui s’annonce sibérien, les 49ers ont donc d’excellentes chances de sortir du Lambeau Field vainqueur.
Ajoutez à cela que Kaepernick a lancé 10 passes de touché et seulement une interception à ses 10 derniers matchs et vous obtenez un argument de plus en faveur des Niners.
Reste à voir maintenant comment la défense des Packers va réagir. Oui, Rodgers est en mesure de mettre des points sur le tableau, mais la défense de Green Bay suscite quelques interrogations. Dans neuf de ses 10 derniers matchs, elle a alloué 26 points ou plus.
Que fera-t-elle pour contenir Kaepernick? Tous se rappellent le match éliminatoire du 12 janvier 2013. En 16 courses, Kaepernick avait récolté 181 verges de gains et inscrit deux touchés. Les 49ers avaient conclu le match avec plus de 300 verges au sol.
Ça fait un petit bout de temps certes, mais cette année, lors de la semaine no 1, les Packers ont tâché de freiner le jeu au sol et le jeu d’option. Kaepernick a répliqué avec 412 verges de gains aériens et trois passes de touché.
Les 49ers n’ont donc pas de complexes face aux Packers, qu’ils ont battus lors des trois derniers affrontements entre les deux formations.
Pour espérer l’emporter, l’attaque de Green Bay se doit donc de contrôler le ballon et le temps de possession. Il faut de plus que la défense réussisse de deux à trois revirements. En bout de ligne, cela aurait pour effet de priver les 49ers de quelques séquences offensives et d’épargner la défense suspecte des Packers.
En moyenne, les équipes ont trois possessions par quart, donc 12 au total. Si les Packers peuvent limiter les 49ers à neuf, ils se donneront une meilleure chance de s’imposer.
Reste aussi à voir comment les deux quarts-arrières réagiront par ce temps glacial, peut-être le plus froid de l’histoire pour un match de la NFL si on se fie aux prévisions météorologiques. Kaepernick et Rodgers auront donc intérêt à mettre des gants et s’assurer que leurs mains demeurent au chaud afin qu’ils puissent bien manipuler et lancer le ballon.
Il peut en effet faire très, très froid à Green Bay. Qui ne se souvient pas du visage tout rouge et frigorifié de l’entraîneur-chef des Giants de New York Tom Coughlin lors d’un match éliminatoire remporté en prolongation par les siens en 2008? Pas moi en tout cas.
*Propos recueillis par Mikaël Filion