Deux attaques équilibrées
Universitaire mercredi, 12 nov. 2014. 09:46 jeudi, 12 déc. 2024. 12:06MONTRÉAL - Le Rouge et Or et les Carabins s’affronteront pour la sixième fois de leur histoire à la Coupe Dunsmore, samedi, sur le campus de l’Université Laval. Ce sera la deuxième fois en trois semaines que les deux équipes les mieux classées au pays croiseront le fer après la victoire de 13-9 de l’Université de Montréal, le 1er novembre dernier.
L’an dernier, les Lavallois ont savouré une 11e coupe Dunsmore consécutive en l’emportant par la marque de 14-11 face aux Bleus au Stade Telus. La dernière fois que le Rouge et Or n’a pas été le champion de l’association québécoise, c’était en 2002 lorsque les Redmen de McGill ont représenté le Québec à la Coupe Mitchell. Cet automne-là marquait le retour des Carabins au football universitaire.
Gabriel Cousineau était aux commandes de l’attaque montréalaise lors de la défaite crève-cœur de novembre 2013. Samedi prochain, il aura un vis-à-vis différent de l’an dernier alors que Hugo Richard en sera à une première expérience à la Coupe Dunsmore.
Les deux quarts ont grandement cheminé depuis un an. Richard a complété son stage collégial avec les Cheetahs du Collège Vanier avant de se joindre au Rouge et Or à l’hiver. À ce moment, Alex Skinner était pressenti pour reprendre son poste de numéro un, mais c’était avant une suspension de trois matchs et des performances époustouflantes de la recrue de 21 ans.
Richard a impressionné à sa première saison universitaire en terminant au premier rang canadien avec 22 passes de touché, un record du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), et 2578 verges par la voie des airs.
« C’est ma première saison, mes premières éliminatoires, donc tout est un peu nouveau pour moi. C’est excitant de vivre tout cela. De me rendre à la Coupe Dunsmore à ma première année, c’est quelque chose de super le fun. J’ai hâte », a exprimé Hugo Richard, qui voudra venger la défaite d’il y a deux semaines, la première en 26 matchs pour les porte-couleurs de l’Université Laval.
Richard a fait preuve de beaucoup de maturité pour un quart de première année. Il a pris sur ses épaules l’attaque des doubles champions en titre au Canada et il n’a pas peur de la pression qu’il réussit à bien gérer.
« Depuis qu’il est arrivé avec nous, il a toujours été difficile envers lui-même, a fait savoir le coordonnateur des unités spéciales, Mathieu Bertrand. Il veut bien performer dans les moments importants. C’est quelqu’un qui est tellement perfectionniste et on a vu qu’il a travaillé encore plus fort (après la défaite face aux Carabins). »
« Il apprend rapidement de ses erreurs. Il a une mémoire à court terme assez exceptionnelle et c’est ce qui est bon pour un quart-arrière. Il reste calme », a ajouté celui qui a été dans les souliers de Richard de 1998 à 2003.
Gabriel Cousineau, qui effectuait son premier départ en éliminatoires lors de la Coupe Dunsmore en 2013, s’est établi à sa quatrième année comme quart partant des Carabins. L’an dernier, Danny Maciocia alternait entre Pierre-Luc Varhegyi et lui. Cette saison, le numéro 4 a fait preuve de constance et a su mener l’unité offensive de l’UdeM en dominant au passage au chapitre de la précision (71,9 % de passes complétées) à travers le Canada.
L’ancien des Nomades du Collège Montmorency a réellement pris son envol lors de la Coupe Dunsmore de novembre dernier, où l’UdeM s’était inclinée face à ceux qui allaient plus tard remporter la huitième Coupe Vanier de leur histoire.
Grâce à Cousineau, l’attaque montréalaise a retrouvé son équilibre et elle a été l’une des principales raisons de l’actuelle série de huit victoires des Bleus.
« Le match de la Coupe Dunsmore l’an dernier a été le début de ce qu’on voit présentement, a relaté le coordonnateur des unités spéciales des Carabins, Danny Desriveaux. C’était le premier match où on a senti qu’il a pris les clés et qu’il a décidé de devenir le quart-arrière qu’il a été cette année. Cette lancée a continué durant le camp printanier et cette saison. On réalise qu’il est très confiant et qu’il joue du très bon football. »
« On a progressé en tant qu’équipe, a analysé le porteur de ballon de deuxième année Sean Thomas Erlington (photo). Au début de la saison dernière, on jouait un peu trop individuellement et c’était en éliminatoires que nous avions commencé à jouer en équipe. Mais cette saison, ça fait huit matchs que nous jouons de cette façon et on va continuer dans la même direction. »
La chimie entre Cousineau – qui « a demandé de ne pas faire d’entrevue cette semaine » – et ses receveurs est indéniable. Mikhaïl Davidson et lui ont fait des ravages cette saison, entre autres avec un jeu de 105 verges, le plus long de l’histoire de l’équipe.
« L’aspect confiance entre le receveur et le quart-arrière est important. De savoir que le receveur va courir le bon tracé et que le quart va donner le ballon au bon moment et au bon endroit. C’est vraiment beau à voir. Il y a vraiment une bonne chimie entre les receveurs et le quart. Et ça donne les résultats qu’on a sur le terrain présentement », a commenté Danny Desriveaux qui porte aussi le chapeau d’entraîneur des receveurs.
Des munitions à l’infini
Les deux coordonnateurs offensifs, Justin Éthier du côté du Rouge et Or et Marco Iadeluca chez les Carabins, comptent d’excellents athlètes à toutes les positions.
Le champ arrière du Rouge et Or détient un avantage sur celui des Carabins grâce aux vétérans Guillaume Bourassa (photo) et Maxime Boutin. Au cours de leur carrière universitaire, ils ont déjà prouvé qu’ils pouvaient connaître de grandes performances lors des grands rendez-vous. Boutin a été sacré joueur par excellence de la Coupe Vanier en 2012 avec des gains au sol de 253 verges.
Pour les Carabins, Sean Thomas Erlington est le demi à l’attaque numéro un de l’équipe. Il est également un atout important par la passe, ayant capté trois ballons pour des majeurs durant la saison régulière.
Le succès des deux attaques commence avec le travail des lignes offensives. Lors de la confrontation du 1er novembre dernier, celle des Carabins a réussi à contenir le front défensif du Rouge et Or, donnant du temps à Cousineau pour repérer ses receveurs.
Celle de l’Université Laval avait connu une performance légèrement en deçà de ce à quoi elle nous a habitués alors que la pression s’est rendue plus souvent qu’à l’habitude à Hugo Richard.
La communication sera plus facile samedi prochain puisque les Lavallois évolueront à domicile et Richard s’attend à une protection maximale de la part de ses cinq gardes du corps.
« Ce sont des gars qui travaillent très fort. Carl Brennan les dirige et il met beaucoup de temps à les préparer. Je ne suis même pas inquiet à savoir qu’ils vont donner tout ce qu’ils ont et le meilleur d’eux-mêmes samedi. Ils vont se donner encore plus pendant la semaine d’entraînement », a assuré celui qui a lancé cinq passes de touché en demi-finale face aux Stingers.
Les deux groupes de receveurs regorgent de bons athlètes qui n’attendent que de faire de gros jeux. Ils l’ont tous démontré durant la saison, que ce soit Félix Faubert-Lussier du côté des Lavallois avec ses neuf réceptions pour des touchés ou Mikhaïl Davidson du côté des Bleus avec ses 769 verges en 43 attrapés.
La tertiaire du Rouge et Or devra garder un œil sur la recrue Régis Cibasu qui a capté 14 passes la semaine dernière dans la victoire des Carabins face au Vert et Or. Le jeune receveur s’impose physiquement et gagne beaucoup de verges après ses attrapés.
Outre Davidson et Cibasu, Cousineau peut aussi compter sur Philip Enchill qui a élevé son jeu en 2014 dans une attaque qui a passé le ballon plus efficacement que dans les années antérieures. Le demi-inséré a été nommé sur l’équipe d’étoiles du RSEQ.
Justin Éthier aura l’embarras du choix du côté de ses receveurs alors qu’ils ont tous fait du bon travail cette saison. Le vétéran de cinquième année Matthew Norzil est revenu au jeu la semaine dernière après une autre blessure.
Ce dernier, qui n’a disputé que trois matchs en deux saisons, apporte une dimension de vitesse.
Mais Éthier aura des décisions difficiles à prendre puisque plusieurs jeunes joueurs tirent leur épingle du jeu, dont la recrue Tyrone Pierre, également de retour de blessure. Félix Lechasseur s’est imposé comme un joueur régulier à sa deuxième saison. Le grand Antony Auclair a également fait sa niche et ses six pieds six pouces l’aident à réaliser des attrapés spectaculaires.
Éthier peut aussi compter sur des joueurs d’expérience avec les demi insérés Charles Lambert et Julian Bailey.