L’Omnium britannique demeure, selon moi, le plus grand et le plus prestigieux tournoi de golf au monde, ne serait-ce que par sa riche histoire qui remonte à 1883. Bien que chaque tournoi majeur possède sa propre identité, tous les joueurs professionnels, sans exception, rêvent de remporter ce championnat, particulièrement sur les terres sacrées d’Édimbourg.

L’Écosse est depuis toujours le berceau du golf et le mystique parcours de St. Andrews ne laisse personne indifférent. Ce sera la 29e fois de l’histoire que ce prestigieux tournoi a lieu à cet endroit. À la dernière occasion, le Sud-Africain Louis Oosthuizen l’avait emporté par sept coups devant l’Anglais Lee Weswood.

Le champion en titre, Rory McIlroy, ne pourra malheureusement pas défendre sa couronne. Le numéro 1 mondial est tenu à l’écart du jeu, soignant une vilaine blessure à une cheville subie lors d’un match de soccer amical la semaine dernière. Son absence ouvre la porte bien grande à son dauphin, Jordan Spieth, établi favori par tous les preneurs au livre du Royaume-Uni.

Comment ne pas favoriser celui qui a gagné les deux premières étapes du Grand Chelem? Spieth vient de remporter la Classique John Deere dimanche dernier, son quatrième triomphe de la saison. De plus, il a terminé trois fois deuxième et une fois troisième, pour un total de onze top-10. Il domine outrageusement le classement de la Coupe FedEx, affiche des gains de 8,7 millions de dollars et est en voie de déloger McIlroy au sommet de la hiérarchie mondiale. Personne n’oserait parier contre ses chances de remporter un troisième titre majeur d’affilée.

Un autre joueur américain sera à surveiller de très près : Dustin Johnson. Il semble remis de sa défaite crève-cœur subie à l’Omnium des États-Unis le mois dernier. Johnson est dans une forme splendide et frappe la balle aussi bien, sinon mieux que quiconque. Le seul doute à son sujet demeure sa confiance sur les verts. Il devra démontrer une touche supérieure sur les verts ondulés de St. Andrews. Rickie Fowler en est un autre qu’il faudra surveiller. Récent vainqueur du Championnat des joueurs en mai, il a démontré tout son talent dimanche dernier en remportant l’Omnium d’Écosse grâce à des oiselets sur les deux derniers trous. Fowler est un joueur transformé qui sait maintenant comment gagner. Personne ne serait vraiment surpris de la voir soulever le fameux Claret Jug dimanche prochain.

Le favori local sera sans doute Justin Rose, 2e à Augusta en avril dernier. Rose demeure une valeur sûre et possède l’un des meilleurs élans du golf professionnel. On pourrait en dire autant de l’Australien Jason Day et du Sud-Africain Oosthuizen. Ces joueurs possèdent tellement de talent qu’ils peuvent dominer toute compétition lorsque le fer droit coopère. Day frappe à la porte depuis un bon moment et la logique voudrait qu’il remporte enfin un premier titre majeur. J’aime aussi les chances de son compatriote Adam Scott, même si je trouve qu’il ne joue pas assez cette année. Scott semble se concentrer sur les tournois majeurs mais son manque de compétition se fait sentir par moments.

Le Suédois Henrik Stenson en est un autre qui pourrait surprendre. La qualité de ses coups de fers et l’ensemble de son jeu en font un candidat logique. Phil Mickelson a toujours le talent et le feu sacré pour s’imposer à nouveau et on ne peut jamais ignorer un joueur de sa trempe. Tiger Woods pourrait aussi en surprendre plusieurs. Tiger a démontré de belles choses à sa dernière sortie et l’endroit pourrait lui servir de stimulant. Paul Casey connaît l’une de ses meilleures saisons en carrière et semble mûr pour un triomphe majeur. Sa combativité et son expérience pourraient faire la différence en bout de ligne.

Si on ajoute les Joost Luiten,  Branden Grace, Jim Furyk, Matt Kuchar, Bernd Weisberger, Bill Haas, Ernie Els, Francesco Molinari et Danny Willett à cette liste, on se rend compte qu’il y a beaucoup de profondeur dans le monde du golf professionnel. Une chose est certaine, on assistera à un spectacle haut en couleurs et à des revirements spectaculaires. Souhaitons seulement que l’on couronne un grand champion et non pas un valeureux perdant. C’est l’impression qu’on a eu le mois dernier lorsque Dustin Johnson a eu recours à trois coups roulés sur une distance d’à peine 15 pieds pour perdre lamentablement le US Open.

Notons également la présence du vétéran Tom Watson, qui en sera à une dernière participation à ce tournoi. Souhaitons qu’il soit des rondes de la fin de semaine malgré ses 65 ans. Bernhard Langer sera aussi du contingent de départ.

Vous pourrez suivre le déroulement des quatre rondes de ce championnat sur les ondes de RDS2 dès jeudi matin... Bon golf!